Je fais un coma jusqu'à 10h, j'ai eu le sommeil tellement lourd que je peine à me souvenir de quoique ce soit. Le petit moment de flottement avant de revenir à la réalité... Je regarde mon téléphone. Mon cœur s'arrête. Un sms de Cyrielle. Tout me revient en pleine figure en quelques secondes et je stresse à l'idée d'ouvrir son message. Pourtant il le faut bien :
C : Tu dors encore ? J'aimerais qu'on parle...
Aïe...
F : Je suis réveillée
C : On peut se voir ? Ce serait mieux je pense.
F : Tout de suite ?
C : Dès que tu peux
F : Je prends une douche et j'arrive.
C : Ok, on se retrouve chez moiElle semble tellement froide... Je ne suis pas rassurée, mais il faut bienpasser par là pour mettre tout au clair. Je prends une douche habituellementtrès chaude, je m'apprête un peu et je pars aussitôt. Quand je suis en bas dechez elle, mon pouls s'accélère. Je sonne, et je monte les deux étages.J'arrive devant sa chambre étudiante, je souffle un coup et tape doucement à laporte. Elle m'ouvre et je ne peux m'empêcher de la trouver belle... En tenuedécontractée, les cheveux en bataille, l'air fatigué... Elle me charme tellement.Mais je reprends mes esprits quand je vois qu'elle ne me regarde quasiment pasdans les yeux.
« -Cyrielle, dis-moi ce qui ne vapas, dis-je doucement.
-Je... Je ne sais pas par où commencer... Je...
-Tu regrettes ?
-Oui. Ma gorge se serre. Ellecherche dans mes yeux des réponses à ses questions silencieuses, mais je nesais la satisfaire. Le silence se prolonge.
-Jesuis désolée alors... dis-je enfin.
-Non,c'est ma faute. C'est moi qui t'ai embrassée je ne sais même pas pourquoi, jene sais même pas si... Elle se stop.
- On n'était pas dans notre état normal, c'est tout... Tu n'as pas à t'enfaire, d'accord ? »
Elle s'assoit en tailleurs sur son lit. Je reste debout, interdite. Elle passesa main dans ses cheveux, son regard est perdu. Elle fronce les sourcils. Sajambe droite bouge nerveusement. J'esquisse l'ombre d'un sourire et soudainelle me regarde et m'interroge silencieusement. « Tu es beaucoup trop belle » soufflai-je. Ses yeuxs'ouvrent un peu plus grand, elle se lève et me fait face. Je déglutis avecpeine. « Tu ne comprends pas,dit-elle. Je... Je me pose des tas de questions... », son regard balancede gauche à droite. Elle porte unemain à son front. « Peut-être que tune te pose pas les bonnes ? », lui répondis-je avec douceur. Ellesemble réellement perdue, je lui attrape un poignet, elle le fixe sans osercroiser mon regard.
« Est-ce que tu es... attirée par lesfilles ? », elle hoche timidement la tête.
« Est-ce que tu as aimé ce qui s'estpassé ? », encore une réponse positive.
« -Est-ce que tu recommencerais ? Elle lève la tête vers moi, les joues roses.
-Mais,et toi ? Est-ce que...
-Répond à ma question, lacoupai-je. La tension était palpable, les centimètres qui séparaient nos corpsm'étaient insupportables.
