Chapitre quatre
Cela faisait deux mois. Deux mois que Stiles vivait avec ce poids sur les épaules mais souriait pour montrer qu'il allait bien. Il n'aimait pas qu'on porte attention à ses malheurs. Il préférait partager la joie et la bonne humeur. C'était ce qu'il faisait au boulot malgré les quelques regards tristes. Il aidait les gens, allait souvent en intervention et ramenait des sachets de café à la salle de repos. Il allait voir ses amis comme il le faisait avant, même si il passait plus de temps avec Cora. Ils s'appelaient lorsqu'ils ne pouvaient pas se voir. Stiles savait que c'était important de maintenir le contact avec les personnes de son entourage lorsque l'on perdait un être cher. Ça lui évitait de rester dans son coin à pleurer, malgré le fait que ce soit ce qu'il se passait la nuit. Il avait du mal à trouver le sommeil et il se réveillait, malheureusement souvent, pour pleurer.
Dans la maison, il n'avait pas retiré les affaires de Derek et les photos. Il avait tout laissé en place. Le livre que son mari lisait le soir était toujours posé sur sa table de chevet, ses chaussons au pied du lit, sa serviette suspendu contre la porte de la salle de bain, un mémo sur la porte du frigo... Il n'avait touché à rien, sauf pour faire le ménage mais il replaçait tout comme c'était. Au cas où, s'il revenait.
Son père avait du mal à lui dire que ce serait une bonne chose pour lui. Il n'arrivait pas à comprendre son fils. Il avait essayé de lui parler, de lui dire de ranger les affaires de Derek et de les déplacer. Stiles lui avait simplement jeté un regard noir et avait tourné les talons sans rien dire. Son entourage avait remarqué la façon dont il avait de réagir à l'évocation de la mort de Derek. La façon dont sa mâchoire se contractait et dont il avait de se braquer. Ils ne savaient pas comment faire. Stiles refusait de parler de tout ça. Ils s'inquiétaient tous pour lui.
Ils avaient alors essayé de lui parler d'un psychologue mais sa violante réaction les avait dissuadé. Ils avaient donc essayé d'autres méthodes. Ils prévoyaient des sorties et des repas tous ensemble. Cependant, Stiles y voyait clair dans leurs jeux et n'acceptait pas toujours de les rejoindre. Il donnait différentes excuses. Lydia avait décidé de se charger elle même de cette situation. Elle poussa Corey, une connaissance à elle, dans les pattes de son ami. Corey était diplômé en psychologie et assez mignon. Il avait fait un effort et avait plusieurs fois essayer d'approcher Stiles. Celui-ci le repoussa à mintes reprises avec politesse mais Lydia et Corey étaient des personnes déterminés et Stiles était têtu.
— Hey, je... je me demandais si jamais-
Stiles fronça les sourcils et plissa les yeux.
— Désolé hum..?
Il leva légérement son index et réfléchit à son prénom. L'ami de Lydia se mordit la lèvre inférieure. Il détourna quelque seconde le regard avant de poser ses yeux bleus sur lui.
— Corey.
— Corey... Le policier acquiesça. Désolé Corey. J'apprécie ton attention mais je suis occupé, je suis en plein service.
Stiles écarta les pans de sa veste bleue marine, presque noire de police pour montrer son badge accroché à sa ceinture. Sur l'autre hanche, son arme se service. Corey ouvrit la bouche et recula un peu. Il leva les mains en signe de défense.
— Oh non, ne pense pas que je suis une sorte de tueur en série ou ...ou... Je voulais juste... J'ai appris il n'y a pas longtemps pour ton mari. Derek, c'est ça ?
Le policier croisa ses bras sur son torse. Il remarqua mentalement qu'il venait de prendre la même posture que son mari lorsqu'il attendait quelque chose. Droit, le menton relevé, les épaules en arrière, bras croisés, le bassin légèrement en avant et les pieds encrés sur le sol. Il avisa l'homme devant lui avant de répondre :
— Oui. C'est tout ? Je dois me rendre à un domicile, encore une fois je suis en plein service. Si c'est pour ta pitié ça peut attendre une heure ou deux ?
