Je me regarde dans le miroir, j’ai une tête horrible, mes yeux sont rouges et je suis toute blanche. Je me lave vite fait le visage et sors de la pièce. A peine sortie je croise Hamza dans le couloir.
Hamza : ta quoi ?
Moi : rien sava !
Hamza : pq tu mens ? t’es toute pâle
Moi : c’est personnel. Je me sens pas bien !
Hamza : Haa t’a tes raniania ?
Moi : mes quoi ?
Hamza : rhoo z*bi tu comprend rien ! Ta tes règles ?
Moi : heu oui c’est sa !
Hamza : ben va prendre un doliprane alors !
Moi : ouai je compte rentré là
Hamza : ouai va te reposé
Sa m’a étonné qu’il soit « normale », voir gentil avec moi. J’avais remarqué qu’il me lançait moins de regards noirs, comme s’il avait une autre image de moi. Je me dirige vers le salon et m’assois à côté d’Inès.
Inès : ta quoi Lina t’es toute pâle !
Moi : je vais rentré chez moi Inès, je viens d’avoir mes règles je me sens pas bien !
Inès : ouai t’inquiète je comprend ! Repose toi bien ma chérie !
Moi : merci !
Sa mère : tu pars déjà ?
Inès : ouai elle a ses raniania.
Ce mot me faisait assez rire, car c’était la première fois que je l’entendais et apparemment c’était un mot assez commun.
Sa mère : haa je comprend ta souffrance. Va te reposer, passe le bonjour à ta mère.
Moi : je le ferai ! Bslama et encore merci pour le repas, c’était très bon !
Sa mère : c’est avec plaisir et reviens quand tu veux ; la porte sera toujours ouverte !
Moi : merci Khalti !
Je fais la bise à sa mère, et sers la main à son père qui était aussi dans le salon! Je sors de l’appartement et je rentre chez moi ! La porte franchis, j’ai sortie tout ce que j’avais en moi ! J’ai pleuré pendant plus ou moins deux heures non stop ! Je n’arrivais pas à m’arrêter, je souffrais trop et seules mes larmes m’apaisaient. Je suis partie après prier et j’ai confié ma tristesse et ma peine à Dieu !
Nous sommes à présents durant la période de Ramadan, le mois s’est très bien passé Hamdulilah. C’était dur certes, mais j’ai survécu au travail, au jeûne et aux examens ! Le jour de l’Aid je me rappelle je l’avais passer à travailler au resto, j’avais juste demandé à mon patron de ne pas me donner des heures le matin car je voulais aller à la mosquée et il était d’accord. Pendant cette période, Inès commençait à beaucoup se méfier de moi car elle voyait bien que je lui cachais des choses. Par exemple, elle m’avait maintes fois demandé de rentré chez moi pour voir mon appartement, mais je trouvais toujours une excuse. Je crois qu’elle en avait marre de mes mensonges et je la comprenais. Mais je ne me sentais pas prête à en parler avec elle, pas que je n’avais pas confiance en elle loin de là. Mais je ne voulais pas qu’elle éprouve une quelconque pitié envers moi ou pire qu’elle en parle à ses parents ou son frère.
Mes examens Hamdulilah se sont bien passé, je savais que je n’avais pas de soucis à me faire et les résultats me l’avaient confirmés ! J’avais une moyenne de 15 sur 20. J’étais très fière de moi, car j’avais assez bien réussis, mais je savais que je pouvais faire mieux si je m’investissais un peu plus dans mes études. Inès quant à elle a eu quelques échecs mais pas très grand et elle avait une moyenne de 11. Ce même jour, on a eu une discussion elle et moi, et elle me reprochait de ne pas assez me confier à elle et de lui cacher des choses.
Moi : écoute Inès, si je ne te dit pas tout sur moi c’est parce que je sais que tu ne pourras pas comprendre ce que je vie
Elle : comment tu peux le savoir ?
Moi : c’est assez compliquée !
Elle : ben dit moi ! je veux juste savoir qui tu es et mieux te connaître !
Je n’avais plus le choix, il fallait que je lui en parle si je voulais pas la perdre. Mais pas de tout bien sûr, cela aurait été de trop en une fois !
