Chapitre 13

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Chapitre treize




         Braeden n'avait peur de rien. Elle était têtue et sûre d'elle. Sarcastique et bagarreuse. Jolie et envoûtante. Elle avait un esprit de béton sous cette peau caramel. Un sang froid sous cette chevelure chocolat. Elle avait un visage rond, les yeux noisettes et une bouche pulpeuse. Des épaules larges, une poitrine ronde et des hanches généreuses. Son petit ventre cachait une force incroyable et des réflexes infaillibles. Maline et secrète, elle ne laissait personne la rabaisser et la sous-estimer. Tueuse à gage. Elle ne souillait pas. Elle faisait ce qui devait être fait. Elle ne croyait pas au chose futile de la vie, rien ne l'arrêtait. Surtout pas l'amour. Puis son chemin avait croisé celui de Derek Hale-Stilinski. Ce soldat aux cheveux corbeaux, aux yeux verts incroyablement clairs, au nez fin et droit, cette mâchoire carré et sa carrure. Son air assuré et déterminé. Elle n'avait jamais ressentit ça auparavant. Cette attirance féroce, ce désir ardent. Elle le voulait, elle crevait d'envie d'être dans ses bras. Quand elle fermait les yeux, elle se voyait faire glisser son uniforme de ses épaules rondes et larges, faire parcourir ces doigts sur cette peau bronzée et chaude, embrasser ses lèvres et passer sa main sur sa courte barbe, sur cette mâchoire carrée. Elle imaginait ses mains fortes la saisir fermement, laissant peut-être même des marques sur elle. Cependant, quand elle réouvrait les yeux, elle voyait un homme qui se battait pour sa patrie, caressant distraitement son alliance en pensant à son mari.

Braeden n'était pas du genre à vouloir connaître la vie des gens mais elle voulait connaître Derek. Elle aimait son timbre de voix et l'écouter parler la faisait vibrer. Derek lui avait donc parlé de sa famille, de leur mort et de son hyper-protection envers sa sœur. Elle était la seule encore envie et il s'inquiétait sans arrêt pour elle.

Elle le regardait vérifier ses affaires avant de partir en ville, au sud du campement. Il devait l'escorter là-bas et aucun des deux ne posaient de questions. À quoi bon ? C'était déjà beaucoup qui lui ai parlé de son passé. Elle ne pouvait pas lui en demander plus et Derek ne voulait pas savoir pourquoi il devait l'accompagner. Il ne disait rien même si il sentait les longs regards qu'elle posait sur lui. Il ne dit rien quand elle marchait près de lui. Il ne dit rien quand elle partit terminer le chemin, seule. Il ne dit rien mais le reagrd qu'il avait posé sur elle disait beaucoup. Braeden s'était retournée, juste pour voir si il était directement reparti, mais non. Il se tenait droit, le regard rivé sur elle, ses mains sur son arme, plaqué en diagonale contre son torse. Ses iris vertes claires étaient habitées par de l'inquiétude. Elle se souvenait parfaitement de la sensation qu'elle avait ressenti, dans son coeur et son ventre. L'un se soulevait et l'autre se tordait. Elle n'avait plus envie d'y aller. Elle avait peur. Elle voulait rester à ses côtés et sentir sa présence protectrice et rassurante. Derek était resté dans la même position jusqu'à ce que Braeden disparut à une intersection de la ville, bruyante et peuplée.

Aujourd'hui encore, quand elle fermait les paupières, elle revoyait ce regard pénétrant et inquiet. Quelque chose en elle la poussait à aller le retrouver. Surtout après avoir rencontré Stiles. Cet homme si vivant, vif d'esprit et souriant. Généreux et maladroit. Elle avait été touché et se serait mentir de dire qu'elle n'était pas jalouse. Cependant, elle avait ravalé ce sentiment piquant et une grande tendresse, qu'elle ignorait avoir, prit le dessus. Elle allait retrouver Derek. Elle avait fait joué ses contacts, les personnes avec les bras longs, les personnes qui lui devaient des faveurs, les personnes auxquelles elle avait une influance et ceux avec une influance. Elle avait remonté sa liste des contacts jusqu'en Afghanistan. Trafficants, groupes de marchants, réseaux espions. Cela lui prit des heures et des heures de recherches, d'appels, d'argent mit sur la table, de menaces, de promesses... Lorsque vers quatre heures du matin, allongée sur le canapé, un bras cachant ses yeux clots, une jambe allongée, une autre pliée, sa main sur son ventre qui se soulevait lentement, son téléphone vibra sur la table basse, en dessous de feuilles éparpillées. Elle se redressa brusquement et poussa sans vergogne les feuilles. Elle saisit son cellulaire et décrocha avant de le coller à son oreille.

