Powers

Chapitre 9

Pdv de June

Je suis sortie de l'hôpital quelques heures après mon réveille. Esther n'est restée avec moi qu'une dizaine de minutes -sûrement. Elle m'a seulement dit que c'était elle qui m'avait vu me faire renverser par la camionnette et qu'elle voulait juste se rassurer que j'aille bien.
Je la crois totalement.

« De toute façon, qu'est-ce que j'aurai cru ? Qu'elle s'intéresserait à moi ? Pauvre cruche que je suis, ouais ! »

Mais la dernière phrase qu'elle m'a dite a éveillée ma curiosité...

Aujourd'hui est mardi. Comme tous les jours de la semaine, j'arrive à pied au lycée. Pendant la route de chez-moi au campus, des élèves m'ont parlé et demandé si j'allais bien. Je leur ai simplement répondu « Oui », puis ils sont partis discuter avec leurs amis.

Tout d'abord, le midi se passe normalement. J'arrive au niveau de la cantine mais croise Natalia et ses pouffiasses :

- Alors, Ch'veux bleus ! À c'qu'il paraît, on sait pas marcher droit sur un passage piéton, dit-Natalia. Ou peut-être que c'est pour attirer l'attention de la nouvelle, que tu nous fais ton p'tit show ?!

- Hein ?

Ses pouffiasses ricanent.

- Tu comprends au moins c'que j'te dis, l'Alien ? rit-la chef de clan. On a tous remarqué comment tu la zieutes. T'as plus besoin de te cacher. Sale tapette !

« Connasse. » pensais-je. Une envie soudaine me vint : lui mettre une bonne poire dans sa face. Je l'aurai fait volontiers, si j'avais le courage pour le faire...

Sans l'avoir vu venir, une main fait reculer Natalia, d'une traite. Elle et les deux autres se retournent et voient l'auteur de cet acte. Esther s'est plantée derrière elles et leur crache :

- Vous avez pas mieux à faire que de vous foutre encore plus minable que vous êtes ?

- Minable ? Ahaha ! Tu serais pas en train de te parler à toi-même là ? répond la fille à gauche de Natalia.

- Non. Faut croire que tu comprends pas quand on te parle toi. Et puis la minable comme vous dites, vous voulez que je vous rappelle qu'elle vous a gagné au basket ?

Après ça, le groupe de filles s'en va en rouspétant.

- Merci... dis-je, gênée.

- T'as pas à me remercier. J'déteste juste les gens comme ça. J'peux pas les supporter.

- Hum. Merci quand même.

Un sourire éclatant remplace ses sourcils froncés et sa moue contrariée.

- Ça te dirait qu'on déjeune ensemble ? me demande-t-elle.

- Pourquoi pas...

Nous nous dirigeons donc vers le self et remplissons notre plateau de nourriture.