Moi : bon je vais te dire
Elle : vasy je t’écouté
Moi : en faite, j’habite seule !
Elle : comment sa t’habite seule ?
Moi : ma mère m’a mise à la porte, je me suis donc trouver un appartement pour vivre. Et c’est pour sa que je travaille, aussi non je ne sais pas payer mon loyer !
Elle : et pourquoi elle ta mise dehors ? Ta fait quoi comme connerie !
Moi : j’arrive pas à en parler Inès, c’est dur pour moi !
Elle : non en faite je comprend ta fait ta k*hba, tes parents l’ont appris et ils t’ont mis dehors. Ya rien de compliqué en faite ! Tu fait ta gentille avec moi, alors que tu te fait b**** par tout les types !
Moi : c’est pas sa Inès !
Elle : me prend pas pour une conne stp. Hessoul je veux plus te voir, moi je ne traine pas avec des Kehbas !
Sur ces mots, elle me tourna le dos et traça son chemin ! J’étais anéantie, la seule personne avec qui j’ai su tisser des liens ne veut plus me parler ! J’en avais marre de perdre à chaque fois les personnes à qui je tenais. Inès je la considérais comme une sœur, la sœur que je n’ai jamais eu. La voir me tourner le dos et s’éloigner de moi ma fait mal au cœur …
Je suis donc à mon tour rentré chez moi. Peu de temps après je suis sortie pour aller au travail. C’était la période de noël donc, il allait y avoir beaucoup plus de client et bien sur plus d’argent à la clé. J’espérais que cette période me rapporte un peu plus d’argent et Hamdulilah je n’ai pas été déçu. J’ai travaillé tout les jours de la semaine non stop, j’étais épuisées mais je tenais bon ! J’ai croisé plusieurs fois Inès avec ses copines, Inès me regardait droit dans les yeux et après elle tournait la tête.
Un soir en rentrant du travail, j’ai croisé Nabil !
Nabil : fyn tu vas bien ?
Moi : Hamdulilah et toi ?
Nabil : bien bien. Il s’est passé quoi avec Inès ?
Moi : je te comprend pas
Nabil : un jour ma mère a commencé à parler de toi, que sa faisait longtemps que tu venais plus et tout et là elle a dit comme quoi elle ne voulait plus entendre parler de toi ! Il s’est passé quoi ?
Moi : demande lui !
Nabil : vous êtes sérieuse avec vos gamineries ! Elle m’a dit la même
Lorsqu’il m’a dit sa j’étais assez contente de l’attitude d’Inès car malgré qu’elle avait une mauvaise image de moi elle n’a pas commencé à casser du sucre sur mon dos ! J’ai vraiment apprécie son comportement !
Moi : non c’est rien t’inquiète sa va bientôt s’arrangé !
Nabil : ouai c’est pour vous ! Tu reviens du taff là !
Moi : oui, je suis fatiguée
Nabil : ouai sa se voit ! Hessoul rentre chez toi, pose toi devant la télé et va dormir après !
Dans ma tête je me disait, j’ai pas de télé sa sera difficile mdr ! On s’est dit au revoir et chacun à pris son chemin ! Les vacances sont vite passés et Hamdulilah j’ai bien su mettre de l’argent de côté pour m’acheter du mobilier ! J’allais en acheter dès qu’il y aurai une promo. Hamdulilah j’avais su bien mettre de l’argent de côté pour pouvoir mieux aménager mon appartement. Mais j’attendais aussi d’avoir un peu plus d’argent pour payer la camionnette qui allait me monter tout sa. Les cours avaient repris, et je n’avais toujours pas réadressé la parole à Inès. Je me sentais vraiment seule sans elle, je n’avais personne à qui parler. Mais je me disais que si elle s’est éloigné de moi, c’est que c’était peut être pas une fille faites pour moi et qu’Allah l’a donc éloigné de mon chemin. Même si je doutais fortement de cette hypothèse.
