LUNDI 24 FÉVRIER
Ce matin je me réveilla, troublée par mon réveil et ma mère qui criait mon nom. Je ne savais pas ce qu'elle allait encore me rabâcher, mais sûrement des « lèves-toi » ou des « dépêche-toi ». Et son charabia incessant m'indiquait que l'information qu'elle allait me procurer était considérable. Je sortit de mon lit aussitôt, et courût au salon en pyjama.
-Lindsay, passe-moi ton carnet de correspondance s'il te plaît. insista ma mère alors que je venais à peine de comprendre ce qu'il se passait.
-Mais... pourquoi? demandais-je paniquée.
-Je dois prendre rendez-vous avec ton professeur principal pour qu'il puisse récapituler ce qu'il avait essayé de dire à la réunion. annonça t-elle.
-Ah.. soupirais-je.
Il ne manquait plus que ça. Même si j'avoue commencer tout doucement à apprécier Monsieur Brown, il reste un petit peu mon ennemi juré.
Je sauta dans ma chambre prendre mon carnet. Je le passa à ma mère, elle me remercia d'un signe de la tête.
Mais avant toute chose, je devais prendre mon petit déjeuner. J'attrapa quelques cookies avant de continuer ma route au salon. Ici, ma mère me tendit mon carnet.
-Tu iras lui donner hein? m'imposa-t-elle.
-Oui oui.. soufflais-je.
Même si je suis une grande timide, Monsieur Brown était l'un des seuls profs avec qui j'arrivais à parler sans être nerveuse. Donc c'était évident que lui montrer mon carnet n'était pas un grand problème pour moi.
—
Treize heures et vingt minutes. J'attendais patiemment devant la porte des casiers des profs. Ça ne faisait que quelques secondes que j'attendais, mais pourtant le temps paraissait si long. J'étais accompagnée de mon duo de copines: Camilla et Annaëlle, elles m'accompagnaient pour voir quelles plaisanteries allait encore nous sortir ce farceur de Brown à mon égard.
Je ne pensais pas le croiser, mais plutôt croiser un prof qui allait gentiment nous le ramener. Mais non. La vie n'en avait pas décidé ainsi.Monsieur Brown sortait tranquillement de la salle des profs, l'air calme et ignorant: il allait a son casier. J'avais beau faire des grands signes et l'interpeller plusieurs fois, ce crétin ne réagissait pas, comme si j'étais inexistante. Cependant son casier n'était pas loin du tout de l'entrée, au contraire, elle était à, à peine un mètre de moi.
-Il a des écouteurs ou quoi? dit Camilla.
-Nan, regarde. lui fais-je remarquer en pointant les oreilles du professeur.
Puis il repartit. Annaëlle prit le relai, cria de toutes ses forces « Monsieur! » mais rien à faire, cet imbécile était déjà reparti dans la salle des profs. Je fixais le vide, avec un air ahuri. Venais-je de me prendre le pire vent de mon année scolaire? Je crois bien que oui.
Je me retourna et me pressa d'aller prendre l'air. J'attrapai mon téléphone et appelai ma mère.
Au bout de deux « bip » elle décrocha.
-Qu'est ce qu'il y a ma puce? me demanda-t-elle au bout du fil.
-J'ai voulu donner mon carnet à mon professeur comme tu l'as demandé, mais cet idiot m'a foutu un vent! Il m'a ignoré comme si je n'existais pas! criais-je.
-Oh, ne t'inquiètes pas, je vais au collège cet après-midi, j'irai voir la CPE pour qu'elle mette un mot dans le casier de Monsieur Brown.
-D'accord.