Chapitre 15

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Pdv de June

« Arrêtez ! Je vous en supplie. Laissez moi » ai-je envie de crier.

Mais rien ne sort de ma bouche, je suis terrorisée.
Elles sont toutes les trois, enfermées à double tours, avec moi dans cette cabine de toilettes. Natalia et ses deux toutous. Elle me caresse la joue alors que les deux autres me tiennent, plaquée contre le mur. De son autre main, elle sort des ciseaux de son infime sac à main. Je me débat mais les deux filles m'empêchent de bouger. Je donne un coup de pied dans le tibia à Natalia. Elle lâche un juron puis se met à rire et tire sur mon t-shirt. Elle murmure :

- Petite pute à meufs. Tu vas souffrir lentement.

J'entrouvre les lèvres mais toujours rien ne veut en sortir.
Les deux autres pouffiasses ricanent alors que Natalia se munit, de sa main libre, d'une touffe de mes cheveux.
Je lutte contre leurs poignes mais elles ne me relâchent pas. La chef du clan, elle, commence à me couper une mèche bleue. Puis deux, trois, quatre... Quelques secondes après, mes cheveux sont coupés négligemment en un espèce de carré. Il n'y a plus de bleu.

C'est là que ma voix se met à refonctionner :

- Non !! Lâchez moi !!! Arrêtez !

Natalia me fout son poing dans la figure.

- La prochaine fois que je t'entends dire, rien qu'un mot, j'te fais bouffer tes cheveux coupés.

Je lui crache au visage et elle me cogne encore une fois.
Elles finissent par partir.
Moi, je suis dévastée. Je m'affale au sol, pleurant toutes les larmes de mon corps.

« Esther.. Viens... Je t'en supplie. »

- J'ai besoin de quelqu'un, dis-je innodiblemment.

Mon souffle saccadé ne desaccélère pas, je suffoque.
Soudain, j'entends une porte s'ouvrir.

- June ?!

« Esther.. »

Encore, les mots restent bloqués dans ma gorge. Seul un sanglot en sort.
Je l'entends venir vers moi. Elle pousse la porte entrouverte et me voit. Ses yeux châtaignes perçants virent au vert clair, ses poings se referment sur eux même et ses joues brunes deviennent rouges de colère. Elle s'assoit au sol et me parle. Je ne l'entend pas, mes pensées sont retournées sur le bleu au sol. Je tire mes cheveux, voulant arrêter le vacarme qui se trame dans ma boîte crânienne.
Je prononce :

- Nat...

Esther me relève la tête. Elle plonge son regard dans le mien. Ses yeux devenus émeraudes me transpercent, un lot d'émotions les traverse. Elle se tient devant moi, une main sous mon menton, l'autre sur le carrelage, près de ma cuisse.
Soudain, elle me prend dans ses bras. Le bruit assourdissant dans mon cerveau cesse immédiatement. Elle me prend dans ses bras !
Je passe mes bras tremblants autour de sa taille, plaque ma tête dans son cou et ferme les yeux. Mon rythme cardiaque diminue et ma respiration se stabilise.

JE VAIS LES TUER ! JE VAIS LES TUER ! JE VAIS LES TUER ! JE VAIS LES TUER !
JE VAIS LES TUER ! JE VAIS LES TUER ! entendis-je

- Il ne t'arrivera plus jamais rien. Compte sur moi. Je ne vais pas te lâcher, finit-elle par essayer de me rassurer.

PowersOù les histoires vivent. Découvrez maintenant