-Oui,souffla-t-elle
-Alorsqu'est-ce que tu attends ? »
Elle plonge son regard dans le mien. Je lui tire le poignet et l'amène contremoi, je l'entoure de mes bras et les fait glisser le long de son dos, jusque sursa taille. Je passe ma main sous son tee-shirt trop large pour elle, et rentreen contact avec sa peau brûlante. Je sens son souffle chaud dans mon cou. Ellecède la première et unit nos lèvres avides. Je ressens un courant électriquedans toutes les fibres de mon corps. Elle se serre encore plus à moi, mebloquant contre le mur. Je sens tout son corps épouser le mien. Je passe unemain dans ses cheveux que j'empoigne doucement pendant que les siennes glissentsur mes hanches. J'approfondis notrebaiser et elle me le rend, je sens le désir naître en elle autant qu'en moi.Lentement elle descend ses mains sur la chute de mes reins ; je souriscontre sa bouche. Elle s'en détache comme pour m'interroger. « Tu joues à un jeu dangereux là »dis-je simplement. Je vis un éclair de défi traverser ses yeux. A son tour elleempoigna mes cheveux de ses dix doigts et reprit notre baiser passionné. Elleenroula sa jambe autour de moi ; elle va me faire perdre la raison. Nossouffles se font courts et la maîtrise devient de plus en plus difficile. Jepose directement mes mains sur ses fesses ; elle sursaute légèrement. Jelaisse échapper un petit rire satisfait. Mais de sa main gauche et trace uneligne de feu qui part de mon cou, descend doucement sur mon épaule et passe aumilieu de ma poitrine. Je rompt le baiser et elle me regarde, amusée.
« Tu vas me rendre folle...Arrête. », demandai-je. Elle medemande ce qu'elle risque, et je lui réponds simplement que quoiqu'elle fasse,j'irai toujours plus loin. On s'embrasse encore quelques instants puis elle ymet fin d'elle-même. Non sans mal, je la laisse séparer nos corps. Elles'assoit sur le lit, face à moi.
« -Alors, tu as eu les réponses quetu attendais ? lui demandai-je en souriant.
-Plus ou moins, oui.
-Qu'est-ce que tu veux savoirencore ? »
Elle m'interroge sur mon passé, sur mon orientation, sur mon attirance pourelle. Je lui dis tout, sans filtres. Même que je ne suis pas sûre encoremaintenant de faire le bon choix. Parce que j'ai peur. Je joue la sincéritéavec elle. Elle le comprend et me fait assoir près d'elle. Elle prend mes mainsdans les siennes. « Ça me faittellement de peine que tu ais souffert comme ça, dit-elle doucement, tu ne le méritais pas. C'est peut-êtrefacile à dire, et beaucoup moins à croire, mais jamais je ne te ferai une chosepareille .En fait, j'espère ne jamais te faire de mal, bien que je sache que cesera inévitable parfois. Mais je te rassurerai et te retrouverai toujours.Parce que tu es une femme merveilleuse, Fanny. Tant pis pour celles qui nel'ont pas compris.»
Ses mots me troublent, me touchent. Je serre ses mains plus fort, mais jen'arrive à rien dire. Je sens l'émotion m'envahir. Cyrielle ne me lâche pas duregard, elle est spontanée et vraie. Je veux la croire. Ma gorge reste bloquée,alors je prends son visage entre mes mains et je lui dépose un long baiser surses douces lèvres. Je n'ai pas besoin de parler, elle sait. Commentfait-elle ?
A son tour elle me raconte son histoire, la découverte de son homosexualité,son acceptation et celle de sa famille. Et elle m'avoue n'avoir jamais eu derapport. Je tombe du ciel. « J'aidéjà eu des petites copines, m'explique-t-elle, au collège ou lycée, mais des amourettes. Rien de sérieux, rien qui neme donne envie d'aller aussi loin. » C'est plutôt rare à notre époque.Je suis étonnée et ravie en même temps. D'ailleurs je souris.
« -Tu te moques de moi ? medemande-t-elle prête à riposter.
-Non,loin de là. Je suis juste surprise, mais agréablement.
-Tu ne me trouves pas... bizarre ?
-Je te trouve parfaite. »
A ces mots, son visage s'illumine et elle me fait tomber allonger sur lelit en me poussant. Comment peut-être savoir autant éveiller mon désir si ellen'a jamais couché ? Elle s'assoit à califourchon sur moi. Elle se pencheet vient déposer des baisers dans mon cou, remonte lentement jusqu'à ma bouchequ'elle ne quitte plus. Je soupire doucement, elle a un corps de déesse.
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A coeur ouvert
RomantizmSe fermer à toute relation après avoir autant souffert ? C'était mon choix de vie... Mais malheureusement le coeur est beaucoup plus fort que la raison.