— Ici Braeden.

— Mademoiselle Braeden, j'ai entendu dire que vous recherchiez un certain soldat américain.

La voix était celle d'un homme. Il avait un accent oriental et son anglais était bon, son ton était confiant et ses mots sans hésitation.

— Vous savez où il se trouve ?

— Mieux que ça, c'est moi qui l'ai. N'essayait pas de retrasser cet appel, vous n'y arriverez pas, j'ai prit mes précautions. Braeden resta assise mais se redressa. Elle passa rapidement sa langue ses lèvres. Mademoiselle Braeden, ou dois-je dire Meagan, pourquoi cet homme vous interesse-t-il ?

À l'entente de son vrai prénom, la bouche de la jeune femme s'entrouvrit et elle retenit sa respiration quelques secondes. Elle ferma les yeux et essaya de se détendre. Elle n'avait pas affaire avec n'importe qui. Qui était cet homme ? Elle ne devait pas se louper. Elle devait sauver Derek.

— Je travail pour son mari qui le recherche.

— Travail ? Votre compte en banque n'indique aucune somme entrante. Vous faites du... bénévolat ?

— Je-

Elle n'eut pas le temps de continuer que l'homme l'interrompit pour continuer de parler.

— Le soldat va bien, une fois que tout sera fini il pourra rentrer dans son pays. Vous n'avez pas besoin de vous déplacez, de me menacer ou d'essayer de me tuer pour le retrouver. Tout sera bientôt arrangé.

Braeden se leva lentement du canapé, gardant son téléphone à l'oreille. Elle s'approcha de sa fenêtre et écarta un peu le rideau. Elle jeta un coup d'oeil sur la rue encore endormie et le ciel d'un bleu profond.

— Quelle est la raison de tout ça ? demanda-t-elle doucement mais avec conviction.

Un léger rire gras se fit entendre à l'autre bout du fil et elle fronça les sourcils.

— Je lui dirais que vous avez appelé, Meagan. Le jour se lève en amérique, non ? Sortez prendre l'air un peu, cela vous fera du bien. Oh et une dernière chose. Pouvez-vous faire passer un message s'il vous plaît ?

*

Stiles était chez Cora, dans la chambre d'ami. Il était qautre heures cinquante du matin et il n'arrivait pas à se rendormir. Trop de choses traversaient son esprit. Ses yeux étaient rivés sur le plafond mais il ne le regardait pas vraiment. Il revoyait son éclat de colère de la vieille sur le parking. Il se revoyait hurler sur son père et son coeur se serrait douloureusement. Il n'avait jamais crié sur lui. Pourquoi le ferait-il ? Il savait que son père s'était toujours fait un sang d'encre pour lui. Il avait peur d'échouer à son rôle de père et certes il travaillait énormément mais il avait toujours veillé à ce que son fils ne manquait de rien et qu'il soit heureux. Il pensait à aller lui chercher de l'Adderal quand il en avait plus, il suivait ses conseils pour les repas, il le félicitait à chaque fois pour ses résultats scolaires qui étaient excellents, l'avait toujours soutenu aux moindres obstacles et avait toujours fait en sorte que Stiles sache que Noah l'aimait et était fier de lui. Lors du mariage de son fils, il avait pleuré et l'avait serré dans ses bras peut-être un peu trop fortement mais il n'avait pas pu s'empêcher de le faire. Il s'en voulait d'avoir réagit ainsi contre son père mais il ne pouvait pas se résoudre à le pardonner maintenant. Il était encore très en colère et-

Un portable qui vibra sur la table de nuit mit fin à ses pensées. Stiles s'appuya sur son coude et prit son téléphone. Il se releva et décrocha.

— Braeden ? Tout va bien ? Tu as trouvé quelque chose ?

Sa voix était assez grave à cause de sa bouche un peu pateuse et du goût amère de sa salive. Il devrait manger un vrai repas et avoir une vraie nuit de sommeil.

— Nie dzwoń do mnie. Pozwoli mi to szybko odejść iw zamian musisz ... musisz zabić Gerard Argent.

Braeden raccrocha et Stiles regarda stupéfait son écran de portable. Son sang semblait s'être gelé sur place. Ses membres ne voulaient plus bouger et son cerveau refuser de donner un ordre. Il réagit cependant lorsque l'icone de l'application de sa banque indicat qu'il y avait quelque chose de nouveau. Il fronça les sourcils et appuya dessus. 50 000 000 dollards venait de s'être rajouter sur le compte. Il se leva d'un bond en repoussant sa couette. Il sortit avec précipitation de la chambre et dévalla les escaliers. Il recupéra sa veste au passage et sortit de la maison, la porte claquant. Cora se révailla en sursaut et se redressa avec hésitation.

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