Chapitre 4

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Quand elle descendit dans le salon le lendemain, la jeune femme trouva John assit dans un fauteuil à lire le journal.
"-Bonjour, je vous sers un thé? Demanda la jeune femme.
-Bonjour! Volontiers!"
Elle servit du thé à John et prépara une tasse pour elle. En entendant du bruit venant de la chambre de Sherlock elle remplit une troisième tasse. John la rejoignit dans la cuisine et s'assit à la table. Après quelques minutes Sherlock entra dans la pièce et pris sa tasse de thé en passant devant Aria et John. Aria questionnait John sur des criminels qu'il avait arrêté avec Sherlock ces dernières années.
"-Et Moriarty, comment était-il? Demanda la jeune femme."
Un silence s'installa. Sherlock se retourna vers la jeune femme, surpris de sa question et il échangea un regard avec John qui répondit finalement à la jeune femme:
"-Disons que nous sommes heureux qu'il soit mort."
Un frisson parcourut le dos d'Aria à la pensée de Moriarty. Elle se leva et incita les deux hommes à se préparer pour aller interroger les employés de l'hôtel pour l'enquête. En descendant l'escalier qui menait à la porte d'entrée, Sherlock attrapa son manteau et son écharpe. Les trois acolytes arrêtèrent un taxi et montèrent à l'intérieur. Durant le trajet, John appela la baby-sitter de sa fille pendant que Sherlock scrutait la rue autour d'eux. Il connaissait par cœur les rues de Londres, Aria savait qu'il vérifiait toujours que le chauffeur de taxi prenne la route la plus courte, il ne voulait pas perdre son temps. Aria, quand à elle, observait Sherlock du coin de l'œil.
Le geste de Sherlock la veille au soir l'avait marqué. Elle ressentait encore les lèvres de l'homme effleuraient sa main. L'entendre prononcer son nom ainsi lui donnait encore des frissons le long du dos. Les yeux de Sherlock s'étaient allumé d'une lueur nouvelle, elle n'avait jamais pensé qu'on la regarderai comme ça. Cependant, des sentiments contradictoires déchiraient son cœur. Elle ressentait de l'attirance envers Sherlock mais le passé de la jeune femme la retenait de répondre à ces sentiments. La voiture ralentit puis s'arrêta en bas de l'hôtel ce qui coupa la jeune femme à ses pensées.
John sortit immédiatement de la voiture pour aller payer le chauffeur, Sherlock le suivit et sortit de la voiture. Au moment de sortir, Aria vit une main se dresser devant elle pour l'aider à sortir. Elle la saisit et posa un pied sur le trottoir. En relevant la tête, elle s'aperçut que c'était Sherlock qui l'avait aidé à sortir. Elle le regarda et pendant un moment ils se fixèrent avant d'être interrompu par John:
"-On y va? Dit-il en souriant."
John sentait bien la tension entre les deux jeunes gens mais il se passait de commentaire. Sherlock n'appréciait pas grand monde, John ne voulait pas le bousculer si son ami ressentait quelque chose pour la jeune femme. Aria lâcha la main de Sherlock et avança vers l'hôtel. L'inspecteur Lestrade les attendaient déjà dans le hall de l'hôtel avec une équipe scientifique.
"-La victime s'appelait Cloé Charpman. Elle avait réservé une chambre depuis une semaine et ceux jusqu'à demain soir. Elle avait demandé à ne pas être déranger donc pas de ménage, on trouvera peut-être encore des indices."
Pendant qu'il expliquait les faits aux nouveaux arrivants, l'inspecteur enfila des gants en latex pour entrer dans la chambre. John mit lui aussi une paire de gants mais Sherlock et Aria n'en mirent pas. Aria se doutait que le meurtrier avait déjà tout nettoyer après le meurtre. Sherlock ne mettait jamais de gants car il ne touchait jamais à rien sur les scènes de crimes.
Sans grande conviction, Aria se dirigea vers l'accueil de l'hôtel pour parler au personnel.
Pendant qu'elle discutait avec un portier qui n'avait rien vu mais beaucoup de choses à dire, John vint la chercher:
"-Tu devrais monter, on a trouvé quelque chose."
