Je ne saurai m'y faire. D'un côté ce prof est tellement.. génial! Mais par ailleurs je le trouve agaçant. Ses petites manies me font exploser de l'intérieur.
Je ne pourrai dire qu'il est un mauvais professeur, au contraire. D'après ce que j'ai entendu, c'est l'un des meilleurs prof de français du collège. Mais j'ai juste l'impression d'être bizarre à ses yeux. Mais pourquoi? Pourquoi vient-il me parler à moi? Pourquoi moi alors que je le déteste?
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Les arbres presque nus colorés d'une teinte orangée frottaient leurs branches dans la grande cour du collège de Georgetown. Il était à peine huit heures et demi mais j'étais arrivée à huit heures pile pour profiter de l'absence des mille élèves qui, d'habitude, se précipitaient à tort et à travers dans les nombreux bâtiment. Entre huit et neuf heures, il n'y avait pas un chat et c'était très relaxant.
Nous étions jeudi et je commençais donc par français à neuf heures. Monsieur Brown nous avait prévenu que les jeudis il arriverait peut être un tout petit peu en retard car lui commençait à huit heures par des Secondes au lycée. Le bâtiment lycée où il enseignait se trouvant à cent mètres du bâtiment collège, il arriverait donc en retard de deux-trois minutes. C'est pas hyper grave non plus.
Je devais faire attention car étant une collégienne je n'avais pas le droit de rester dans la cour du lycée. M'enfin je n'y avait pas les droits. Des surveillants rôdaient souvent dans cette cour. Mais soit ils me remarquaient pas soit ils me confondaient avec une lycéenne donc c'était pas plus mal.
La mélodieuse sonnerie tinta dans tous les coins et recoins du bâtiment. Il était l'heure pour moi d'aller rejoindre ma salle de français... je traîna les pieds et grognais rien qu'à penser à ce qui m'attendait là bas, dans cette maudite salle de cours, la C24.
Monsieur Brown arriva d'une minute a l'autre, accompagné d'un grand sourire.
Je me rangea dans le rang en ronchonnant de l'arrivée du prof.
Ils nous fit rentrer d'une minute à l'autre. Le cours m'allait paraître ennuyant. Une fille de ma classe que je ne connaissais pas encore s'installa je ne sais pourquoi à mes côtés, mais ceci me gêna. Je ne pouvais m'empêcher de la détester rien que pour son action. Surtout qu'elle ne m'a même pas demandé mon autorisation.Les bras croisés, je fixais la table en pensant à la manière de comment je pourrai éliminer l'énergumène qui a décidé de venir à mes côtés aujourd'hui. Tout à coup, le prof nous arrêta tous.
-Bien. Aujourd'hui nous allons commencer un travail sur le théâtre. Donc vous allez vous mettre avec votre voisin et vous allez jouer la scène qui se trouve à la page 147. annonça t-il en fermant son bouquin d'exercices.
Super... juste au moment où j'avais envie de tuer ma voisine il me demande de travailler avec..
-Alors, euh... on y va? me questionna ma prochaine victime en ouvrant le livre, page 147.
Elle s'appelait Lindsay aussi. En plus d'être ma prochaine victime c'était une copieuse de prénom.
Je la regarda et lui répondit d'un oui timide. Nous répétions la scène de maintes fois et nous arrêtions pour faire une pause. Monsieur Brown vint à nous pour vérifier que nous ayons bien répété.
-Alors les filles, vous vous en sortez? demanda Monsieur Brown en se mettant juste derrière l'autre Lindsay.
-Mouais je me débrouille pas trop mal. dit l'autre Lindsay.
-Et toi Lindsay? me demanda le prof.
Je ne répondit pas un mot car je savais juste que je ne réussissais pas au théâtre. Monsieur Brown s'inquiéta et vint devant moi. Il me regarda dans les yeux alors que j'étais presque affalée sur la table.
-Tu sais.. c'est souvent les plus timides qui réussissent le mieux au théâtre. m'encouragea t-il.
Mouais je voyais pas trop sa logique mais je le regarda d'un air maussade.
Pourquoi se torture t-il à vouloir me voir réussir alors que je ne lui rend pas la pareille?
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Le temps commençait à sombrer au dessus du collège. Un orage se préparait sûrement. Une légère averse automnale et le vent balayaient doucement l'herbe jaunie par l'ancienneté de son sol. Certains élèves préféraient s'abriter dans les bâtiments malgré les menaces des surveillants. D'autres plus courageux préféraient profiter de la douceur de ce vent chaud et se mouiller. Moi, je faisais parti de ceux qui aimaient se mouiller. Voir les gouttes couler sur ma tête me donne l'envie d'être libre et de courir partout. J'ai encore une âme d'enfant.
Je regardais chaque professeur se diriger dans la salle des profs chacun leur tour. Certains étaient pressés, ils couraient, essayant de s'abriter avec ce qui leur passait sous la main, comme une sacoche ou des feuilles de classeur. D'autres étaient relax, ils préféraient ne pas trop se presser même au risque d'être trempé. Ils étaient d'ailleurs les premiers profs à avoir un rhume. C'était le cas de Monsieur Brown évidemment, les gouttes longeant ses mèches de cheveux noirs ne se voyaient presque pas. Son manteau couleur charbon était trempé. Le moindre mouvement faisait basculer des millions de gouttelettes d'eau. Donc il ne le portait pas sur lui mais à la main. Son pull commençait à tremper lui aussi, heureusement il est allé vite se réchauffer dans la salle des profs. Ce qui ne me semblait pas plus mal. Puis le temps se calma.