Dérathlyis, le destin d'un héros

Chapitre 6 - Lemegeton

Ce fut une nuit plutôt courte pour notre conteur, son histoire allait prendre un tournant qu'il ne maîtrisait peut-être pas totalement. Il s'était levé aux aurores et avait fait en sorte de sauter le petit déjeuner pour ne pas croiser Karl dans l'auberge en allant se promener. Cet aubergiste était beaucoup trop étrange à son goût, savait-il quelque chose sur son passé ? Il n'avait pas cessé de lui faire des allusions depuis son arrivée. Etait-ce un simple hasard ? Peut-être que notre conteur se faisait des idées, si Karl savait quelque chose, il lui aurait peut-être déjà demandé de partir. Ces pensées lui occupèrent l'esprit une bonne partie de la matinée alors qu'il regardait le cours de l'eau près du barrage qui lui servait de repère depuis le début de son escale. Le midi, comme à son habitude, il attrapait du poisson pour son repas du midi, enchaînait ensuite sur son entraînement puis sur celui de Suell. Ses journées bien que chargées étaient loin de lui être pénible, il se retrouvait beaucoup dans le jeune garçon, dans sa volonté d'apprendre mais aussi dans sa ténacité face à l'effort à fournir. Ce jour-là, à la différence des autres, les parents du petit étaient venu le voir sans se cacher afin de lui parler. A force d'observer leur fils s'entrainer, ils avaient peut-être fini par entrevoir son talent où avaient-il enfin confiance en Mumei ? Toujours est-il qu'ils étaient venu confier Suell à notre conteur en lui demandant de lui apprendre le plus de chose possible. Malgré le fait que leur demande soit importante, ils étaient aussi venus pour d'autres choses, ils voulaient lui poser des questions sur son histoire, enfin principalement lui demander pourquoi il s'était arrêté dans ce village en particulier, car il n'avait selon eux rien de spécial, il était construit au beau milieu d'une forêt, à mi-chemin entre la rivière et des immenses ruines dont personne ne savait rien. Cependant, Mumei prétextant une coïncidence liée à la pluie qui l'avait empêchée de continuer sa route.

Après l'entrainement, ainsi que l'interrogatoire surprise qu'il avait subi, la fin d'après-midi montra le bout de son nez dans une ambiance plutôt agréable et joyeuse. Tous rentrèrent en même temps au village pour retrouver le reste du village à l'auberge, ce jour, tous étaient venu beaucoup plus tôt que d'habitude afin de pouvoir profiter plus longtemps de l'histoire du conteur. C'est donc à peine arrivé, après s'être excusé auprès de Karl pour être parti sans rien dire le matin que Mumei entra en scène. Se déplaçant nonchalamment entre les tables de la salle, saluant tour à tour les gens qui y étaient installés avec son sourire si chaleureux que malgré le fait que personne ne savait réellement qui il était, après avoir vu ce sourire aucun d'entre eux n'arrivait à le lui reprocher. Comme à son habitude, il se retrouva face à l'assemblée et commença son discours

« Moi qui pensait avoir encore un peu de temps avant de commencer ! On dirait que vous venez tous les jours un peu plus tôt ! » Leur dit-il avec un sourire radieux.
« A qui la faute d'après toi ? » Lui lança Karl d'un ton railleur.
« Il va peut-être falloir que je m'arrête alors, ton auberge commence à avoir un peu trop de succès tu ne trouves pas ? » Lui répondit-il en rigolant.
« Je n'ai rien dit » se ravisa Karl en faisant la moue.

Toute l'auberge éclata de rire, l'ambiance était au beau fixe, Mumei pensa que c'était dommage de gâcher cette ambiance avec la suite de son histoire, il leur proposa de la reporter au lendemain mais tous s'indignèrent et le supplièrent de continuer. Notre conteur se résigna et s'exécuta après avoir demandé à tous de reprendre leur calme. Cela ayant été fait il s'assit et commença :

« Hier, je me suis arrêté de manière un peu abrupte, c'est vrai, mais je me suis dit que s'arrêter après que Grack soit rentré chez lui était un peu à un aboutissement, une part de mon histoire était terminée, mais ne vous en faites pas il reste encore beaucoup de choses à dire, nos amis ont encore beaucoup de choses à faire soyez en certains ! En parlant d'eux d'ailleurs, continuons :