Partner in crime - Sherlock

Chapitre 6

Sherlock fut si choqué par les paroles de la jeune femme qu'il retira sa main du genou d'Aria. En voyant son geste de recul, Aria laissa une larme glisser le long de sa joue.
"-Comment est-ce possible? Demanda Sherlock.
-Son vrai nom est James Schepperd. Depuis ma naissance, il a toujours été jaloux de l'attention que notre mère me donnait. Notre père est mort d'un accident de voiture peu après ma naissance. Mais James était un garçon gentil au départ, tout ce qu'il y a de plus normal. Puis au fur et à mesure, il a commencé à s'intéresser aux crimes. Quelque chose en lui s'est cassé quand notre père est mort. Il était convaincu que quelqu'un avait assassiné notre père ce qui est totalement faux. Quand nous étions jeune, il a toujours été méchant avec moi. Au début ce n'était rien mais ça a empiré avec les années. Quand il est parti à la fac, il a coupé les ponts avec nous. Puis je suis partie à la fac. Un jour que je rentrais chez moi après les cours, il m'a fait kidnapper. Il avait construit son réseau depuis son départ de la maison et je me suis rendue compte qu'il dirigeait déjà un réseau énorme de criminalité. J'ai été séquestré pendant des semaines, il venait de temps en temps me voir, me frappait puis repartait. J'étais là pour qu'il passe sa colère sur moi. Un jour, il est venu et m'a dit qu'il me garderait à jamais ici. J'ai réussi à m'enfuir quelques jours après. Je ne sais pas comment j'ai réussi mais à partir de ce jour j'ai passé ma vie à fuir mon frère. Puis tu es arrivé et tu l'as défié, et enfin il est mort. Je me suis sentie si libéré que j'ai emménagé à Londres et j'ai repris une vie à peu près normal.
-Et ton arrivée chez moi, c'est une coïncidence? Demanda Sherlock, pas convaincu.
-Oui, je passait par là et j'ai su que tu cherchais un colocataire. Je voulais apprendre à connaitre l'homme qui avait su résister à mon frère. Mais je n'avais pas prévu de m'attacher à toi, Sherlock."
Le détective se leva précipitamment et marcha dans la pièce.
"-Comment puis-je te croire? S'énerva-t-il.
-Grâce à ça."
Aria décala la bretelle de sa robe de quelques centimètres en se levant. On pouvait voir une cicatrice sur son omoplate.
"-C'est le jour où James a perdu de l'argent avec quelqu'un, il m'a tout simplement poignardé, enfermé dans un sous-sol."
Sherlock s'approcha pour regarder la cicatrice. Aria releva un peu sa robe et montra sa cuisse. Une même cicatrice s'étendait, plus grande sur sa peau.
"-Ca c'est le jour où tu as démasqué le chauffeur de taxi tueur. James a réussi à me retrouver le même jour et m'a poignardé à la cuisse et au ventre, je m'en suis sortie de peu. Je perdais trop de sang il a du me laisser dans un hôpital."
Sherlock la dévisagea. Il n'avait aucun mal à croire que Moriarty puisse faire ce genre de chose à quelqu'un.
"-Et encore, dit Aria dans un rire ironique, tu n'as pas vu les cicatrices sur mon ventre..."
Sherlock s'assit dans un fauteuil et la jeune femme s'assit en face de lui.
"-Je suis désolé Sherlock, je n'aurai jamais du venir."
Elle se leva et s'apprêta à partir quand une main la retint en arrière. Elle se retrouva face à Sherlock.
"-Je me fiche de qui est ton frère ou n'importe qui. Tout ce que je veux c'est toi."
Et il l'embrassa avec une fougue sans précédent. Elle pleurait de soulagement. Il se recula:
"-Ton frère est mort, il ne nous atteindra plus. Mais n'en parle pas aux autres et surtout à John, il ne comprendrait pas.
-Merci, murmura-t-elle.
-Je te protégerai, ne t'inquiète plus."
Elle avait pourtant du mal à se remettre de ses émotions, voyant qu'elle pleurait toujours contre son torse, Sherlock lui proposa de dormir avec elle. Elle accepta timidement et ils montèrent dans la chambre de la jeune femme. Elle enfila dans la salle de bain un jogging et un t-shirt trop grand pour elle et rejoignit Sherlock. Il portait toujours sa chemise et son pantalon mais avait posé sa veste sur la chaise du bureau.
Ils s'allongèrent ensemble et Aria s'endormit dans les bras de Sherlock qui la serrait contre lui. Avec lui, elle n'avait plus peur.

