Chapitre 8

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JACKSON

Je reprends mon sérieux et mon sourire s'efface subitement lorsque je vois Anastasia grimacer a nouveau. Sa tête a l'air de lui faire souffrir le martyre et j'angoisse a l'idée qu'elle s'évanouisse une seconde fois, quelle ferme ses magnifiques yeux océan et que je ne sache comment la tirer de ce profond sommeil, que je me retrouve seul.

Je suis en train de l'observer se masser le crâne consciencieusement quand elle tourne la tête de mon côté et que nos regards s'accrochent. Plongés les yeux dans les yeux, je tente, aux miroirs de son âme, de deviner et de connaître un peu plus cette personne qui me fascine tant. Jamais une fille ne ma plu autant et si rapidement, cela m'intrigue et suscite en moi une certaine curiosité. Seule sa présence proche de moi provoque des bons vertigineux a mon cœur et ma cage thoracique se soulève de manière irrégulière. J'ai le souffle court quand nous respirons tous les deux le même air.

Cette fille est un vrai danger pour moi.

Je ne sais combien de temps nous restons là, assis par terre, a se regarder sans bouger. Les secondes et les minutes s'égrainent, perdent toute valeur temporelle et, bien que je sache au plus profond de moi que ce moment fatidique où je devrais lui révéler la vérité sur ce qu'il s'est passé arrivera, je profite de ce court répit, le repoussant le plus loin possible.

Enfin et bien trop vite à mon goût, c'est elle la première qui met fin a cet intense lien tissé par ce contact visuel. Elle baisse le menton et ramène une de ses mèches noisette derrière son oreille en même temps quelle m'annonce d'une voix peu certaine:

- On ferait mieux de faire un repérage des environs... Les autres doivent nous attendre de l'autre côté de l'île sûrement. Tu es déjà allé où?

Elle relève le nez, plisse ses lèvres et me fixe, attendant impatiemment une réponse. J'hésite a lui avouer tout de suite maintenant que je n'ai aucune sorte d'idée de quel sort funèbre a été destiner a nos ex-compagnons de voyage mais me résigne une nouvelle fois a contourner le sujet. Je sais que c'est lâche comme attitude mais j'ai déjà fait pas mal de preuves de courage pendant ces dernières 24 heures pour que l'on m'en veuille. De plus, elle semble a cran, fatiguée et épuisée, surtout endolorie de toute part et je ne veux pas lui causer encore un mal de plus. Elle ne le mérite pas.

La bouche scellée et le front plissé, je me contente d'hocher la tête, lui évitant une explication plus complète et me relève d'un bond. Je sens dès lors tous les muscles de mon corps me maudire pour ce geste qui n'a fait qu'amplifier l'acuité de mes crampes déjà douloureuses et alors tout en moi se contracte vivement. Aussi, après avoir cacher mon mal, un sourire charmeur sur les lèvres, je me tourne vers Anastasia et lui tend une main charitable:

- Cette belle demoiselle, aurait-elle l'honneur de me laisser l'aider a se relever? Lui dis-je d'un ton mielleux et en y ajoutant un clin d'œil.

Elle réagit au quart de tour et au lieu d'accepter ma poigne, elle lève les yeux au ciel et soupire bruyamment:

- Non mais quel dragueur, j'y crois pas! Même sur une île déserte tu peux pas t'en empêcher, hein?

Je laisse échapper un léger rire a sa remarque tandis qu'elle essaie avec peine de se relever. Elle doit s'y prendre a plusieurs reprises pour remonter son genou contre son torse mais n'arrive tout de même pas a se soulever. Elle chute a chaque fois.

- Aïe! S'exclame-t-elle entre ses dents en s'écorchant la main contre le sol terreux après une vaine tentative pour se redresser.

Perdant le peu de patience que je lui ai accordée jusque-là, et sans lui laisser le temps de protester ou de se dérober une nouvelle fois, je m'empare rapidement de sa taille frêle et la hisse avec force sur mon épaule en sac a patate. D'une prise sûre, ma main retient son poids léger en étant placée au niveau de ses hauts de cuisses, juste en dessous de ses fesses rebondies, ce qui n'est pas pour me déplaire.

L'île perdueOù les histoires vivent. Découvrez maintenant