Chapitre 8 : Depuis nos trois bougies

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Brother – Kadoline

Samedi 3 août, 12h51
États-Unis, Los Angeles
PDV Chace

Après plus de onze heures de vol, nous avons atterri sur le sol Californien, il y a trois jours. En descendant de l'avion, j'ai senti la chaleur m'écraser les épaules. Cependant, je ne m'y suis pas attardé longtemps puisque j'ai aperçu Sky sourire, sincèrement. Et ça, c'est une chose qui ne s'est pas produite depuis au moins six ans.

Pour je ne sais qu'elle raison, elle s'entête à attendre le jour de la rentrée pour faire une surprise à Liam. De mon côté, je ne vais pas me torturer un mois pour tenter de renouer avec mon ancien meilleur ami, Josh.

Des cernes sous les yeux, je ne vis toujours pas très bien le décalage horaire, il faut croire. Néanmoins, je n'ai pas eu le courage d'affronter mon impatience quelques jours de plus. Depuis notre arrivée, j'ai passé mes journées à tenter de trouver des informations sur Josh. Pour moi, nos retrouvailles sont importantes, surtout parce que nous nous connaissons depuis nos trois ans et que nous partageons le même amour inconditionnel pour le hockey.

Il n'y a pas plus d'une heure, je me suis rendu compte que, sur les réseaux sociaux, plusieurs mecs de son équipe de hockey se vantaient d'avoir la patinoire rien que pour eux ce midi. En espérant que Josh y soit aussi, je n'ai pas réfléchi et j'ai enfourché ma moto. Frôlant les cent kilomètres heure sur les routes de Los Angeles, je n'ai pas perdu une seule seconde. À vrai dire, rouler aussi vite n'est pas vraiment malin puisque me faire arrêter par les flics est vraiment la dernière chose que je veux. Il faut croire que nos parents ont enfin compris qu'une simple conversation avec eux ne peut se finir que dans des cris et de la colère. Alors ils n'ont pas osé refuser lorsque je leur ai demandé si je pouvais prendre la route – en toute inégalité, évidemment. Après tout, mon seizième anniversaire n'est que dans un mois. À quelques choses près, ça ne change rien.

J'arrive rapidement devant la patinoire et me gare sur ce parking vide, à l'exception de quatre voitures. Je cale mon casque sous mon bras et d'un pas assuré, j'entre dans le hall. Un fille est assise à l'accueil. Ses cheveux violets remontés en une queue de cheval, elle semble concentrée sur des papiers qu'elle scrute des yeux. Comme elle ne paraît pas me remarquer, je ne prends pas la peine de me présenter et file d'un pas lent et silencieux vers la porte des vestiaires.

- Excuse-moi ! Elle s'exclame alors subitement, me stoppant dans mon élan.

Grinçant des dents, je me retourne vers elle en lui affichant un sourire des plus hypocrites. Debout derrière le guichet de l'entrée, elle attend que je rapplique en vitesse. Sans prendre la peine de me presser, je me dirige vers elle, voyant que je l'agace. Un crayon de papier entre les mains, elle passe sa langue sur l'anneau métallique qui lui perce la lèvre.

- L'accès à la patinoire est interdit entre midi et deux. Elle m'annonce d'un ton sérieux.

Baladant mon regard, je détail les colliers qui lui entourent le cou et les bagues encombrantes qu'elle a glissé autour de ses doigts. Malgré la chaleur, elle porte des vêtements noirs qui me poussent à figer mon attention sur le badge de couleur avec inscrit « Steph ».

- Steph, c'est ça ? Je la questionne, connaissant la réponse.

Arquant un sourcil, elle ne m'adresse aucun mot et continue de me dévisager.

- Vous avez bien une équipe de hockey ? Je lui demande en posant un de mes coudes sur le rebord.

- Oui. Elle rétorque simplement, sans vouloir m'adresser un autre mot qu'un monosyllabe.

Ma vie en un seul mot ?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant