Chapitre 2

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John était étonné, Sherlock n'avait pas l'air de vouloir vivre avec quelqu'un depuis que lui-même était parti. Pourtant, il venait voir Sherlock aujourd'hui pensant le trouver à résoudre une enquête ou s'ennuyer. Mais il l'avait trouvé dans le salon à discuter avec une jeune femme et lui avait annoncé que c'était sa nouvelle colocataire. Une scène complètement improbable.
Sherlock se leva de son fauteuil et proposa une chaise à la jeune femme qui s'avança et s'assit.
"-Alors, dit Sherlock qui s'était rassis en même temps que John, parlez moi de vous.
-Je suis journaliste, je viens de France mais j'ai déménagé en France.
-Vous fuyez quelqu'un, déduit Sherlock.
-Oui, effectivement, ma mère ne me laisse pas de vie privée donc la meilleure solution que j'ai trouvé est de changer de pays."
Aria ne semblait pas perturber par les déductions spontanées de Sherlock, elle semblait même habitué. En tout cas c'est ce que pensait John. Sherlock était tellement fasciné par Aria qu'il ne remarqua pas l'étincelle qui traversa ses yeux, celle de la tristesse.
"-Je résous aussi des crimes et je livre les coupables à la police, expliqua-t-elle. Je suis journaliste, je peux aller partout et la police n'est pas souvent assez rapide.
-Moi aussi j'aide la police, je suis détective consultant, dit Sherlock."
Madame Hudson revint avec du thé. Elle était enchantée que Sherlock est trouvé une colocataire.
"-Je le sais déjà, on parle beaucoup de vous à la rédaction M. Holmes.
-Appelez moi Sherlock.
-Bon, s'écria Madame Hudson. Je vais faire visiter Aria et vous les garçons occuper vous de Rosamund!"
Elle empoigna le bras d'Aria et la tira dans la cuisine. John prit sa fille, Rosamund, dans ses bras en riant de l'étrangeté de la situation. Sherlock se pencha vers son acolyte et lui dit:
"-Je vais devoir enquêter un peu sur elle.
-Sherlock... murmura John. Ne sois pas parano!
-On ne sait jamais, j'ai beaucoup d'ennemi et je ne veux pas de quelqu'un de dangereux près de Rosamund."
Sur ses paroles, Sherlock se leva et s'assit à son bureau pour travailler sur son ordinateur. Pour enquêter surtout, il allait devoir se renseigner.
Pendant ce temps, Madame Hudson faisait visiter l'appartement à Aria. Elle commença par la cuisine qui était adjacente au salon. Elle était en désordre, la table était pleine d'appareils de mesure scientifique. Madame Hudson pris un torchon pour le changer de place car elle ne savait même pas par où commencer pour ranger tout ce bazar.
Elle montra du doigt un couloir de l'autre côté de la pièce.
"-Par là, c'est la salle de bain et la chambre de Sherlock. Votre chambre et salle de bain sont à l'étage du dessus."
Aria suivit la logeuse vers une porte de la cuisine qui donnait directement sur le palier. Elle montèrent les marches, Aria faisant attention de ne pas glisser avec ses chaussures mouillées. Arrivées en haut Madame Hudson ouvrit la porte à gauche et entra dans la chambre. La pièce était grande et possédait deux grandes fenêtres qui illuminaient tout l'espace. La chambre était meublée avec un grand lit et une commode. Une porte plus loin sur la droite donnait sur la salle de bain. Aria s'avança et se mit à sourire. Tout ça était parfait, elle était heureuse de pouvoir vivre ici et non plu dans son placard à balai. Et pour continuer son bonheur, elle se sentait enfin, après de longues années, en sécurité.

