Chapitre 7 - Interruption

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« Une invasion de démons ? Encore ? » S'était écrié l'aubergiste.
« Si tu as assez d'énergie pour t'indigner de mon récit ressert moi donc un peu de ton thé. » Répondit Mumei. Karl empoigna la théière et le servit.
Le déjeuner se passait plutôt bien, Mumei qui avait appréhendé la veille de se retrouver seul avec son mystérieux hôte, n'avait pas pu s'éclipser ce matin-là. Alors qu'ils discutaient du récit de la veille, un mot avait interpellé notre conteur :
« Et puis, comment ça, encore ? » S'interrogea Mumei.
« Quand j'étais petit, mon arrière grand père racontait souvent des histoires de démons pour nous faire peur le soir, c'était vraiment terrifiant ! Encore aujourd'hui j'en ai la chaire de poule ! J'ai eu cette sensation de malaise hier quand tu as évoqué une fin du monde possible sous domination démoniaque. » s'expliqua Karl.
Mumei était suspicieux, mais après tout, dans une histoire terrifiante, le démon était un candidat de choix pour faire peur aux petits enfants audacieux. Le repas pris, notre homme sortit la tête dehors, il alla se promener comme il avait coutume de le faire, mais ce jour-là, les nuages alors absents depuis une semaine commençaient à se montrer, il du donc écourter sa ballade sous les coups de treize heures environ. Suell qui était avec lui comme chaque jour depuis le début de l'entrainement rouspétait encore, il se moquait bien qu'il pleuve ou non, tout ce qu'il souhaitait , c' était qu'il puisse s'entraîner avec son maitre.

Alors qu'ils étaient rentrés à l'auberge, que Mumei ainsi que Suell aidaient Karl à nettoyer et à ranger la grande salle en vue du récit du soir, il se mit à pleuvoir, d'abord doucement, des gens affluèrent peu à peu dans l'auberge. La pluie s'intensifia au fur et à mesure que le temps passait et le nombre de personnes dans la salle amplifiait tout autant. L'aubergiste d'abord surpris de voir que son auberge était remplie à une heure aussi prématurée , mais ,quand il leur posa la question, tous répondirent qu'ils avaient peur de rater le récit du soir à cause de la forte pluie qui s'annonçait au dessus du village. Evidemment Karl fut surpris et Mumei rigolait dans son coin en observant la scène. Ce dernier lança :
« Je devrais revoir les termes de notre accord, je te rapporte beaucoup plus que je ne te coûte ! » s'écria-t-il en rigolant. Karl lui rendit son sourire en lui répondant : « Vu ce que tu engloutis à chaque repas je pense pas que je sois vraiment rentable dans cette histoire ! » S'en suivit un rire général dans la salle qui était presque pleine au beau milieu de l'après-midi.
Le conteur s'avança au milieu de la salle, un coup de tonnerre retentit avant qu'il ne prenne la parole :
« Puisque nous sommes tous bloqués ici, je vous propose de commencer mon récit maintenant, nous terminerons peut être plus tôt ce soir et vous pourrez rentrer chez vous ! » Annonça-t-il chaleureusement.
« Ou alors vous pouvez nous raconter une histoire beaucoup plus longue que les autres jours ! » Cria un villageois dans les spectateurs.
« Ha ! Aussi ! Nous verrons, je vous fais la surprise » répondit-il simplement.
Il alla s'installer, son chien encore et toujours à ses pieds, c'était à se demander à quoi ce chien pouvait bien servir, il passait ses journées à dormir et à manger. Il était d'un calme incroyable et jamais il ne bronchait. Mumei avait même jamais prononcé son nom. L'animal le suivait partout à la trace, sans qu'il n'ait besoin de lui demander quoi que ce soit. Le vieil homme commença son récit :

« Il était près de quinze heures lorsque Grack trouva les 5 clés, il regroupa ses amis ainsi que les deux généraux dans le temple pour leur faire part du plan. Il leur montra à tous leurs emplacements approximatif sur la carte. Agnew se proposa de récupérer le manuscrit le plus à l'Est et Sady celui le plus à l'Ouest tandis que le groupe se chargeait de récupérer celui le plus au nord. Agnew venait de signer un laisser passer qui leur permettrait de voyager dans le pays sans être arrêtés et de disposer si besoin d'une aide inconditionnelle du pays si c'était nécessaire. Pour ce qui était du dernier parchemin accessible, qui était encore dans le domaine, Grack était la seule personne humaine à pouvoir l'atteindre. Tant que sa cachette restait secrète, il n'avait pas de raisons de l'en déplacer pour le moment.
Pendant qu'ils finissaient de mettre au point la stratégie à appliquer, du grabuge se faisait à l'extérieur. Ce qui interrompit la discussion de nos amis. Dans le silence, ils tentaient d'écouter ce qu'il se passait dehors, ils en déduisirent que des gens se battaient à l'extérieur. Dreah s'avança pour ouvrir la porte mais de cette dernière surgit un soldat qui entra en criant :
« Nous sommes attaqués ! Aba...ddon... » Dit-il en s'écroulant, raide mort aux pieds de Dreah qui fut le premier à sortir arme en mains. Les autres se levèrent, sortirent du temple pour analyser la situation. Dehors, une guerre avait éclatée, les soldats étaient submergés, des hordes de chiens démoniaques, de gargouilles mais aussi d'ombres déferlaient à l'intérieur du domaine. Les soldats se battaient corps et âme pour défendre le manoir mais le nombre d'assaillants ne cessait d'augmenter.
« Comment peuvent-ils être autant ! » Cria Agnew après avoir tuer un chien.
La réponse était assez simple, Grack et Sélénia l'avaient lu dans un des nombreux livres disponible dans la bibliothèque. Le monde des démons et le monde dans lequel vivait les humains sont deux mondes parallèles, on transite entre les deux, grâce à des portails. Un point d'entrée dans le monde des humains ouvre normalement un point d'entrée dans le monde des démons, ce n'était plus le cas depuis que les hommes avaient vaincu les démons, le point d'accès avait été verrouillé grâce à la clé de Salomon que Abaddon cherchait vraisemblablement à compléter. Bien qu'avec ça, la réponse à Agnew était incomplète. Lorsque les Humains repoussèrent les démons, beaucoup d'entre eux se retrouvèrent coincés dans le monde qui n'était pas le leur. Cependant, ils avaient garder la faculté d'emprunter les portails, ce pouvoir ne leur permettant pas de retourner chez eux, utilisé différemment ils leur donnait la possibilité de se téléporter d'un endroit à un autre de manière presque instantanée, ils avaient juste à ouvrir un portail, passer dans le monde transitionnel et en ouvrir un autre sur le point qu'ils souhaitaient rejoindre. C'est comme ça que la horde de démon avait pu se regrouper aussi vite à l'appel de leur chef Abaddon.

Dérathlyis, le destin d'un hérosOù les histoires vivent. Découvrez maintenant