Nous sommes à présent le 15 janvier, j’ai aujourd’hui 18 ans. C’est un jour que je n’oublierai jamais ! Non pas parce que c’était le plus beau, mais car c’était un des jours les plus horribles de ma vie entière ! Dès mon réveil, j’ai sentis que j’avais des vertiges, je me sentais vraiment pas bien ! J’avais vomis le matin de l’acide. J’ai décidé de ne pas aller en cour et j’ai téléphoné à mon patron pour lui dire que je ne pourrai pas venir aujourd’hui car je ne me sentais pas bien ! Il n’a pas bronché et m’a dit de bien me reposer.
Toute la journée j’ai pensée à ma famille, c’était horrible ! Au départ je ne savais même pas que c’était mon anniversaire, jusqu’au moment où j’ai regardé sur mon téléphone la date ! Instinctivement j’ai pensé à Ali, qui lui aussi fêtait ses 18 ans aujourd’hui. Naturellement après j’ai pensé à mes parents et à Abdellah. Je me demandais comment ils allaient et s’ils allaient penser à moi aujourd’hui. C’est exactement à cette date, que ma mère m’a mise au monde! C’est à partir de ce jour que mon père à commencé à la battre et qu’elle a commencé à avoir cette haine envers moi ! A partir de cette date que ma vie allait devenir un pur cauchemar ! Pourquoi ? Pourquoi autant de haine ? Je n’ai pas choisi d’être une fille, je n’ai pas choisi d’être comme je suis. Alors pourquoi me rejeter ? Toutes ces épreuves que vous m’avez fait subir, on fait de moi qui je suis aujourd’hui ; une fille forte et indépendante ! Certes je ne vie pas sur l’or mais je vie bien ! Je ne vie plus dans la peur permanent, je ne vie plus sous ces coups.
Je suis enfin libre, mais cette liberté me pèse. Elle me pèse car je ne vois plus la personne qui comptait le plus pour moi, la personne la seule qui m’a défendu de ces psychopathes, cette personne c’est mon frère Ali. Ma moitié, mon être, mon tout ! Vivre sans toi mon frère est quelque chose à laquelle je dois faire face tous les jours. Ne plus voir ton visage, ne plus t’entendre me parler, me consoler ! Ne plus avoir ses moments de tendresses avec toi mon frère. J’avais un pilier dans cette famille, dans cette vie et c’était toi ce pilier. Tu exerçais toutes les fonctions, celle du père, celle de mère, celle de frère, celle de protecteur ! Tu étais tout pour moi, et ne plus avoir de tes nouvelles m’attriste. J’aimerai tant te faire pars de mes ressentis ici, te parler de ma vie actuelle, te présenter les personnes qui ont fait de moi une personne forte ! Mais malheureusement c’est une vision utopique ! Au fond de moi je sais que la seule manière de te revoir est de retournée chez nous à la maison. Mais je n’en aurais jamais la force pas après tous ce qu’ils m’ont fait subir ! Pas après tous ces coups, toutes ses paroles. Et je m’en excuse ! Excuse-moi d’avoir été aussi lâche et de ne pas être resté pour toi, pardonne-moi d’avoir quitté cette ville dès que j’en ai eu l’occasion. Je n’aurai pas pu rester là, ils auraient fini par me tuer !
Ma journée s’est déroulé ainsi, pleure et tristesse. Je n’ai pas arrêté de pleuré de la journée ! Je pensais le moins possible à mes parents et Abdellah car ils n’en valaient pas la peine. Mes pensées entières étaient dédiées à Ali. Dans les environs de 19h, je suis sortie de chez moi pour prendre l’air. Je suis partie dans un parc non loin de ma cité, et je me suis assise sur un des bancs. J’avais posés mes coudes sur les cuisses et j’ai mis mon visage entre mes mains de façon à ce qu’on ne le voit pas. Dans cette position, je me remémore tous mes moments passés avec Ali. Je ne sais pas combien de temps je suis restée assise comme sa. A un certain moment, j’ai entendu la voix de plusieurs hommes, par réflexes, je me suis levée et j’ai commencé à marché pour ne pas les croisés. C’est alors que quelqu’un m’appelle par mon prénom. Je reconnais cette voix, c’est celle de Hamza. J’essuie le plus vite possible mes yeux et mon visage, mais ne me retourne pas. Je le sens arrivé par derrière et se placer devant moi !