Temps de guerre

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La Place était en effervescence. Les rares sorciers encore présents dans le QG du Bureau des Aurors, à savoir les équipes de logistiques et de réserves, couraient entre les différents bureaux afin de coordonner au mieux l'ensemble de l'opération en cours.

Une attaque était en cours, cette fois dans un petit village moldu. Le bilan provisoire, qui s'affichait sur le mur principal de la Place, était de 103 morts et le double de blessés. Les agents sur place avaient dénombré un groupe de 20 Mangemorts et surtout, plusieurs d'entre eux avaient déclaré que Voldemort lui-même se trouvait parmi les sorciers masqués.

Face à cette menace des plus sérieuses, six équipes d'Aurors - soit 18 sorciers - avaient été envoyées d'urgence afin de limiter les pertes et surtout, de tenter d'arrêter les Mangemorts. Malheureusement, malgré un nombre important de Mages Noirs sur place, le corps des Aurors ne pouvaient détacher plus d'équipes en raison de leurs effectifs.

En tant que corps d'élite, les Aurors anglais étaient peu nombreux. Les Aspirants devaient passer par une formation longue et éliminatoire et sur les vingt postulants annuels, un seul d'entre eux était pris. Actuellement, seulement 53 Aurors existaient en Angleterre répartis sur 3 Bureaux contrairement aux Policiers, dont la brigade se composait d'environ deux cents hommes répartis dans tout le monde magique anglais.

Toutefois, la Ministre Bones, tout comme Rufus Scrimgeour et Bob Odgen, admettaient que la Brigade de Police Magique n'avait pas le niveau suffisant pour lutter contre les Mangemorts. Les Tireurs d'Elite le pouvaient, mais leurs effectifs étaient encore plus restreints que ceux de la Brigade des Aurors. Avec seulement une dizaine d'agents sur tout le pays, les Tireurs d'Elite étaient rares et sollicités avec parcimonie par les autres corps de police. En raison de l'importance de l'attaque, une équipe avait été envoyée aux côtés des Aurors.

Mais les Aurors et les Tireurs d'Elites n'étaient pas les seuls réquisitionnés. Sainte Mangouste s'était empressée de dépêcher plusieurs Compagnies d'Interventions d'Urgence, plus communément appelées CI. Composées chacune d'un médicomage, de deux infirmiers et d'un Policier, elles intervenaient sur les zones de combat. Si en temps de paix, seulement deux CI existaient, depuis que Lord Voldemort avait fait son retour, l'Hôpital de Londres avait monté cinq nouvelles unités d'intervention et l'Hôpital de Glasgow, trois autres.

Et pour finir, s'ajoutant aux Aurors, Tireurs d'Elites et aux trois Compagnies Médicales, deux Oubliators et deux Langue-de-Plombs travaillaient pour le maintien du Secret. Œuvrant de concert malgré le combat, ils s'efforçaient de limiter les dégâts en soumettant l'ensemble des moldus à des sorts d'oubli, en créant une barrière anti-moldue autour de la zone de combat et en cherchant un scénario plausible pour expliquer la mort soudaine de nombreuses personnes.

Le Monde Sorcier menait un combat âpre et sanglant au beau milieu d'un petit village moldu, un combat que, pour le moment, les Aurors remportaient.

Harry et Dudley Evans se trouvaient avec leur coéquipière, Nymphadora Tonks, au beau milieu de la mêlée. Même si Rufus Scrimgeour aurait préféré ne pas mettre en première ligne l'équipe la plus jeune de toute l'histoire de son service, en un mois de travail, il avait réalisé qu'il s'agissait ni plus ni moins qu'une des meilleures. L'avantage était que les deux stagiaires américains pouvaient utiliser en toute légalité la Magie Noire. Et qu'ils ne s'en privaient pas...

Des Aurors couraient dans tous les sens et les sorts fusaient entre les deux parties en présence en cet après-midi pluvieux. Après une heure de combat, les Aurors avaient réussi l'exploit de décaler le combat de manière à laisser la place aux Médicomages afin qu'ils tentent de sauver le plus de personnes possibles. Les violentes échauffourées se déroulaient en bordure du village, entre le parc - un espace boisé où les deux camps jouaient à un jeu de chats et de souris meurtrier - et le stade du petit village moldu, où les duels étaient des plus sanglants et sournois.

Evans un jour, Evans toujours !Où les histoires vivent. Découvrez maintenant