Pdv de Esther
Ça fait maintenant plus de trois heures que j'ai retrouvé mon frère et je ris avec lui comme au bon vieux temps.
Mon père est rentré de son boulot misérable et parle avec notre famille redevenue au grand complet.
Wellan nous montre une cicatrice sur tout le long de son biceps :- Là, c'est les griffes de Katherine. J'crois que j'l'avais un peu trop cherché ce jour-là.
- C'est qui Katherine ? demande Niall.
- C'est la copine de Wellan. Tu te rappelle la fille qui s'était énervée après toi, à son anniversaire.
- Ah oui ! Loup-garou, c'est ça ?
Les jumeaux commencent à partir dans un fou rire et Wellan hausse un sourcil, narquois. Soudain, je me lève -tout le monde se tait- puis je sors dans le grand jardin derrière la maison, furax.
J'arrive à l'orée de la forêt mais m'arrête juste devant.
- Esthy ! m'appelle-t-il.
Essoufflé après avoir couru si longtemps, il arrive à mes côtés.
- Dans mes souvenirs, t'étais pas aussi athlétique que ça.
Je sens ma gorge se serrer en l'entendait parler "d'avant". Ma vue se trouble. Mais je ravale mes sanglots et me tourne vers lui.
- Pourquoi tu nous as pas emmené avec toi ? hurlais-je à pleins poumons.
Il ouvre sa bouche, puis la referme. On dirait un poisson en train d'agoniser. Son visage est livide et son regard est perdu dans le mien.
« Il est ébahi de me voir autant sur les nerfs, à cause de lui. Je le sais parce que je le connais par cœur.. »
Il s'avance d'un pas mais je me recule. Mon dos percute le tronc d'un arbre et je prends une grande inspiration.
--Tu sais très bien que je ne pouvais pas. Il n'y avait qu'une invitation, articule-t-il.
Je place ma main sur l'arbre et agrippe son écorce. La racine du chêne sort du sol, faisant décoller Wellan.
- T'es pas sérieuse ? crie-t-il, la tête à l'envers.
- T'aurais très bien pu envoyer Niall ! Il est plus jeune que toi et a plus besoin que toi qu'on l'aide à maîtriser correctement ses pouvoirs. C'est égoïste ce que t'as fait !! Au moins, est-ce que t'as pensé une minute à ce que je ressentirais lorsque tu serais parti ?
- Parce que tu crois que ce que tu dis, c'est pas égoïste ?« Il a raison... »
Je me calme et fait replacer la racine de l'arbre là où elle était.
Wellan revient sur terre. Il plaque ses mains de part et d'autre de ma tête et me bloque entre son corps et le chêne.- Dégage, lui ordonnais-je.
Il ne bronche pas mais me sourit bêtement.
- J't'aurais jamais quitté comme ça, tu le sais.
Ses lèvres brunes viennent se poser sur ma joue et je l'essuie automatiquement du revers de ma main.
« Dégueu! »
- C'est pas vraiment le paradis, l'hébergement, m'informe-t-il. C'est plus comme l'armée : levés cinq heures du mat', sport intensif, repas pas très copieux et maîtrise de soi-même -plus que de nos pouvoirs, c'est ce qui est nul- et les profs là-bas sont pas tous très sympas.
- On s'en fiche. Ça lui aurait quand même plu : tu le connais.
Il plonge ses yeux noirs brillants dans les miens. De la tristesse les transperce. Après ce court échange muet, il pose sa tête dans mon cou et je sens ses épaules trembler et s'affaisser. Je le prends dans mes bras et lui frotte le dos.
- Je sais. J'ai été nul...sanglote-t-il.
Je ne répond rien et continue de le serrer contre moi.
Après qu'il se soit calmé, je le repousse et m'accroupi au sol. J'arrache un bout de pelouse et la ferme dans mon poing. Je me relève, rouvre ma main et la tends à mon grand-frère.- Nouveau tour de magie ? déconne-t-il après avoir retrouvé le sourire.
Il attrape la fleur que j'ai transformée dans la paume de ma main.
- T'es toujours aussi surprenante, sœurette.
Mon visage s'illumine et nous commençons à revenir vers notre nouveau chez-nous. Il passe son bras sur mes épaules et de son pied, il essaye de me faire tomber mais j'évite son coup et il rigole.
« Je suis contente de le retrouver, mais je sais que ça ne sera que pour une courte durée. »
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Powers
Fantasy"Cheveux bleus" l'appellent-elles. C'est une fille qui préfère la compagnie d'un bon livre ancien à un humain. Avant ça, sa vie aurait continué à être simple. Anodine comme un grand nombre d'entre nous. Mais un accident vient la bousculer, la chan...