Corey glissa ses mains dans ses poches et secoua lentement la tête en signe de désaccord. Il émit même un léger rire.
— Ce n'est pas pour ma 'pitié'. Je ne demandais surtout pourquoi étais-tu autant sur la défensive. Les bras croisés, tu cherches à te protéger de quelque chose et le fait que tu contractes la mâchoire montre ton agacement mais aussi que tu cherche à garder contrôle de toi même. Stiles, je pense que tu as sérieusement besoin de-
Un poing dans son nez le coupa dans sa phrase. Il recula, déboussolé et posa ses mains sur son nez. Il se pencha en avant et grimaça en sentant un goût métallique glisser dans sa bouche. Il gémit de douleur puis leva les yeux vers Stiles qui secoua un peu sa main et qu'il le regardait de haut.
— Bonne journée, lâcha-t-il avant de s'éloigner.
[Passé]
Stiles était dans le rayon biscuits et regardait les boîtes avec ennuie. Il n'aimait pas faire les courses et encore moins lorsqu'il faisait aussi beau dehors. Il préférait profiter du beau temps avec Derek que de rester là, à pousser un cadi, perdre cinq minutes de ça vie pour choisir entre différentes marques de céréales et au final prendre la même que d'habitude. Il poussa un soupire et fut surprit lorsque quelqu'un lui adressa la parole :
— Je vous conseil ceux à la framboise.
Stiles se tourna vers l'homme et haussa un sourcil. Il faisait à peu près la même taille que lui, blond foncé, yeux marrons et un visage fin. Il semblait plus âgé que lui de au moins sept ou huit ans. Ce qui attira le plus l'attention du futur policier était un annaux doré à l'index de l'inconnu. Il eut un petit sourire amusé et il croisa ses bras sur son torse.
— Ah oui ? Mais je préfère le chocolat...
— Vraiment ?
Stiles sentit un bras musclé entourer sa taille et il se retrouva contre Derek. Il leva son visage vers lui puis reposa son regard sur l'inconnu.
— C'est le parfum préféré de mon petit ami aussi.
L'homme regarda Derek et s'éloigna. Le noiraud regarda son petit ami lorsqu'il l'entendit pouffer. Il haussa un sourcil et se détacha de lui.
— Tu te fais souvent draguer ?
Le brun haussa les épaules et son sourire moqueur prit place sur son visage. Ses yeux brillaient de malice.
— C'est la première fois qu'un homme marié me drague !
Le jeune homme fit son choix parmi les boîtes et en prit une.
— Tu ne réponds pas à ma question.
Stiles déposa un rapide baiser sur le coin des lèvres du noiraud et s'éloigna en chantonnant. Il regardait autour de lui avec curiosité et ignora Derek qui l'appelait. Le soldat poussa un long soupire mais ne pouvait malgré tout enlever son sourire amusé. Il ne pouvait vraiment pas le laisser seul quelques minutes. Il était fier de l'avoir mais d'un côté il avait peur que quelqu'un d'autre puisse l'avoir. Stiles était drôle, intelligent et beau garçon. Il avait peur qu'il se lasse de lui et qu'il aille voir ailleurs. Ça ne devrait pas être un problème pour lui pour trouver quelqu'un de plus intéressant que Derek. Le noiraud rejoignit son petit ami et prit sa main dans la sienne. Il avait peur qu'il lui échappe même si il savait que Stiles l'aimait énormément.
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Horizon
ActionStiles refusait de croire ce qu'on lui disait. Il s'emportait et hurlait dès qu'on osait le lui dire. Il savait que c'était faux. Derek n'était pas mort. Il était porté disparut. Il était persuadé qu'il était encore quelque part en Afghanistan, bien...