Chapitre 1 _ Sombre prélude

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Sophia, debout devant l'entrée de la Chapelle Ardente, déposa un bouquet de fleur qu'elle avait elle-même composé. Aphrodite l'avait beaucoup conseillé sur cet art, ainsi qu'il le jugeait, et finalement elle avait assemblée diverses plantes pour, d'une certaine façon, honorer la mémoire des trois défunts.

La jeune française poussa un long soupire plaintif, avant de joindre une prière pour que ceux qu'elle avait si longtemps côtoyé trouvent le repos malgré tout. En réalité, Sophia venait régulièrement ici. Peut-être pas aussi souvent qu'Ofelia, mais tout de même. Et elle veillait toujours à leur offrir un bouquet de fleur.

- Peut-être que vous m'entendez, de là où vous êtes... Que vous gardez un œil sur nous tous... Mais peu importe. Je tenais à vous exprimer à quel point je...

Elle ne termina pas sa phrase, secouant légèrement la tête. Tout cela était bien trop sombre pour elle.

- Votre mort nous a tous affecté. Ofelia particulièrement... Je n'ose imaginer ce qu'elle a dû ressentir... L'un a donné sa vie pour elle, l'autre est mort dans ses bras... Et son amour s'est sacrifié pour la protéger.

Elle esquissa un bref sourire, avant de continuer :

- Ah, Ofelia... Si vous ne pouvez pas la voir, sachez que je la trouve à la fois triste et radieuse. De telles émotions en totale contradiction qui se font la guerre en son être... Ce n'est pas un état convenable pour une future maman...

- Sophia.

L'interpellée se tut, et se retourna vivement. Aiolia était là, derrière elle, le regard peiné. Elle fut alors prise d'un sentiment de bien être. Elle se sentait toujours ainsi lorsqu'il était près d'elle. C'était un homme tendre et aimant envers elle, aussi étonnant que cela puisse paraître au vue de son caractère pour le moins... Explosif, par moment.

- Toi aussi, tu es venue les voir ? s'enquit-il en s'approchant d'elle

- Oui... Ofelia a plus que jamais besoin de moi. C'est la dernière ligne droite, si je puis dire... Je n'aurais plus le luxe de sortir à ma guise. Alors je voulais profiter de ces rares instants pour leur témoigner à quel point il nous manque à tous.

- Tu es une bonne amie.

Il déposa un baiser sur sa joue, heureux de la savoir près de lui.

- En parlant d'Ofelia... murmura-t-il. Je ne l'ai pas vu, chez vous, à l'instant.

- Comment ça ? C'est impossible, je lui ai dit de ne pas sortir. Elle doit rester à la maison.

- Je t'assure qu'elle n'y était pas.

Sophia fut dès lors paniquée, s'écartant vivement du Chevalier.

- Alors... Elle... Elle est sortie ?

- J'en ai bien peur... Mais pourquoi tu...

- C'est une catastrophe ! cria-t-elle avec panique. Elle ne doit pas sortir dans son état !

Aiolia arqua un sourcil, sans vraiment comprendre la jeune femme. Il n'eut pas le temps de lui demander quoique ce soit, puisque Sophia s'en alla telle une furie. Il ne prit pas la peine de lui courir après. C'était bien inutile...

Songeant à ce qu'était devenue sa vie, il esquissa un maigre sourire. Oui, Sophia avait radicalement changé son quotidien. Il avait longuement hésité à se dévoiler, mais maintenant que c'était fait il n'arrivait plus à imaginer sa vie sans elle.

Se tournant ensuite vers la Chapelle Ardente, Aiolia fit un bref signe de la tête, en embrasant légèrement son aura en signe de respect pour ses trois compagnons d'armes qui avaient périt. Puis, il s'en retourna vers son temple, là où était sa place en ces temps obscurs... 


J'admet qu'il est bien court, ce chapitre d'ouverture... Dans mes souvenirs, le tome 5 comporte beaucoup de petit chapitre comme celui-ci, alors j'espère tout de même que vous allez vous en contenter... Si je vois qu'il y a deux chapitres vraiment courts à la suite, j'en publierais deux ;) Bonne lecture de ce tome 5 ! xxx

Les Élues des Dieux _ Tome 5 _ La Croisade aux EnfersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant