Fourteen

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1996

En se levant, Anna découvrit avec stupeur qu'elle n'était pas chez elle. Elle n'était plus dans son salon mais dans une chambre. Celle-ci semblait ancienne et non-occupée, pourtant ne présentait aucune trace de poussière, elle était donc entretenue. Par qui ?

Anna se redressa et frotta ses yeux encore fatigués. Elle inspecta ensuite les lieux.

La chambre était plutôt grande et d'un style baroque. Étant spacieuse, elle comprenait un coin salon et lit. Le lit et les fauteuils étaient assortis, aussi bien au niveau du bois que du tissu. Le bois était certainement du chêne mais peint en doré, quant au tissu, lui était de couleur crème et pelucheux. Il n'y avait pas de télévision, ça voulait sûrement dire qu'elle était soit dans une maison bourgeoise, soit dans une maison très ancienne.

Anna réfléchissait au pourquoi du comment, était-elle arrivée ici. Elle tourna la tête et vit une chaise sur laquelle étaient posés ses vêtements. Elle resta perplexe, soulevant la couverture elle s'aperçut qu'elle portait une grande chemise blanche.

Elle comprit alors, où elle était.

Anna se retourna vers la porte, dont provenaient des bruits. Et c'est avec honnêteté qu'elle découvrit le Maestro. Celui-ci, voyant Anna réveillée prononça  ces quelques mots.

- T'ai-je réveillé Anna ? Demanda-t-il, inquiet.

- Oh... non non. Répondît-elle, lui souriant.

Il vint s'approcher d'elle, s'asseyant sur le lit. Il regarda Anna un instant dans les yeux, puis scruta les moindres détails de son visage. Il trouvait qu'elle avait le visage d'une poupée, douce et fragile à la fois.

- Maestro ? Dit Anna, perplexe.

- Appelle-moi Michael Anna. Répondît-Il.

- D'accord... Michael. Lui dit-elle. Pourquoi me regardes-tu comme ça ?

- J'aime la douceur de ton visage Anna. Répondît-Il. Tu es juste sublime.

Anna rougissait en l'espace d'une seconde alors que le Maestro baissa les yeux. La situation devenant gênante, il décida de poser sa main sur celle d'Anna.

- Comment te sens-tu Anna ? Dit-il, relevant la tête afin de la regarder dans les yeux.

Anna ne répondit pas. Elle savait très bien qu'elle ne pouvait ressentir de sentiments envers lui, mais son cœur montrait le contraire.

- Michael. Dit-elle, baissant les yeux.

- Oui, Anna ? Répondît-il, fronçant les sourcils.

- Je pense... que nous devrions arrêter de nous voir. Finit-elle par dire, d'une voix tremblante.

Le Maestro ne répondit rien mais se contenta de resserrer sa main sur celle d'Anna. Il voulait lui faire sentir qu'il était là pour elle.

- Te souviens-tu encore de cette fameuse nuit, où Jean est... décédé ? Dit-elle.

- Comment pourrais-je oublier ça. Répondît-Il, toujours serrant la main d'Anna.

- Je n'ai plus été là même, Michael. Affirma Anna. Et je ne peux t'aimer.

Il regarda Anna et vint essuyer la larme qui coulait sur sa joue, avec son pouce. Anna approuva ce geste d'un sourire.

Il caressa ensuite sa joue et s'approcha lentement de son visage afin d'y déposer un doux baiser contre ses lèvres. Anna ne recula pas et vint accentuer le baiser, plaçant sa main sur la joue du Maestro.

Pour le Maestro, c'était magique mais pour Anna ce n'était qu'une douleur atroce dans son cœur. Elle essaya tant bien que mal de ne pas y penser et de laisser ce moment magique continuer, sans fin.

Le Maestro coupa ce doux baiser, et se recula loin d'Anna afin de diminuer sa douleur. Il savait qu'elle ne pouvait l'aimer et qu'elle risquait d'en perdre la vie. Étant loin d'elle, il l'a regarda avec regret et descendit dans la grande salle. Anna ne comprenait pas et le suivi.

Quand elle eut fini de descendre les escaliers, elle ouvrit la grande porte et trouva le Maestro au milieu de la grande salle, réfléchissant.

- Anna ? Dit-il, lui tournant le dos.

- Oui Michael ? Répondît-elle, s'approchant de lui.

- Serais-tu prête à abandonner le monde des vivants pour venir avec moi ? Dit-il, se retournant vers elle, fronçant les sourcils.

Anna fut surprise, mais n'en pensais pas moins. Tout ce qu'il lui restait de ce monde était le Maestro.

- Anna. Dit-il, lui prenant les mains. Je voudrais que tu m'accompagnes vers l'au-delà. Je n'ai pas été très présent pour toi ces derniers temps, pour toi et ta maman. Je n'ai pas su te protéger de ton père et de cette sorcière. Je sais combien tu as souffert et j'aimerais te faire grâce de cette souffrance.

- Michael... Dit-elle, tremblante  et triste dû aux souvenirs. Je t'aime et c'est tout ce qui m'importe à présent.

Il acquiesça d'un hochement de tête et donna une rose à Anna. Sur celle-ci était écris ces mots.

- Je t'ai toujours aimé et je t'aimerais jusqu'à la fin.

Anna prit la rose dans ses mains, versa une larme de bonheur et s'approcha du Maestro pour lui déposer un tendre baiser. Elle regarda par la suite la rose, pris la main du Maestro et huma le doux parfum de cette rose, tout en fermant les yeux. Le Maestro vint chuchoter dans l'oreille d'Anna juste avant leur départ.

- Je t'aime Anna.

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