Chapitre 2 - Renard

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Renard
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J'ouvre difficilement les yeux, sentant encore toute la douleur qui s'est emparé de mon corps. J'arrive finalement à entrevoir des formes flous, le corps d'Henry étendu à mes côtés et cette satané machine toujours prise à mon bras.

Ma main libre saisie l'objet et j'utilise ce qu'il me reste de force pour essayer de l'enlever, un frisson me parcours, une peur glaçante de recevoir à nouveau une décharge. Je tire sur la petite manivelle avec toute ma détermination mais elle ne bouge pas d'un centimètre.

- Henry?... Soufflai-je, a bout de force

Je pousse sur mes coudes pour me redresser légèrement, mon ami est au sol, le visage dans la terre noire et le corps immobile.

- Henry?!

Rapidement je me retourne pour être à quatre pattes et je m'approche de lui presque en rampant, après m'être mis à genoux à côté de lui, je l'agrippe fermement et tire pour le tourner sur le dos. Ses yeux sont clos et il ne semble pas bouger.

- Merde!!

Je le secoue mais aucune réaction. Le courant électrique a dû dérégler quelque chose, et je n'ai aucune idée de l'endroit où nous sommes ni l'époque à laquelle la machine nous a amené.

Après avoir lancé un regard circulaire autour je déduit que nous sommes dans le futur de notre présent, donc après 2550. Nous nous trouvons dans une grande plaine, la terre est sombre et il ne reste que quelques bâtiments abandonnés, aucune végétation, pas même des restes d'arbres morts ou autre choses de ce type.

Je porte mon attention sur la machine qui se met à faire un petit sillement irritant, une lueur d'angoisse reflète dans mes yeux.

- Ho non...

J'attrape une pierre fine et la glisse dans la fente du verrou, je ferme les yeux et prend une grande inspiration puis donne un grand coup sur celle-ci, rien ne se passe.

- Aux grands mots les grands moyens...

Je prend une deuxième pierre et la soulève au dessus de mon bras l'orientant vers la première, Je serre les dents puis prend un élan et heurtes les pierres d'un grand coup. Le métal se plie sous le choc et la petite manivelle lâche, s'ouvrant brusquement. Le bout pointu du caillou continue sa trajectoire et vient se planter dans mon poignet, je la retire tout de suite d'un geste vif, à ce moment je ne peux retenir un hurlement de douleur. Mon corps se crispe et mon souffle se coupe, mais au moins la machine est maintenant sur le sol.

Qu'est-ce que j'en fais ?... me demandai-je.

Mes yeux vitreux se pose sur ma blessure, le sang coule sur ma veste et l'imbibe petit à petit, un vertige me prend, mon corps étant déjà faible. Je frotte vivement mon visage pour essayer de me garder éveillé.

Je dois trouver le moyen de réparer Henry, le problème est que je n'ai aucune idée de ce qu'il a et que je n'ai aucun matériel...

deux solution s'offre à moi, soit j'essaie d'utiliser la machine, soit je pars à la recherches de quoi que ce soit pouvant aider, dans les batiments présents, et peu être même dans le laboratoire s'il est toujours là, espérant ne pas croiser le Henry du futur ou même me voir moi.

Je regarde à nouveau la dernière création de mon ami, les lumières clignotents et un petit bruit aigu et constant s'en échappe.

- Je crois pas, non... Dis-je doucement. T'as du mettre un mode veille sur elle aussi te connaissant.

Sans la toucher, je m'approche et l'observe avec attention, mais les boutons sont très différent de ceux auxquels j'ai été habitué. Je pousse un petit soupir en m'allongeant sur le sol, ma tête tourne et me donne l'impression de m'enfoncer dans la terre.

- Je peux quand même pas te laisser là...

Je lance un regard attentif à mon ami, totalement immobile. D'un coup une idée fuse dans mon esprit, je n'ai même pas pris la peine de l'ouvrir et de vérifier si le problème est physique!

Une fraction de seconde plus tard je suis à quatre pattes à côté d'en lui, je glisse sa blouse délicatement pour dégager son torse, je ressent un léger malaise lorsque je commence à déboutonner son petit veston. A vrai dire je n'ai pas eu à faire ça depuis qu'il sait qu'il est un robot... Et de savoir ça l'a rendu plus humain, en quelques sortes...

Le dernier bouton défait, j'écarte le tissu de mon chemin. Seul hic, il porte un t-shirt.

- Pense à mettre des chemises Henry... Soupirai-je

Je regarde un instant la pierre ensanglantée puis la saisie, sans perdre de temps je commencer a déchiqueté le col avec celle-ci, puis en tirant sur les deux côté je le déchire jusqu'en bas, forcer me procure une forte douleur au niveau du poignet mais je l'ignore totalement. Enfin, je repousse le t-shirt pour observer son torse. Étrangement je ressent un petit picotement au niveau de mes joues, comme une chaleur soudaine.

Ma main glisse doucement sur lui à la recherche du point spécifique ou appuyer pour l'ouvrir, mes doigts se ballade sur le bas de son ventre et exerce une très légère pression. Pendant quelques secondes mon regard reste bloqué sur son visage éteint, une boule se coince dans ma gorge, le voir dans cet état me fait tellement mal. Sa peau foncé partiellement noirci par la crasse et ses cheveux décoiffés, ses paupières clauses, m'empêchant d'être rassuré par ses iris émeraudes...

Je retrouve mes esprits quand finalement je touche une partie plus ferme sous sa peau artificielle. Je m'apprête à appuyer dessus mais à ce moment précis je reçois un violent coup derrière la tête, je m'écroule au sol et m'empresse de faire volte face. J'ai à peine le temps d'apercevoir une femme relativement âgé aux cheveux blonds, elle soulève un gros bâton au dessus de moi avant de m'affliger un deuxième coup, cette fois elle frappe mon front et aussitôt je perds connaissance.

***
Raph
2014

- Ah tient.... Salut Stella!

- Fait pas l'innocent Raph, t'es planté devant ma porte depuis vingt minutes. Tu veux quoi?

- Je veux reprendre avec mon ex mais elle me fait la gueule a cause de Henry et de Renard, tu peux m'aider ?

- T'as conscience que tu demande à ton ex de t'aider à reprendre avec ton autre ex?...

Je la fixe quelques secondes sans rien dire

- Tes la seule fille que je connais... Marmonnai-je finalement

- Exaspérant... Soupire-t-elle avant de me fermer la porte au nez

Le visiteur - La nouvelle machineOù les histoires vivent. Découvrez maintenant