Après avoir accepté le "rendez-vous ", Meyri était rentrée mettre son bouquet dans le seul vase qu'elle avait chez elle. Le dépoussiérant au passage et remplissant une bonne quantité d'eau fraîche pour qu'il ne tombe pas par le poids des fleurs. Elle avait enfilé un gros pull sur son débardeur malgré la chaleur extérieur ainsi qu'un bonnet rouge bordeaux. Elle avait pris un petit sac en bandoulière, ainsi que le peu d'argent qu'il lui restait. Elle avait honte du regard que portait Loëse à son minuscule studio. Voulant cacher les défauts avec son corps fin sans réussir.— On y va ?
Elle brisait le silence devenu gênant et sortait enfin de son studio. Fermant soigneusement la porte à clef, elle se dirigeait en compagnie de son ange gardien et de son démon vers l'ascenseur sans un mot. Aucun des trois ne parlaient. Ils étaient tous dans leur petit monde. De l'ascenseur, jusqu'au parc dans la rue à côté, aucun des trois ne parlaient. Meyri avait marché sans un bruit, sans oser respirer fort aux côtés de Loëse qui en faisait de même.
— Tu devrais lui parler non ? chuchotait Firilia dans son oreille.
Loëse souriait en coin, c'était un signe pour remercier la démone de le pousser. De l'aider à sa façon ou de le motiver dans sa tâche. Alors, il écoutait le conseil de son adversaire qu'il pouvait considérer comme une amie et engageait la discussion à l'entrée du parc.
— Il fait beau aujourd'hui.
Il pouvait entendre un petit rire de la part de Firilia ainsi qu'un "pathétique " sortant sans pouvoir être retenu par sa bouche.
— Oui, il fait beau.
Ils continuaient de marcher en regardant leurs pieds sans un regard pour l'autre. Dans leur dos, Firilia planait avec légèreté regardant la scène en se jurant à elle même de ne plus parler ou de rire.
— Je ne me suis pas présenté comme il se doit avant. Et j'espère ne pas vous avoir fait peur.
— Tu sais, tu peux me tutoyer. Je pense qu'on a un peu près le même âge. Je trouve ça assez bizarre de se vouvoyer tels des petits vieux parlant de leur passé.
Elle finissait cette phrase en prenant place sur un banc vert et écaillé face à l'étang rempli de petits canards. Loëse prenait place à ses côtés en laissant une distance raisonnable de peur de l'effrayer. Mais pas trop loin non plus pour ne pas la vexer. Leurs yeux finissaient par se croiser timidement. Une étincelle jaillissait entre eux, comme un coup de la foudre. Pourtant, même un tremblement de terre ne pouvait pas à ce moment-là décrocher leur regard profondément ancré l'un dans l'autre.
Un petit gargouillement se faisait entendre dans le ventre de Meyri. Elle rougissait et se sentait triste de briser ce regard intense et cette tension d'attirance qu'il y avait. Maintenant, son ventre criait famine. Elle avait faim. Elle fermait les yeux se remémorant quand elle avait mangé correctement la dernière fois. Et comprenait enfin que c'était hier soir avec tata Sandy. Ce n'était pas correctement comme on peut le dire un repas, mais elle avait mangé en grande quantité la veille.
— C'était quoi l'histoire de la pizza hier ?
— Une façon de me présenter face à toi. Je ne savais pas comment faire le premier pas. Et puis, après je me suis rappelé que toutes les femmes raffolent des pizzas. Comme les hommes aussi.
— C'est gentil de ta part. Je me suis régalée.
— Ça me fait plaisir.
Un blanc s'installait. Mais pas un blanc gênant non. Ils étaient adossés au banc en regardant au loin les cannes qui étaient suivis par leurs petits canetons. C'était paisible en cette fin d'après-midi. Il n'y avait que des couples silencieux. Pas le sons d'un enfant courant ou pleurant après une chute. Non, il n'y avait que des couples. Ou le vieux monsieur nourrissant calmement les canards avec du pain rassis. Il semblait tellement seul et triste. Pourtant, quand il se baissait pour lancer du pain aux canards excités, il souriait.
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Loëse l'Ange gardien
RomantizmFraîchement diplômé, Loëse un ange comme les autres peut enfin pratiquer le métier qu'il rêve de faire ; être un ange gardien d'humains. Il a toujours eu cette grande curiosité sur l'espèce humaine, et a toujours rêvé de pouvoir enfin descendre sur...