Chapitre 3 : Les jumeaux

180 12 4
                                    

Lovely – Billie Eilish, Khalid

Vendredi 12 juillet, 11h42
États-Unis, Los Angeles
PDV Tommy

Un doigt de pied en dehors de la couette, la différence de température entre celui-ci et le reste de mon corps me réveil d'une façon des plus désagréables. La lumière me brûle la rétine, mon téléphone n'arrête pas de vibrer sur ma table de nuit et cette couette m'étouffe de chaleur. Dans un souffle agacé, j'arrache cette couverture de moi pour la jeter par terre. Je m'assieds sur le bord de mon lit en me frottant les yeux. Mes pieds contre le parquet froid – en total contraste avec la température – j'attrape mon téléphone, les sourcils froncés, pour étrangler celui ou celle qui ose me déranger si tôt.

De Alec à moi :
On se voit cette après-midi ?

En voyant le prénom de mon ami, mon corps se décontracte immédiatement. Sans hésiter, je lui réponds rapidement.

De moi à Alec :
Carrément ! On se retrouve au parc à 14h.

Sans attendre de réponse, je repose mon portable sur le rebord de la petite table. Les mains sur le bord de mon matelas, je ne peux m'empêcher de jeter un coup d'il blasé face au bazar qui encombre toute la pièce.

Des vêtements débordent de mon armoire, au vu de mon goût inexistant pour le rangement. Voulant rejeter un coup d'il à ce qui se cache en dessous, je me lève de mon lit et m'assieds devant la montagne d'habits. Les retirant un part un, je parviens à trouver la boîte que je dissimule depuis des années. Bien que je ne la rouvre que rarement, elle n'est jamais sortie de ma tête tout comme les souvenirs qu'elle contient. Les amis de mon enfance, de notre enfance avec ma sur, ont toujours été et particulièrement pour moi, une de mes plus grandes souffrances. Leur départ, il m'a marqué, leur absence elle m'a hanté.

Sans un bruit, je retire le couvercle rond pour le déposer à côté de moi. Hésitant, je laisse mes yeux détailler les quelques figures familières qui apparaissent sur les photos. Les centaines de bouts de papiers enfermés là-dedans sont un condensé de mon enfance. Il y a six ans, tout s'est arrêté, plus rien n'existait comme si tout ça n'avait été qu'un rêve agréable. Du bout des doigts, j'effleure les quelques images à la surface, avec crainte qu'une vague de sentiments me reviennent en plein visage.

Depuis petit, j'ai énormément de mal avec mes émotions. Je n'ai jamais su les contrôler, c'est constamment elles qui me dominent et me modèlent à leur guise en prenant un malin plaisir à me malmener. Au fond, ça a toujours été un complexe et c'est ce qui me fait me sentir différent des autres. Mon pouvoir à moi, c'est de tout ressentir bien plus intensément que la majorité des gens.

Un sourire nostalgique étire mes lèvres en attrapant une photo dont je me souviens parfaitement. Quatre enfants, le sourire aux lèvres, dans un jardin, n'ayant pas conscience de la cruauté de la vie. Sky, Cameron, Ruby et moi passions tout notre temps ensemble à l'époque. Je crois que je n'aurais jamais pu rêver mieux comme amis d'enfance.

Cameron, c'était mon meilleur ami. Malgré qu'en y repensant nous étions très différent, nous n'avons cesser de nous comprendre...de nous compléter. Et Sky a, aussi loin que je puisse me souvenir, toujours été mon petit béguin d'enfant. Celui que chaque gamin expérimente dans une vie, le souvenir que tu chéri, la personne dont tu te souviens et qui aura toujours le pouvoir de faire battre ton cur car il a été le premier à le faire vraiment.

Bien que j'essayais de cacher mes sentiments d'enfant, Liam, le meilleur ami de Sky que je jalousais, c'est rendu compte de mon béguin. Leur relation, je l'ai toujours envié. Même étant gosses, ils s'appartenaient l'un à l'autre, ils étaient de véritable âme sur. À cette époque, Liam se méfiait de moi, tout comme moi de lui. Lorsque les Miller sont partis, il ne restait plus que Liam, Ruby et moi. En fin de compte, nous trois, nous avions toujours eu une amitié bancal. Sky, c'était elle le pilier, de cette grande amitié. C'est elle, qui nous réunissait tous et qui nous a permis de vivre de belles années. Son absence, à elle, à Cameron a laissé un champ de ruines. Le semblant de fausse amitié que j'avais avec Liam a explosé. On s'est éloigné, il a radicalement changé et depuis, plus rien n'est comme avant, c'est indéniable.

Ma vie en un seul mot ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant