Crise

~22~

Pour toi, Thomas.

J'ai tellement de choses à te dire.

Je ne sais pas par où commencer  alors je vais reprendre notre histoire depuis le début.

Quand je suis née, il y a quinze ans, tu étais présent. Tu voulais toujours être prit en photo avec moi, me donner à manger, t'occuper de moi, jouer avec moi.
Ensuite, nous avons grandi, tu m'as apprit à faire du roller, du vélo, du surf. Tu m'as apprit à me défendre en me disant "je ne serais pas toujours là pour t'aider"... Tu m'as aider à faire mes devoirs, tu étais toujours présent, toujours gentil et souriant.

Bon il y a des moments où clairement tu étais chiant, je ne vais pas te le cacher mais c'est normal. Aussi, des temps où tu prenais un malin plaisir à m'enquiquiner, me laissant sur les nerfs (j'ai toujours su que tu rigolais de ça).

Les fois où tu me proposais d'aller faire de la boxe dans le trampoline, et que une de ces fois, tu me mis à terre et m'envoya ton gant sur le nez... Et oui j'ai saigné du nez pendant de longue minute mais quelle importance ? Nous avions tellement ri ce soir là.

Tes blagues toutes aussi nulles les unes que les autres, m'ont toujours fait rire. Papa et maman étaient désemparés quand nous avions nos crises de fou rires.

En grandissant un peu plus, toi avoisinant les 17 ans, moi les 14, tu me proposais de sortir avec tes potes le soir. Mais bon, tu me connais trop de timidité.
Tu as pourtant essayer, toujours voulu m'intégrer.

Je n'ai donc qu'une seule chose à dire:

Merci, merci pour tout, tout et encore tout. Sans toi, sans ta présence dans ma vie, pour me donner une éducation différente de celle des parents, je ne serais probablement pas la jeune femme que je suis à présent.
Tu m'as apprit à me forger le caractère. Tu m'as apprit qu'il fallait toujours se relever après un échec. Tu m'as toujours dit d'être forte en toute circonstance, mais que je pouvais pleurer, que cela m'aiderais toujours à évacuer. Tu m'as apprit qu'il fallait toujours réfléchir avant de parler( sur ce point je crois que je ne t'ai jamais écouté mais bon que veux-tu).

J'ai comprit quelque chose, j'ai comprit que partir était un moyen de fuir la réalité. Mais aussi, un moyen de tout recommencer à zéro. Je ne t'oublierais jamais, tu seras à jamais dans mon cœur et dans ma tête. Et ça tu le sais mais je voulais quand même l'écrire pour que tu en sois sûr. Je te demanderais donc d'en faire de même.

J'aurais tellement aimé partager d'autres moments joyeux avec toi.

Récemment, j'ai lu la lettre que tu m'avais laissé avant de partir. Tu m'y demandais quatre choses. Alors je te fais le serment que je reviendrais plus forte, que je ne laisserais jamais personne me marcher sur les pieds et que j'essaierais au maximum d'avoir une vie joyeuse, pleines de péripéties.
Pour tes deux autres requêtes... Je ferais de mon mieux mais je ne te promets rien.

En somme, tu as toujours été là pour moi, mais au contraire, je n'ai pas su voir que tu n'allais pas bien. Pour ça je te demanderais de m'excuser.

J'espère que tu ne souffres plus.

Tu es la personne avec le plus grand cœur que je connaisse.

Je penses fort à toi.

Je t'aime.

Ta petite soeur.