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- Vous pensez qu'il y a un rapport avec son frère ? demanda Antoine.
- Non, on ne peut pas se prononcer avant d'avoir fait des tests. Cependant, ça reste une possibilité.

                              ***
Tout était flou autour de moi, des silhouettes se dessinaient dans ma vue. Une odeur,que je connais bien, remonte dans les narines et une main se pose immédiatement sur la mienne.
- Marine? Tu es réveillée ? Sers- moi la main.
Je lui serrai la main.
-Ok je vais chercher un médecin.

Soudain tout devint clair. Le lit, l'électro-cardiogramme, les perfusions. J'étais à l'hôpital.

- Mlle Donia, alors comment vous sentez vous ?
- Bien. dis-je d'une voix frêle et froide.
- Vos analyses sont bonnes et les scanners n'ont rien détecté. Vous allez pouvoir sortir, vos parents ont dit qu'Antoine signerait à leur place.
Cependant, je dois vous prévenir que vous devrez revenir souvent pour vérifier que tout va bien.
- Ça ne va pas être possible. Je pars chez ma grand-mère dans très peu de temps. Elle habite à Bordeaux.
- Et bien... Nous allons transférer votre dossier à un hôpital et je vous enverrais leurs coordonnées.
Antoine, si vous voulez bien me suivre pour signer les papiers de sortie.

Mes parents n'ont même pas pris la peine de se déplacer, pour moi. Cela ne fait que confirmer mon idée: notre famille est en lambeau.

Je fis basculer mes jambes vers le sol glacial. Je m'habillai. Je n'avais aucune envie de rester plus longtemps dans ces lieux.
Antoine entra alors que je cherchais mon tee-shirt.
- Ils l'ont jeté.
Je me tournai vers lui, en soutien-gorge.
- Antoine ! T'aurais pu frapper quand même. Je fais quoi moi maintenant.
- Et bah ça a l'air d'aller mieux toi ! Attends.
Il enleva son sweat et me le tendit.
- Tiens, ça ira ?
- Merci, dis-je avec un sourire.
J'enfilai le sweat et nous partîmes vers sa voiture.

- Pourquoi j'ai fait un malaise ?
Ma phrase brisa le blanc qui régnait dans la voiture.
- Et bien... Tu te souviens de ce que Lara t'a dit ? Ensuite tu es partie, je t'ai retrouvée et je t'ai dit que moi aussi j'étais au courant mais depuis peu. Et là, tu es tombée à terre.

Tout revint dans ma tête comme un éclair.

- Ah oui c'est vrai. Alors pourquoi tu ne me l'as pas dit ?
- Ce n'étais pas à moi de te le dire quand même !

Un blanc se réinstalla et nous finîmes la route comme ça.

En sortant de la voiture, la porte de la maison s'ouvrit rapidement, Lara déboula comme une furie et me sauta dans les bras en s'excusant.

                              ***

Une fois remontée dans la chambre, je m'assis sur le matelas au sol et Lara sur sa chaise de bureau. Un silence pesant s'installa et envahit la pièce, ni l'une ni l'autre ne voulait prendre la parole.
- Je suis désolée d'accord... lâcha elle contre tout attente. On voulait te le dire mais on ne savait pas comment et quand il m'a annoncé les résultats de ses analyses, il voulait tout arrêter. Il m'a dit des choses atroces, qu'il ne m'avait jamais aimé, que j'étais vraiment une mauvaise personne.
Mais j'appris plus tard, trop tard sûrement qu'il avait fait tout ça pour que je ne souffre pas.

Elle prit une grande inspiration. Les larmes lui montèrent aux yeux, et à moi également. Puis elle reprit:

- Le dernier jour, il m'a appelée, il m'a dit qu'il m'aimait, qu'il n'avait jamais ressenti ça auparavant. Il m'a dit pardon pour tout, tout, vraiment tout, qu'il ne voulait pas que je souffre. Qu'il m'avait fait du mal et qu'il s'en voulait un peu plus chaque jour. Qu'il regrettait réellement tout ce qu'il avait dit et qu'il donnerait tout pour un dernier instant en ma compagnie, qu'il aurait décroché la lune pour moi.

Une longue pause s''installa.

- Il avait ajouté qu'il avait fait tout ça dans un seul but mais qu'il se rendait bien compte que ça nous déchiraient tout les deux. Et qu'il ne voulait pas non plus partir sans m'avoir avouer la vérité.

Les larmes commençaient à rouler lentement sur les joues de mon amie mais elle continua :

- Il m'a dit que j'étais la plus belle chose qu'il lui soit arrivé. Qu'il avait commis la plus grosse erreur de sa vie en coupant les liens avec moi.

Sa voix se brisa.

- Il m'a dit "je t'ai brisé le cœur et je n'aurais même pas le temps de le reconstruire". Et il avait fini par un " je n'aurais jamais envisagé ma vie sans toi" et un " je t'aime".

Ses larmes ruisselaient et ses joues étaient rouges écarlates. Elle était secouée par les sanglots.

- Je n'ai rien eu le temps de lui dire. Alors j'ai courru à l'hôpital mais je suis arrivée trop tard et vous étiez là avec tes parents.

Je me levai, l'ammenai jusqu'à moi et l'entourai de mes bras. Nous restâmes ainsi une bonne partie de la matinée.

Elle releva la tête.
- Je voulais t'en parler, mais ça fait tellement mal. Je n'oses pas imaginer ce que tu ressens mais...
- T'inquiète, je me suis emportée hier... On va se soutenir.

CriseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant