10/ "war's end" kiss

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*- la fin de la guerre -*

Dans un univers similaire au notre, où les monstres vivaient à la surface en paix avec les humains, vivaient deux squelettes. Le premier s'appelait Error, le deuxième Nightmare. Après leur scolarité ils avaient tout deux décidé de s'engager dans l'armée où ils firent connaissance, étant dans la même unité, ils se rapprochèrent rapidement et finirent par sortir ensembles après trois bonnes années à se tourner autour. Leur relation n'était pas restée secrète bien longtemps et ils eurent droit à de nombreuses taquineries de la part de leurs amis, sans que cela ne les dérange.

Le temps passa alors où ils continuaient d'enchaîner les entraînements et les missions, cependant Error devenait de moins en moins précis pendant les entraînements de tir ainsi que certains parcours, lui qui pourtant y arrivait parfaitement. Ses supérieurs commencèrent à se poser des questions, ils pensèrent au début que Nightmare pouvait le distraire mais cette hypothèse fut vite écartée, en effet ils étaient tout deux très sérieux pendant les exercices, et même en le faisant travailler autre part Error avait toujours des difficultés. Ils l'amenèrent alors à l'infirmerie pour l'examiner, voir s'il était malade, si sa vue avait bougée, ce qui était, en effet, le cas. Sa vue se dégradait rapidement, lui donnant de plus en plus de difficultés pour voir de loin, ce qui était problématique pour sa profession.

Error décida alors de quitter l'armée, trouvant cela plus raisonnable, de son point de vue porter des lunettes là-bas allait l'encombrer, de plus il risquait de les casser. Il trouva alors une petite maison où s'installer et trouva un autre boulot. Bien sûr il continuait d'aller voir son petit ami quand il était libre, puisque lui était resté à l'armée. Leur relation ne fut aucunement affectée.

Cependant, quelque mois après son départ, l'unité où était Nightmare fut envoyée en renfort dans un pays en guerre, ils devaient y rester six mois avant d'échanger avec une autre unité. Le squelette noir appelait son petit ami quand il n'était pas sur le front, soit le soir, mais pas tous les soirs, seulement une fois par semaine.

Cela faisait désormais cinq mois que Nightmare était parti, il était actuellement en appel avec Error.

- Comment ça se passe de ton côté ? Demanda le noiraud.

- Ça va,  j'ai une réunion demain au boulot, je vais rentrer tard je pense. Et toi ?

- Oh bah la routine, des coups de feu, des bombardements, … Et j'ai vu une chèvre aussi.

Cette dernière annonce fit rire Error.

- T'as vu une chèvre ?

- Ouais ! Elle est passée près de notre campement, elle a piqué un morceau de pain et elle est repartie. Rit-il doucement.

Nightmare releva la tête un instant pour regarder autre part, puis il baissa de nouveau le regard vers la tablette.

- Je dois te laisser, on se reparle la semaine prochaine ?

- Ouais, fais attention surtout, je t'aime.

- J'essaierai, je t'aime aussi.

Error regarda Nightmare lui sourire une dernière fois avant de raccrocher. Il soupira et ferma son ordinateur pour le ranger, priant pour le revoir la semaine d'après. Les jours sans nouvelles étaient longs, il s'imaginait le pire, et il s'en voulait d'avoir quitté l'armée car il ne pouvait plus être à ses côtés pour le soutenir.

La semaine suivante il était devant son ordinateur, attendant de recevoir un appel, anxieux. Il attendait depuis déjà deux heures et n'avait toujours rien reçu. Dans son esprit se jouaient tous les scénarios qu'il avait imaginé malgré lui, tous les uns à la suite des autres. Il aurait aimé pouvoir éteindre ses pensées. Plus les heures passaient et plus il avait peur. Il finit tout de même par partir se coucher, son ordinateur s'étant éteint par manque de batterie. Il dormit très mal cette nuit là. Les soirs suivants il recommençait à attendre, se disant que peut-être Nightmare n'avait pas eu le temps d'appeler, où qu'il avait oublié quel jour il était. Mais aucun appel n'arriva. Rien pendant des jours, des semaines, un mois complet. Il avait presque perdu espoir, n'ayant plus aucune nouvelle.

Il était dans son salon quand il entendit toquer à la porte, il se leva pour aller ouvrir mais s'arrêta avant de toucher la poignée. « Et si on venait m'annoncer sa mort ? » pensa-t-il. Il ne bougea pas pendant un moment, jusqu'à ce qu'un deuxième toquement le fît réagir et finalement ouvrir la porte. Il vit alors deux gros sacs posés sur le pas de la porte, mais personne à côté. Il les regarda un instant avant de lever le regard et de sortir, cherchant si quelqu'un était là, car quelqu'un devait logiquement être là. Il ne vit personne mais sentit cependant quelqu'un lui sauter dessus, lui arrachant un cri de surprise, et le serrer dans ses bras. Il réussit à se retourner pour regarder qui le tenait.

- Night... ? Il sentit ses larmes lui monter aux orbites alors qu'il serra le squelette noir contre lui avec force. J'ai cru que je te reverrai jamais... !

Nightmare resta contre lui, soulagé lui aussi d'enfin être rentré. Il laissa Error pleurer dans ses bras, ne le lachant pas.

- Je sais... je suis désolé de pas avoir appelé, il y a eu des imprévus et j'avais plus le temps pour les appels, j'ai pas pu te prévenir...

- Tu restes maintenant, hein... ? Tu pars plus... ? Demanda-t-il en reniflant.

- Nan, je pars plus, je partirai plus jamais.

Il entendit Error soupirer de soulagement avant de l'écarter légèrement de lui, le regarder un moment, comme pour s'assurer qu'il était bien là, puis il l'embrassa, tendrement. Un baiser salé par les larmes, empli d'amour et de douleur accumulée pendant un mois et qui demandait désormais à sortir. Ils se séparèrent finalement pour mieux se retrouver ensuite, restant l'un contre l'autre.

- Je t'aime tellement...

- Je t'aime aussi...

Ils restèrent ainsi un long moment avant de finalement se séparer pour laisser Nightmare poser ses affaires et aller prendre une douche. Ils purent ensuite fêter la fin de la guerre, pour le noiraud du moins, tous les deux.

Nightmare quitta l'armée quelque jours plus tard, ne voulant plus laisser son petit ami seul et voulant fonder une famille avec lui tout en étant toujours présent pour leur enfant qui naquit un an plus tard. Il s'appelait Moroz, et faisait le bonheur de ses parents.

19 days of kissesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant