Coup de Règle [Tome 1] (Relation Prof-Élève)

Chapitre n°14: Smoke

Les semaines défilaient comme le temps passait, et on était déjà le 19 juin. Nous étions un mardi donc je commençais par ce cher Monsieur Ryan, ce nain à caractère de cochon. Mais il n'était que huit heures et j'avais histoire à neuf heures, la même chose pour mes amies qui, elles, commençaient par anglais. Du moins l'une d'entre elles, car Annaëlle avait cours de soutient à huit heures avec Monsieur Aydin, un prof de maths tout simplement. Donc nous l'avions laissée car aide aux devoirs c'est vraiment ennuyant quand t'as fait tous tes devoirs. Nous nous baladions un peu partout dans le collège, nous essayions aussi d'échapper à ces satanés surveillants qui montaient la garde un peu partout.

Annaëlle avait cours de soutient le mardi matin, donc avec Monsieur Aydin, mais elle avait aussi cours de soutient le vendredi à onze heures avec Monsieur Brown du coup! Et oui!

Je sais que je ne verrai pas Brown de la matinée vu qu'il commence à 14h30. Cela m'attristait beaucoup étant donné que l'année était presque finie. J'avais l'impression de ne pas avoir assez profité.

Les minutes semblaient longues le matin à huit heures. Camilla me racontait encore les mésaventures qu'elle a pu vivre avec Monsieur Domingues, comme quoi il n'arrêtait pas de la fixer en cours ou je ne sais quelle chose. De plus elle fantasmait beaucoup sur lui, elle s'imaginait des films vraiment obscènes avec lui, quelle horreur. Ce qu'elle ne savait pas c'est que Monsieur Domingues ne faisait pas ça qu'avec elle, mais je n'avais pas envie de briser ses rêves d'enfant.

Nous étions montées au deuxième étage du bâtiment collège à nos risques et périls. Malheureusement nous n'avions pas pu rester très longtemps car Monsieur Bouffon (c'est son vrai nom hein), un prof d'histoire vraiment horrible nous a viré du bâtiment. Nous avions donc dû attendre la sonnerie dehors. Heureusement que c'était l'été.
La sonnerie retentit quelques minutes plus tard.

—

Je venais de quitter d'espagnol, l'atmosphère chaud de l'été était vraiment satisfaisant. Je devais rejoindre mes copines au casier car Annaëlle avait oublié quelques cahiers dedans.
Et puis elles quittaient exceptionnellement à 16h30 car leur prof d'histoire avait une réunion ou un truc du genre.

Je ne pris même pas le temps de dire « Adiós » au professeur, j'avais la flemme et puis de toute façon je ne lui disais jamais au revoir, j'avais juste plus jamais envie de voir sa tête d'ogre. Je marchais lentement mais avec détermination jusqu'à la porte qui mène au bâtiment où se trouvent les casiers des profs. De toute façon j'étais obligée de passer par là, il n'y avait pas d'autres chemins. Au même moment j'ai croisé Monsieur Brown, avec sa collègue Madame Roubeau je crois, c'était aussi une prof de français, mais elle n'était pas aimée des autres élèves. Elle était très laide et grassouillette. C'est un peu triste à dire mais tout le monde se moquait d'elle pour ça. Mais je pense que sa mauvaise réputation était aussi due à son comportement envers les élèves, c'était une très mauvaise prof à ce qui paraît. Monsieur Brown me lança un sourire complice. Ils allaient tous les deux vers la sortie du collège.

Je rejoignis Annaëlle et Camilla. Annaëlle était en train de fermer son casier et avait dans ses bras une grosse boîte en carton qui avait l'air très lourde.

-Ahah, c'est quoi ça? demandais-je à Annaëlle, soucieuse de ce qui se cachait dans cette énorme boîte.

-Ah ça c'est juste tous les ustensiles pour mon projet en art plastique. Si tu veux savoir, il y a du papier mâché, du papier calque, du papier canson, du carton blanc en tonnes, des petites gourdes de peinture rose, bleue, violette et jaune, plein de pinceaux, des gommettes de toutes les couleurs, de l'aluminium, du bois, du caoutchouc-

-Non non c'est bon je pense que je sais tout maintenant. l'arrêtais-je dans un rire gêné.

Nous sortîmes alors du collège, Annaëlle n'avait vraiment pas l'air de galérer avec son gros carton d'arts dans les bras. Nous étions seulement sorties de l'accueil. Camilla m'arrêta dans mon délire.