Aria revint le lendemain après-midi, avec un carton sous le bras et une valise. Elle ne possédait rien d'autre, elle n'avait pas vraiment pris le temps de s'installer à Londres. Elle sortit du taxi et n'eut même pas le temps de frapper à la porte que Sherlock l'ouvrit.
"-Bien! Vous êtes là!
-On peut peut-être se tutoyer Sherlock!
-Oui, oui, bien sûr, dit-il distraitement."
Il prit le carton des mains de la jeune femme et monta l'escalier. Il s'arrêta quand il fût arriver dans la chambre de la jeune femme, posa le carton à terre et se tourna vers elle.
"-Lestrade vient de m'appeler, quelqu'un a trouvé un corps près de la Tamise, veux tu m'accompagner?
-Oui, pourquoi pas!"
Sherlock sorti de la chambre à toute enjambé et la laissa seule dans la pièce. Elle le suivit dans leur salon et elle posa son ordinateur sur le bureau, en face de celui de Sherlock. Il l'attendait sur le pas de la porte, observant chacun de ses gestes. Le détective se sentait bouleversé. Il n'était pas habitué à ce que quelqu'un pense de la même façon que lui, pourtant il sentait, il savait qu'Aria était une des femmes les plus intelligentes qu'il connaisse. Mais quelque chose d'autre le perturbait, il avait l'impression de l'avoir déjà vu quelque part mais il ne savait plus où.
Elle n'avait pas eu le temps d'enlever son manteau et elle le suivit donc dehors. Dans le taxi, il lui parla de son partenariat avec la police.
"-Ils m'appellent quand il n'avance plus et je les aide à résoudre les crimes, sans rémunération ni crédit.
-Mais alors pourquoi les aider?
-Cela m'amuse, je m'ennuie très facilement.
-Je vois ça.
-Pourras-tu prendre en photo la scène de crime? Les policiers sont vraiment mauvais pour remarquer les petits détails importants.
-Oui bien sûr. John ne vient pas?
-Il nous attend déjà sur place."
Le taxi s'arrêta devant une étendue d'herbe qui donnait sur la Tamise, fleuve principal de Londres. Les banderoles de police étaient déjà tendues mais il n'y avait pas de curieux autour. La scène de crime était excentré de Londres.
Sherlock passa sous la banderole et la garda soulevé pour permettre à Aria de passer en dessous. Plus loin devant eux se tenait John qui discutait avec un homme grand et à l'air sérieux. Sherlock avança vers eux et montra l'homme inconnu à Aria.
"-Aria je te présente le commissaire Lestrade, il est en charge de la plupart des enquêtes sur lesquelles j'enquête.
-J'ai l'impression de vous connaitre, dit Lestrade à Aria en tendant sa main pour la saluer.
-Aria Schepperd, je travaille pour le Daily Telegraph.
-Sherlock! Une journaliste! S'écria Lestrade.
-Elle habite avec moi et possède un sens très développé de l'observation, dit Sherlock d'un air distrait en s'approchant du cadavre.
-Oh vous êtes sa petite amie! S'étonna Lestrade.
-Non! S'empressa de corriger Aria. Je suis sa colocataire et ne vous inquiétez pas je ne divulguerai pas d'information concernant l'enquête tant qu'elle n'est pas close."
Tout le monde se tourna alors vers Sherlock qui était penché sur le cadavre.
"-De quoi est-elle morte? Demanda-t-il.
-Quelqu'un l'a étranglé, répondit John. Mais elle est morte depuis au moins 24h. Molly t'en dira plus après l'autopsie."
Aria s'approcha du corps, c'était une femme habillé juste d'un drap. Elle était blanche comme un cachet et les yeux ouverts. Aria s'approcha et prit le visage de la femme en photo.
"-Pourquoi prends tu son visage? Interrogea John.
-La personnalité des gens réside dans leur visage. Juste par cette photo je peux dire son métier, ses habitudes.
-Quoi? S'étonna Lestrade.
-Sherlock... Murmura-t-elle.
-C'est une prostituée, elle s'est faite tué juste après... Bref, expliqua Sherlock. Elle était coquette et gagnait de l'argent, elle ne faisait donc pas ce métier par besoin économique. Son rouge à lèvres c'est du Chanel, et elle porte une bague qui coûte à vue d'œil au moins 1 000€. Elle est prostitué car on voit des marques de suçons sur son cou et son torse. Cependant les suçons ne sont pas de la même taille donc des bouches différentes les ont provoqués. En fait, cette femme ressemble à...
-Irène Adler, termina Aria."
John se crispa à l'énonciation de ce nom. Puis il posa la question qui lui brûlait les lèvres.
"-Aria, comment la connais tu?
-J'ai fait mon mémoire de fin d'étude sur les pulsions sexuelles particulières des êtres humains et leur moyen de communication pour atteindre leur désirs les uns envers les autres. Je l'ai interrogé comme témoin et pour plus de faits avant toute cette affaire avec la Couronne.
-Mais de qui parlez vous, bon sang? S'énerva Lestrade.
-Irène Adler était surnommé "La Femme", expliqua Aria à l'inspecteur. Elle remplissait les désirs de ses clients, les plus profonds désirs. Elle fût redoutable et a fait chanter la Couronne. La seule personne qui ai résisté à Irène est ici."
Elle regarda Sherlock qui est devenu plus livide que le cadavre.
"-Comment sais-tu ça? L'interrogea-t-il.
-Je l'ai vu après que tu ai déverrouillé son téléphone, je devais lui parler une dernière fois pour terminer mon mémoire. Elle m'a tout raconté. Malheureusement, elle est morte maintenant. Cependant, elle a eu le temps de me parler du seul homme qui a fait ployer "La Femme", le célèbre Sherlock Holmes. En fait, j'étais devenue amie avec elle. Elle était plus que cette figure sexuelle, elle était très intelligente."
Sherlock regarda la jeune femme, cette dernière ne savait pas qu'Irène était vivante mais loin. Il ne l'avait jamais revu après lui avoir sauvé la vie en Afrique. Elle ne lui manquait pas, elle était manipulatrice et il l'avait sauvé par compassion. Mais pourquoi la victime avait-elle autant de caractéristiques ressemblant à Irène?
La victime n'avait pas plus grand intérêt car elle ne portait aucun vêtement. Cependant il faudrait faire examiner le drap qui entourait la morte. Ils montèrent donc dans une voiture de police et se rendirent à la morgue. Sherlock était concentré sur son téléphone et regardait les horaires de marée de la Tamise et les courants. Il essayait de déterminer où la victime aurait pu être jeté à l'eau. Aria était au téléphone avec son rédacteur en chef et lui expliquait qu'elle était sur une grosse affaire et qu'elle travaillait avec Sherlock Holmes. Son rédacteur en chef était très heureux de cette nouvelle, il avait un journaliste qui travaillait avec Sherlock Holmes, il lui donna tout le temps qu'il lui fallait, il voulait juste du scoop.

Partner in crime - SherlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant