Pendant ce temps, dans une maison luxueuse, à la périphérie de Londres.
Dans son bureau, Jim Moriarty écumait de rage : un de ses hommes venait de lui apprendre que Seb avait été arrêté par Scotland Yard la veille. Le criminel consultant serrait les poings jusqu'à en faire blanchir ses jointures. Comment ces fumiers avaient-ils pu oser poser leurs sales pattes sur son Sebastian ? Si ils voulaient la guerre, ils allaient l'avoir !
Se laissant choir dans sa chaise de bureau en cuir, il réfléchissait rapidement à un moyen de trouver Sebastian, de le tirer de là et de faire payer aux autorités leur outrecuidance. Cependant, le palais mental de Jim se trouva petit à petit envahi par l'image de son garde du corps/amant.
Et comment pouvait-il en être autrement ? Depuis le début de leur collaboration, le psychopathe n'avait pas pu s'empêcher de trouver fascinant cet ancien militaire : son attitude, sa façon de parler, sa démarche droite et assurée... mais ce sont surtout ses yeux qui ont marqué le plus Jim Moriarty. Deux orbes claires qui donnaient l'impression qu'il pouvait lire en vous comme dans un livre ouvert. Mais quand ils n'étaient que tous les deux, le regard de Seb semblait s'adoucir. Et là, Moriarty avait l'impression que son rythme cardiaque piquait un sprint - chose qui ne lui arrivait jamais.
Et c'est là qu'il avait pressenti que sa relation de confiance envers son numéro deux n'était plus seulement basée sur le professionnalisme : il y avait autre chose... Et cette autre chose, il comprit ce que c'était un jour où il veillait sur son garde du corps qui était revenu gravement blessé d'une mission. Alors que Sebastian dormait pour se remettre de ses blessures, le criminel consultant ne pouvait s'empêcher de penser que son homme de main était vraiment bien fait de sa personne : ces années d'entraînement intensif avaient sculpté un corps digne d'une statue grecque. Dieu sait qu'il se retenait de passer ses mains sur ces muscles impeccables !
Mais tout cela n'avait pas empêché leurs ennemis de l'atteindre, d'érafler cette musculature qui paraissait invincible... C'est là que le criminel consultant comprit qu'il tenait à Sebastian. Non : qu'il aimait Sebastian... Et il n'eut pas besoin de chercher longtemps si les sentiments de son garde du corps à son égard étaient réciproques car il entendit ce dernier murmurer dans son sommeil
« Je t'aime, Jim... »
« AH BON ? » s'était exclamé le criminel avant de se rendre compte qu'il venait de gaffer. Cela avait réveillé Sebastian qui fut surpris de voir son patron à son chevet.
« Boss ? Mais qu'est-ce que vous faites là ? »
Et là, pour la première fois de sa vie, Jim Moriarty n'avait pas su quoi répondre. Tout ce qu'il put faire, c'était de se rapprocher de son homme de main et de plaquer ses lèvres contre celles du tueur à gages. D'abord surpris, ce dernier finit par répondre à cette surprenante initiative... Et c'est comme ça qu'avait débuté leur liaison, aussi surprenante pouvait-elle paraître. Depuis, Jim ne regrettait pas d'avoir mis le grappin sur l'ex-militaire : sa présence lui était devenu indispensable. Il ne s'imaginait pas une seule seconde sans être accompagné de son homme de confiance.
Ces souvenirs faisaient sourire le génie psychopathe qui leva les yeux au ciel, à la recherche d'une réponse. Où pouvait-il bien être ? Est-ce que les abrutis de Scotland Yard étaient en train de le malmener ? Son Seb était fort, il tiendrait le coup... Mais cela ne sera pas sans représailles !
Soudain, alors qu'il réfléchissait à un plan machiavélique pour faire paniquer la capitale, on frappa à la porte.
« QUI VIENT ME DÉRANGER ? » s'agaça le criminel consultant.
« C'est moi, monsieur ! Puis-je entrer ? » demanda une voix de jeune homme.
« Ah, c'est toi, Charlie ! Entre donc ! » répondit Moriarty, devenu plus calme.
La porte s'ouvrit doucement sur un jeune homme brun aux cheveux courts. L'intéressé s'appelait Charlie Smith et occupait un poste de secrétariat auprès du génie criminel. Il était le seul - à part Moran bien entendu - à avoir la confiance de son employeur.
« Est-ce que tu as du nouveau ? »
« Oui, monsieur. Mr Moran n'est pas enfermé à Scotland Yard. »
« Comment ça ? Où est-il ? »
« Selon une de nos sources, il est actuellement au siège des Affaires Internes ! »
A ces mots, Jim s'effondra dans son fauteuil : c'est ce qu'il craignait ! Sebastian était aux mains du gouvernement britannique... Mais alors, ça voudrait dire que Seb était le prisonnier de Mycroft Holmes ! Le genre de scénario qui ferait froid dans le dos à n'importe qui...
Perdu dans ses réflexions, Moriarty sentit la colère monter en lui : là, Holmes venait de commettre une erreur monumentale : personne, il a bien dit personne n'avait le droit de mettre la main sur son amant. Les représailles seraient sanglantes !
Et c'est dans cette tempête de fureur qu'une idée germa dans son esprit. Un sinistre sourire se dessina sur sa figure, ce qui donna des sueurs froides à Charlie.
« Euh, monsieur ? Est-ce que vous allez bien ?
« Beaucoup mieux, mon petit Charlie. Beaucoup mieux. Tiens, puisque tu es là, est-ce que tu as des nouvelles de Jeff ? Où en est son nouveau type d'explosif ? »
« Justement, j'ai les résultats : tout est prêt ! Il voulait savoir quand est-ce que vous comptiez les utiliser... »
« Parfait ! Tu peux lui dire que je compte les utiliser dans un futur proche, c'est à dire aujourd'hui ! »
« Très bien, monsieur. Si je puis me permettre de vous demander... »
« Je t'écoute, mon garçon ! »
« Qu'est-ce que vous comptez faire de ces explosifs ? »
Le criminel consultant s'approcha du jeune homme et lui tapota amicalement l'épaule
« Mon très estimé Charlie, sache que ces explosifs vont m'être utiles pour faire passer un message à ce cher Mycroft Holmes. Et crois-moi, il comprendra très vite ce que je veux... »
Merci d'avoir lu cette partie et je vous dis à la prochaine pour la suite des aventures de Sherlock Holmes ! ✌💖
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La pire idée de l'année
HumorDepuis le temps que lui et Jim Moriarty s'affrontent, Sherlock Holmes a appris qu'il pouvait être mortel de mettre le génie criminel en colère. Or, lorsque son frère Mycroft lui annonce qu'il a trouvé un moyen d'appâter le génie dans un piège, le dé...