Elle le suivit dans l'escalier et il la guida dans la chambre de la victime. En entrant elle vit Sherlock qui regardait la vue sur la Tamise par la fenêtre tandis que des policiers cherchaient des indices autour de lui.
"-Vous avez trouvé quoi inspecteur?"
Sherlock se retourna en entendant la jeune femme. Lestrade se trouvait de l'autre côté de la pièce et la rejoignit.
"-C'est simple, la pièce est plus propre qu'un hôpital. Pas une trace de poussière, de cheveux, d'empreinte, rien! Mais on a trouvé un verre sur la commode.
-Et? L'encouragea-t-elle.
-Il y a une empreinte dessus, mais alors une belle grosse empreinte."
Aria se tourna vers Sherlock.
"-Un nettoyeur. Dit-elle.
-J'en suis venu à la même conclusion, répondit Sherlock. Je pense que le meurtrier regardait le nettoyeur tout effacé du crime. Mais stressé par son acte, le meurtrier s'est versé un verre de whisky et l'a bu. Le nettoyeur ne la pas vu et voilà pourquoi il n'y a qu'une empreinte.
-Du whisky? S'étonna-t-elle.
-Oui, le verre sent le whisky."
Elle sourit en imaginant Sherlock mettre son nez dans le verre pour savoir ce que le meurtrier avait bu. Quand soudain elle se souvint qu'un criminel en particulier aidait les meurtrier à nettoyer leur crime.
"-Sherlock? Murmura-t-elle.
-Oui? Dit-il en relevant la tête vers elle.
-Tu ne penses pas que ça puisse être Moriarty?"
Le silence se fit d'un coup. Les policiers avaient quitté la pièce, il ne restait que Sherlock, John, Lestrade et Aria. Chacun savait Moriarty était censé être mort. Cependant, le doute s'installa dans la tête d'Aria.
"-Non. Dit soudainement Sherlock. C'est impossible, il est mort devant moi, je t'assure que ce n'est pas une option que ce soit son œuvre.
-Nous serons vite fixé, s'empressa de rajouter l'inspecteur, les résultats de l'empreinte reviendront demain. Je vous appelle dès que j'ai du nouveau."
Lestrade quitta la pièce et les autres le suivirent. John, Sherlock et Aria rentrèrent à l'appartement. Sherlock resta cependant muet tout le long du trajet, il était penseur. Il devait absolument parlé à John, lui qui était son confident, Sherlock avait besoin de confier ses sentiments envers Aria à quelqu'un.
A leur arrivée, l'occasion se présenta puisqu'Aria dut partir pour aller déjeuner avec ses collègues journalistes et dans un même temps faire un rapport de l'avancé de son article à son rédacteur en chef. Quand elle fut partie avec son appareil photo et son ordinateur, Sherlock s'assit sur un fauteuil du salon. John remarqua que son ami avait l'air tendu et il s'assit face à lui.
"-Qu'est-ce qui t'arrive? Demanda John.
-J'apprécie beaucoup Aria, répondit Sherlock.
-J'ai remarqué ça.
-Moi aussi! Dit Mrs. Hudson."
Elle était arrivé soudainement dans la pièce avec deux tasses de thé dans les mains. Son apparition fit sursauter John qui ne l'avait pas vu entrer. Sherlock regardait dans le vide.
"-Invitez-la à sortir! Proposa Mrs. Hudson. J'ai justement eu deux places pour un concert de violon ce soir, je vous les donne si vous me promettez de ne pas tout gâcher!
-D'accord, accepta Sherlock. Il sourit à Mrs. Hudson qui lui tendait les billets qu'elle avait sorti de la poche de sa veste.
Dans l'après-midi, Aria revint à l'appartement et s'assit dans le canapé dans le coin du salon avec son ordinateur.
"-Du travail? Lui demanda John.
-Oui, je dois commencer à écrire mon article, j'ai pris du retard. Répondit-elle."
