Chapitre 21 - Chagrin

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Arrangeant une dernière fois ses cheveux et vérifiant que personne n'était dans les parages, Loëse sortait enfin par la fenêtre de sa chambre. Il avait eu le temps de réfléchir, prenant tout son temps pour peser le pour et le contre. Maintenant c'était décidé, il ne pouvait plus vivre ainsi à mentir à Meyri sur son identité. Il pouvait lui faire confiance, il en état sûr. Il pouvait se confier à elle. Après tout, c'était un peu sa confidente depuis le départ de Firilia et avec un peu de chance elle l'aiderait à revoir au moins une fois son véritable amour.

Il toquait à la porte de l'appartement de Meyri anxieux. Il avait perdu toute sa confiance et sa force en toquant à cette porte qu'il connaissait pourtant très bien. Meyri lui ouvrait la porte comme si elle l'attendait. Elle s'était juste changée, passant de sa tenue de la journée à sa robe de nuit.

— Bonsoir Loëse.

— Bonsoir Meyri. Je peux entrer ?

Elle lui faisait le geste d'entrer et refermait la porte derrière eux en vérifiant à droite, puis à gauche dans le vaste couloir éclairée. C'était un réflexe qu'elle avait pris l'habitude d'avoir ayant peur du retour de Steve dans sa vie.

— De quoi devons nous parler ?

Elle s'asseyait sur le canapé du salon où Loëse l'attendait déjà assis droitement. Il triturait ses doigts avec anxiété se demandant s'il ne devait pas faire machine arrière. Mais à la pensée de Firilia, son cœur se gonflait et il semblait reprendre force.

— De moi.

— De toi ?

Meyri prenait une moue interrogatrice, mais ne rajoutait rien l'encourageant à continuer.

— De moi et de ce que je suis vraiment.

— Je t'écoute.

— Mais d'abord promets-moi de vraiment me croire et aussi que tout restera pour toi. Je joue ma vie.

— Je te le promets.

Loëse inspirait et se lançait.

— Je suis un ange gardien, ton ange gardien.

Il se stoppait regardant la façon dont réagirait Meyri qui semblait ne pas comprendre.

— Je suis ton ange gardien. J'ai fini mes études il y a plus d'un an de cela. Et j'ai été envoyé sur Terre pour m'occuper d'un humain, l'humain dont je devrais m'occuper jusqu'à la fin de sa vie. Donc toi.

Il marquait une pause et Meyri se dépêchait de parler ne voulant pas l'interrompre trop longtemps.

— La boîte de pizza, c'était ton premier jour à mes côtés ?

— Oui. Mon tout premier jour. Tu semblais si affamée et apeurée que je me devais de te nourrir même si la pizza n'était vraiment pas très saine pour ton corps. Enfin bref, mon adversaire Firilia une démone très gentille, belle et douce m'avait sympathiquement - pour une démone - donné ma première journée avec toi.

— Firilia ? Comme Firilia ? Aux cheveux rouges ?

— Oui, la cliente régulière du magasin de fleur. Pendant que l'un agissait, l'autre devenait spectateur. Par contre, il s'est avéré qu'elle était plus qu'une adversaire pour moi. Nous voulions tout les deux t'emmener vers le droit chemin, et avec le temps nous sommes devenus des meilleurs amis. Avant de pouvoir devenir des amants nous avons été séparé. Firilia ne vit plus ici. Elle a été envoyé au Brésil loin de moi. Ils nous ont séparé pensant à une forme de déviance. Elle ne sait même pas que je l'aime aussi. Je suis un monstre, disait-il en prenant son visage entre ses mains. Je l'aime énormément. Et je suis sûr qu'elle est mon véritable amour. Je l'aime trop et n'arrête pas de penser à elle depuis son départ obligatoire il y a plus de quatre mois. Et dire que quelques heures avant son départ, je l'ai faite pleurer. Tu te rends compte ? Un démon qui pleure, c'est inimaginable. J'ai fait pleurer Firilia, la seule femme que j'aimerais jamais dans toute ma vie.

Meyri s'était collée à lui l'épaulant tandis que Loëse déversait des larmes de cristaux. Meyri aurait pu en être étonnée, mais comme elle avait fait confiance dès le début à Loëse, elle le croyait sur le fait que c'était son ange gardien.

— Et moi qui étais amoureuse de mon ange gardien.

Elle riait avec douceur joignant ses larmes à celle de l'ange.

— Tu m'aimes ?

Meyri séchait ses larmes et décrochait un des petits cristaux resté sur la joue de l'ange pour le poser sur la table basse.

— Oui, je t'aime Loëse. Et je voulais vraiment être avec toi et pourquoi pas aller très loin ensemble. Je te voulais toi à mes côtés pour l'éternité. Je t'aime et je me voyais déjà porter tes enfants. Mais cela semble impossible maintenant. Surtout après ces révélations.

Elle se levait pour se diriger vers la cuisine sans un mot puis revenait deux coupes à la main et de son autre main une bouteille de champagne.

— Noyons notre chagrin mon ange.

Loëse ne pouvait dire non malgré le goût écœurant que c'était pour ses papilles gustatives d'ange. Il buvait un verre, un deuxième et Meyri en faisait de même. Ils finissaient la bouteille à la bouche chacun leur tour en mélangeant leurs larmes au liquide amer. Meyri repartait en cuisine et revenait avec pleins de canettes de bière qu'ils finissaient très vite. N'ayant plus l'esprit très clair pour aucun des deux, ils finissaient dans la chambre de Meyri tout en riant atteint par la folie. Dans cette chambre aux couleurs douces, l'ange enfreignait la plus grosse des règles à savoir goûter les plaisirs de la chaire en donnant de longs et profonds coups de reins en la jeune humaine qui hurlait de plaisir. La nuit était chaude, flou et longue. Chacun semblaient se libérer de ses problèmes à l'union de leur deux corps recouvert d'une fine pellicule de sueur. Ils hurlaient pour sembler plus vrais, plus vivants. Ressentant toujours la douleur du cœur qui pour un instant semblait partir. Ils finissaient nus dans les draps de Meyri recouvert d'une fine pellicule de transpiration signe de leur union et la respiration saccadée.

Loëse l'Ange gardien Où les histoires vivent. Découvrez maintenant