Clemax : une relation peu banale mais éternelle | terminée

Chapitre 22 : Faiblesse

Je sursaute puis me retourne, et je vois Chloé. Surprise, je ne réagis pas, je déteste que l'on me voit faible.

Chloé : Ehh ma belle, qu'est ce qu'il se passe ?

Clémentine (essuyant ses larmes) : Rien ne t'en fait pas !

Chloé : Je ne suis pas bête ! Qu'est ce qu'il se passe ?

Clémentine : Réellement, rien. La fatigue, le stress..

Chloé acquiesce, pas du tout convaincu par mes mots. Au fond de moi, les paroles que je pourrais pus lui dire se murmurent dans ma tête : « Ma mère est atteinte d'un cancer » « Elle veut plus me voir, tant qu'elle est faible » « elle veut qu'on garde une bonne image d'elle, forte, souriante.. mais je sais que se soigner d'un cancer n'est pas simple et qu'on ne doit pas être seule »

Chloé (insistant sur ses mots) : Écoute, si tu as besoin Alex et moi on est là, ok ? Et sache aussi que le psychologue scolaire n'est pas là que pour les élèves.

Elle me fait un clin d'œil, repartant.
Réellement, aurais-je vraiment besoin de voir un psychologue ? Je suis le genre de femme qui déteste se lamenter sur son sort, mais là peut-être a-t-elle raison, j'en aurais besoin ? En 5 mois, ma vie a pris un tournant inimaginable !
Mon divorce, ma rencontre avec Maxime, la perte d'un bébé, la demande en mariage... Et maintenant, j'ai un frère !

Tout ça va beaucoup trop vite ! Je suis vraiment entrain de seulement hésiter au bout de presque 5 mois ?
Je sors de mes pensées quand j'entends les élèves arriver. Je regarde sur mon téléphone si on ne voit pas que j'ai pleuré : ça a l'air de passer.

Je me dirige vers les élèves et fais l'appel : tout le monde est présent, tous, sauf un. Sacha. L'un des amis à Maxime. Je n'en parles pas et souffle juste : cet élève est presque jamais là.

J'envoie la liste des élèves présents et absents à Sandrine via la tablette qui m'a été fournis pour.

Le cours commence et je reçois un message qui, je le sais, va profondément touché Maxime.

Point de vue de Clémentine

Je réfléchis une dizaines de seconde. Ce n'est pas à moi d'annoncer ça aux élèves. Ça me pèse, mais Sandrine insiste sur le fait qu'elle le fera elle même.

Mon teint est livide. Sacha, l'ami proche de Maxime, a mît fin à sa jeune vie ce week-end. J'ai dans la tête toutes les raisons possibles. Je finis par tout rassembler : Il ne venait jamais, quand il venait, était seul, personne ne lui parlait et tout le monde riait en le regardant.

Plusieurs fois j'ai tenté de mettre fin à ce sarcasme, mais rien n'y faisait. À chaque fois, tout recommençait. Le harcèlement est la cause de tout ça.

J'ai honte. Je suis la prof principale, j'aurais dû réussir à tout arrêter. Mais je n'ai rien réussi à faire. Le cours se finit dans un lourd silence, et avec une voix faible.

Je reviens au lycée, les tiens des profs sont livides que le mien. Chaque élève se demande ce qu'il se passe, Sandrine passa classe par classe. Les deux prochaines heures de cours sont donc annulés et nous devons rester en classe avec nos classes principales.

Une longue heure d'attente plus tard, Sandrine se présente dans ma classe, attristée et annonce la mauvaise nouvelle à toute la classe. Leurs têtes se décomposent. Sauf Maxime, qui ne laisse jamais paraître ses sentiments sur son visage; il a tout de même des mimiques que j'ai finis par connaître en cinq mois. Malheureusement, je vais devoir attendre ce soir pour lui parler.

La peur s'infiltre en moi et je ne résiste pas à fondre en larmes. J'étais peu attaché à cet élève mais je suis sûr d'une chose : je suis aussi fautive que les harceleurs.