Lorsqu'elle ouvrit les yeux, la lumière du soleil se reflétait sur le mur au dessus d'elle. Elle s'assit sur le lit en se rappelant de la veille, pourtant Sherlock ne se trouvait pas à côté d'elle. Elle se demanda si elle avait rêvé de tout ça, elle paniqua en pensant que rien n'était arrivé. Elle avait réussi à parler de son frère à quelqu'un pour la première fois, elle ne voulait pas que tout se soit passé dans ses rêves. Elle sentait pourtant encore les lèvres de Sherlock sur les siennes, la douceur de ses mains sur sa nuque. En relevant la tête, elle aperçut la veste de Sherlock sur la chaise du bureau. Un sourire éclaira le visage de la jeune fille.
En se levant, elle attrapa des vêtements et s'habilla le plus rapidement qu'elle le pouvait. Elle descendit les escaliers et entra dans le salon alors que Sherlock était assis à son bureau, au téléphone. Il était si absorbé par la conversation qu'il ne la remarqua pas entrer dans la pièce.
"-D'accord, merci Inspecteur. Nous vous rejoignons directement là-bas, attendez nous pour l'interroger."
Il raccrocha quand il sentit une main effleurer la sienne. Il relava les yeux et vit Aria le regarder avec des yeux interrogateurs.
"-Bonjour, murmura-t-il. L'inspecteur Lestrade m'a appelé donc je me sus levé pour ne pas te réveiller.
-C'est pour l'empreinte? Demanda-t-elle.
-Oui, ils ont une correspondance, on les rejoindra chez le coupable dès que John sera là.
-Et que tu te sera habillé, dit-elle avec un sourire."
En effet, Sherlock portait toujours ses vêtements de la veille. Sa chemise était complétement froissée. Il se leva pour faire face à Aria et la regarda tendrement. Il n'avait jamais aussi bien dormi en tenant la jeune femme dans ses bras. Il était plus grand qu'elle si bien qu'il la regardait de haut et elle devait lever les yeux pour le regarder. La main de la jeune femme effleura celle du détective. Il posa ses mains sur les hanches d'Aria et l'embrassa délicatement.
"-Oh pardon..."
John les interrompit quand il entra dans la pièce. Il se séparèrent et Aria ria de cette intervention de John. Elle salua l'homme et alla dans la cuisine pour manger un morceau avant de partir. John tapa sur l'épaule de son ami en souriant. Sherlock se dirigea dans sa salle de bain pour prendre une douche.
En l'attendant, Aria raconta leur soirée à John en omettant la partie où elle parlait de son frère. Elle évita également de mentionner qu'elle avait dormi avec Sherlock, ne souhaitant pas que John se fasse des idées. Ils burent leur thé en parlant de l'enquête et du suspect nouvellement découvert.
"-L'empreinte appartient à Colin Hanks, expliqua John que Lestrade avait aussi appelé.
-Le grand patron de la société de voitures? S'étonna Aria.
-Lui-même, dit Sherlock en entrant dans la pièce."
Sans plus de cérémonie, Aria attrapa son appareil photo et suivit les deux hommes dehors. Ils prirent un taxi et se rendirent au domicile du suspect. Monsieur Hanks habitait dans une banlieue chic dans le centre de Londres. En arrivant, ils virent l'inspecteur Lestrade qui les attendait devant la maison du suspect.
"-On peut y aller? Demanda-t-il quand le petit groupe descendit de voiture."
L'inspecteur regarda Aria et lui dit:
"-Je pose les questions, en tant que journaliste vous n'avez pas le droit de lui demander quoi que ce soit. Vous regardez et c'est tout.
-Elle ne fera rien de mal, répondit Sherlock."
L'inspecteur sonna à la porte et une dame lui ouvrit. Elle était âgée et portait un tablier de ménage. Aria déduit que c'était la femme de ménage.
"-Bonjour.
-Bonjour madame, lui dit l'inspecteur. Nous sommes là pour voir Monsieur Hanks.
-Il ne veut pas être dérangé, répondit-elle.
-Il se dérangera, j'ai un mandat."
La femme les firent entrer dans le hall immense et les conduit à l'étage.
"-Monsieur est dans son bureau."
Elle tenta d'ouvrir une porte sur la gauche en haut de l'escalier mais cette dernière resta fermée.
"-Il est mort, lâcha Aria."
Lestrade la regarda sans comprendre.
"-C'est bon de tout les romans policiers. La porte est verrouillé de l'intérieur donc il est mort. En plus ça sent le sang."
Cette fois-ci c'est John et Sherlock qui la regardèrent sans comprendre.
"-J'ai un odorat développé pour le sang et là il y en a pas mal."
