13 ans plus tard
Link réajusta sa tunique bleue. Il n'y était pas encore habitué. Comme Mipha, Daruk, Revali, et Urbosa, il venait juste d'être nommé Prodige par le roi Rhoam. Cette Tunique du Prodige, bien que très légère, semblait peser un grand poids sur ses épaules. Après tout, le roi avait été ferme. Lui, et les autres Prodiges, devraient protéger Hyrule, au prix de leur vie s'il le fallait. Il avait beau être un grand chevalier, ce genre d'annonce ne laisse pas de marbre. Il pensa à son père, qui aurait été si fier de lui s'il n'était pas tombé au combat voilà déjà quelques années. Il pensa à sa mère, qui aurait été si heureuse de le tenir dans ses bras ne serait-ce qu'une seule fois. Mais la pauvre avait perdu la vie en le mettant au monde. C'est la raison pour laquelle son père l'avait appelé Link. Ce fils était le seul lien entre lui et son épouse.
Link tenta de camoufler les émotions qui le submergeaient. Elles attendraient qu'il soit rentré à Elimith, son village natal, où son père lui avait laissé sa maison en mourant. Pour l'instant, il devait rester impassible et fort, comme le Prodige qu'on venait de faire de lui. Il observa vaguement la princesse Zelda et ses quatre camarades Prodiges qui regardaient la photo que Pru'ha, la scientifique, venait de faire d'eux avec la tablette Sheikah, ce bijou de technologie capable de tant d'exploits, comme celui de reproduire à l'identique une image réelle. Link ne doutait pas de la qualité de la photo. Alors qu'ils prenaient tous une pose plutôt formelle, Daruk, visiblement agacé de tant de sérieux, les avait tous enlacés. Bien évidemment, aucun d'eux cinq n'avait résisté à la force de ce massif Goron aussi grand que la Montagne de la Mort, comme avait dit Pru'ha. La surprise sur leur visage devait être mémorable. Le jeune Prodige ne put s'empêcher de sourire à cette idée.
Bien sûr, cette expression, qui lui était devenue si rare, n'échappa pas à l'œil de lynx d'Urbosa, la Gerudo capable d'apercevoir une libellule en plein désert.
-Est-ce vraiment un sourire que je vois sur ton visage, mon garçon ? Viens donc le partager avec nous, au lieu de rester seul dans ton coin !
Link ne savait pas trop quoi penser d'Urbosa. Dès qu'il l'avait vue, il avait compris qu'il s'agissait d'une femme forte. Ses abdominaux prononcés et ses jambes musclées traduisaient une honorable condition physique. Son teint basané et ses longs cheveux roux, caractéristique du peuple Gerudo, avaient sans doute un rôle dans l'aura de puissance qu'elle dégageait. Link n'avait pas été surpris d'apprendre qu'elle était la dirigeante de ce peuple féminin qu'étaient les Gerudo. Il voyait parfaitement une personne de la trempe d'Urbosa à la tête d'une cité de femmes uniquement.
Comme une sorte de tradition, Link avait affronté chacun des quatre Prodiges en duel. C'est sans surprise qu'Urbosa fut l'adversaire la plus redoutable. Armée du cimeterre et du bouclier des sept joyaux, des armes forgées par les Gerudo pour leur chef, elle combattait avec une grâce divine, mais une efficacité plus que destructrice. Il avait remporté le combat de très peu, et seulement car Urbosa avait eu la décence de ne pas utiliser son pouvoir sacré, la « Colère d'Urbosa ». Avec ce pouvoir, elle pouvait électriser une large zone d'un simple claquement de doigts, infligeant d'atroces souffrances, et même la mort contre les ennemis les plus faibles. Pour un combat « plus loyal », elle l'avait laissé de côté. Sinon, il se serait sûrement fait écraser.
Link fut arraché à ses réflexions sur le Prodige Gerudo par un serviteur du roi venu annoncer le service du banquet. Ses yeux s'illuminèrent et il oublia tout autour de lui. Il adorait manger, et avait hâte de savourer un repas royal.
Contrairement aux autres Prodiges, Link avait refusé de passer la nuit au château. Sur le dos de Magnus, son fidèle cheval, il était rentré à Elimith. Il était arrivé tard dans la nuit, mais ce soir, il voulait dormir chez lui.
Elimith était un village rempli de moulins, qui avaient toujours rappelé à Link la pluie, sans qu'il ne sache vraiment pourquoi. Les habitants étaient soit marchands, soit fermiers pour la plupart. Link était le seul chevalier à venir de ce village reculé au fin fond la région de Necluda. Ce retrait le rassurait. Si Ganon, la menace qu'il combattait avec les autres Prodiges, venait à s'éveiller, Elimith ne serait pas touchée tout de suite. Ils auraient le temps de l'arrêter avant. Mais il ne voulait pas y penser ce soir. Il salua les quelques habitants encore debout malgré l'heure tardive, installa Magnus dans sa petite écurie à côté de la maison et grimpa jusqu'au Mont Enèbe, là ou étaient dispersés les cendres de ses parents. Son père avait tenu à faire incinérer sa mère et à disperser ses cendres dans l'eau du lac à la forme d'un cœur brisé qui se tenait là. Et il avait bien insisté auprès de son fils pour que lorsque son heure serait venue, il en soit de même pour lui. Celui-ci avait respecté ce choix.
Link retira son épée et la posa au sol, chose rare. Depuis que l'épée de légende, la lame purificatrice qui traverse les âges, avait choisi Link comme maître, il ne s'en séparait presque jamais. Rares étaient ceux pouvant retirer l'épée légendaire de son socle sans y laisser la vie. Arme maudite ou bénie, il n'en savait rien. Simplement que cette épée renfermait une puissance considérable, et qu'elle représentait son destin en tant que Héros de Légende. Il la portait constamment pour se rappeler qu'il n'avait pas le droit de faillir à son devoir. Mais pas ce soir. Ce soir, Link ne voulait pas être le héros de légende. Rien que le fils de ses défunts parents.
Link ne leur parlait jamais. A quoi bon ? Ils ne l'entendaient pas. De plus, il avait choisi de garder le silence autant que possible. Parler, c'est exprimer des sentiments, des émotions, ce que Link ne pouvait en aucun cas laisser transparaître. On attendait trop de lui pour qu'il se permette d'avoir des instants de faiblesse. Il passa sa main dans l'étang, soupira, admira le reflet de la lune sur l'onde de l'eau. Dans le ciel, il aperçut une étoile filante. Son père lui racontait qu'il s'agissait de fragments d'étoiles qui tombaient sur le sol Hyrulien. Link n'avait jamais cru à cette histoire. Il se leva et regagna sa maison, sans apercevoir la lumière stellaire qui semblait illuminer la dernière demeure de ses parents.
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The Legend Of Zelda : A Memory of The Wild
FanfictionGanon, Le Fléau. Le nom de l'incarnation du mal fait trembler le peuple d'Hyrule. Pour l'arrêter, des personnes d'exceptions à travers tous les peuples du royaume sont choisies par la princesse pour piloter les Créatures Divines, animaux mécaniques...