La concentration se lisait sur le visage de la jeune femme. Un client arriva en milieu d'après-midi et fut reçu par Sherlock et John. L'homme cherchait le testament de son père qui venait de décéder. Aria travaillait toujours sur son article dans le canapé et écoutait d'une oreille discrète le récit du client de son colocataire. L'homme expliqua que son père avait laissé une énigme que son fils devait résoudre mais il n'y arrivait pas. Quand l'homme eut fini son récit, Sherlock sourit et dit:
"-Le document se trouve dans le cercueil de votre père. Il dit que le testament est prêt de son cœur, c'est pourtant simple."
Soudain, Aria ria d'un rire franc. Sherlock la regarda interloqué, elle ne regardait pourtant pas de vidéo de chat qui la faisait rire. La jeune femme releva la tête et regarda Sherlock.
"-Oh Sherlock, tu te trompe!"
John releva la tête, choqué par le fait que son meilleur ami puisse avoir tord. Sherlock avait très rarement tord. Aria posa son ordinateur sur le canapé et se leva pour rejoindre les fauteuils. Sherlock la regardait, persuadé qu'il avait raison, il ne voyait pas comment elle pourrait trouver une autre explication. Aria se tourna vers le client:
"-Avez-vous des photos encadrés ou une peinture de votre mère?
-Oui, un tableau, mon père y tenait beaucoup mais je ne vois pas...
-Le testament se trouve dans ce tableau, ouvrez le et vous le trouverez, répondit-elle."
Après quelques minutes, l'homme pris congé et Sherlock se tourna vers la jeune femme.
"-Si le mort a dit que ça se trouvait près du cœur, comment peut-il être dans un tableau? Interrogea-t-il.
-Son cœur au sens figuré, Sherlock. Il aimait sa femme, c'était son cœur, sa raison de vivre.
-Ce n'est pas logique... Murmura Sherlock.
-L'amour nous fait faire des choses bien idiote certaines fois, dit Aria."
Elle tourna le dos aux garçons et retourna s'assoir dans le canapé pour avancer sur son article. John regarda avec insistance Sherlock pour le pousser à inviter Aria à sortir. Sherlock lui lança un regard entendu que tant que John serait là il ne ferait rien. Il ne connaissait peut-être pas grand-chose aux sentiments mais il savait être gentleman et ne voulait pas embarrasser Aria devant quelqu'un d'autre. John comprit la démarche de Sherlock et attrapa sa veste.
"-Je vais y aller, je vais rejoindre ma fille.
-Oh, tu pourrais venir manger avec elle ce soir? Demanda Aria.
-Euh je pense pas, vous avez un truc ce soir, répondit John.
-Non, pas à mon souvenir... Réfléchit-elle.
-Crois-moi, dit John, vous avez un truc de prévu."
Aria le regarda partir sans comprendre ce qu'il avait essayé de dire. Sherlock était toujours assis sur son fauteuil, regardant par la fenêtre. Aria reprit son travail sur son ordinateur sur le canapé. Sherlock aimait écouter les bruits de la jeune femme tapant sur son clavier, le silence qui accompagnait sa réflexion. Il aimait être en présence d'Aria, elle l'apaisait et l'aidait à réfléchir. Il la vit se lever pour aller dans la cuisine, il prit son courage à deux mains et la suivit.
"-Tu as prévu quelque chose ce soir? Demanda-t-il à la jeune femme.
-Selon John, oui, rigola-t-elle. Mais non, pourquoi?
-J'ai deux places pour un concert de violon, voudrais-tu m'accompagner?"
Elle se retourna pour faire face à Sherlock. Elle était surprise que Sherlock l'invite, elle ne pensait pas qu'il apprécierait faire comme tout le monde. Elle lui sourit et accepta. Elle en avait marre d'être ancrée dans son passé et de s'inquiéter tous les jours. Elle ne voulait plus avoir à vérifier derrière son épaule dans la rue ou de se méfier des gens qu'elle rencontrait. Par cette sortie avec Sherlock, elle abandonnait son lourd passé et suivait ses sentiments. Sherlock lui surit légèrement et alla s'assoir à son bureau. Seulement, il n'arrivait pas à se concentrer et ne pensait qu'à elle.

Partner in crime - SherlockOù les histoires vivent. Découvrez maintenant