Sans plus attendre, Sherlock fit reculer la femme de ménage et mit un coup de pied dans la porte qui s'ouvrit dans un grand bruit. Le détective et le policier entrèrent directement suivi de John. Aria resta avec la femme de ménage pour être sûr que cette dernière ne touche pas à la scène de crime. Lestrade revint quelques instants après.
"-Le pauvre homme a pris une balle derrière la tête.
-Je n'ai rien entendu, paniqua la femme de ménage. Je passais l'aspirateur à l'autre bout de la maison!"
L'inspecteur entraina la femme de ménage au rez-de-chaussée pour appeler des renforts et interroger le témoin indirect. Aria se retrouva seule dans le couloir, elle sortit de son sac des gants en latex que Sherlock lui avait donné au cas où et elle ouvrit les portes de l'étage. Elle tomba d'abord sur la chambre d'ami et sur des toilettes. Enfin, elle ouvrit la porte au fond du couloir et découvrit la chambre de la victime. Elle prit d'abord des photos de la pièce pour ne rien manquer puis s'affaira à fouiller. Elle ouvrit les tiroirs d'une commode quand elle vit Sherlock entrer dans la pièce.
"-La fenêtre du bureau a été forcé, la serrure fermée de l'intérieur. Il a prit une balle à bout portant à l'arrière du crâne. Il n'a même pas du remarquer son assassin derrière lui. Mais à part ça, il y a une lettre dans un tiroir du bureau, des aveux complets pour le meurtre de la femme de l'hôtel. Il dit qu'elle remplaçait Irène et qu'il l'avait étranglé car elle possédait des photos compromettantes de lui et voulait le faire chanter."
Il se tourna vers Aria et observa ce que faisait la jeune femme.
"-Que fais-tu? Lui demanda-t-il.
-Je cherche des indices.
-Mais on a les aveux, on peut partir.
-Tu ne veux pas savoir qui l'a aider à tout nettoyer? Et son meurtrier?"
En prononçant ces dernières paroles, la jeune femme relava la tête pour regarder Sherlock. Il savait qu'elle avait besoin de trouver le nettoyeur pour se rassurer, pour être sûr que ce n'était pas son frère. Il ne broncha donc pas quand elle replongea les mains dans les slips du mort.
"-Alors comme ça tu reconnais l'odeur du sang de très loin? L'interrogea-t-il."
Elle arrêta ses gestes et regarda au dessus de l'épaule du détective pour s'assurer que personne n'arrivait.
"-Ca remonte à ma détention par... Par James. A force de me frapper et de me couper ça et là, je vivais constamment avec l'odeur du sang autour de moi, l'odeur de mon sang. Les plaies cicatrisaient mal, je saignais très souvent. Depuis ce moment, je peux sentir l'odeur du sang de loin."
Sherlock ne répondit pas, il ne voyait pas quoi répondre. Il se contenta de la regarder et de hocher la tête. Elle replongea son regard dans les tiroirs du mort et au bout d'une minute elle poussa un cri de victoire. Sherlock s'approcha d'elle et la regarda sortir un papier du fond du tiroir, caché sous une tonne de sous vêtements. Elle ouvrit le papier et Sherlock regarda au dessus de l'épaule de la jeune femme. Il ne vit que des symboles qui n'avaient ni queue ni tête. Il recula et interrogea Aria du regard. Il lui semblait qu'elle lisait le papier pourtant ça ne ressemblait à rien. Elle releva les yeux, un éclat de victoire dans les yeux.
"-C'est un mélange de langues mortes, dit-elle au moment où John entrait dans la pièce avec l'inspecteur Lestrade. Il y a du grec ancien, des hiéroglyphes et si je ne me trompe pas là il y a des runes qui datent des vikings.
-Ne me dis pas que tu as aussi fait des études sur les langues mortes? Demanda John.
-Non absolument pas. J'ai étudié les mythologies au fil des siècles."
John semblait amusé par le parcours universitaires de la jeune femme.
"-Vous pouvez le traduire? Questionna Lestrade.
-Oui mais ça risque de prendre du temps, les hiéroglyphes sont mal dessiné...
-Combien de temps? Demanda Sherlock.
-Une petite semaine, répondit-elle."
Les garçons hochèrent la tête. Les renforts et l'équipe scientifique arrivèrent à ce moment. Sherlock, John et Aria sortirent de la maison et prirent un taxi. La jeune femme obtint l'autorisation de l'inspecteur pour emmener le papier trouvé dans la chambre de la victime. Le taxi s'arrêta devant Baker Street et les garçons sortirent. Cependant, Aria resta dans la voiture et se rendit directement à la bibliothèque pour faire des recherches. Elle comptait bien déchiffrer ce charabia!