DONC TU MOUGOU ? [BxB]

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Coucou ! Alors voilà, c'est ma première histoire. J'espère que vous allez l'aimer. Il y aura beaucoup de termes propres à la Côte d'Ivoire. Mais, ne vous inquiétez pas car même si vous n'êtes pas ivoirien, vous comprendrez l'histoire sans problèmes. Je vais déjà vous apprendre votre premier mot en nouchi (argot créé par les ivoiriens) avec le verbe "mougou". Mougou signifie, en effet, avoir des rapports sexuels, faire l'amour ou encore baiser.
Donc en français, le titre de mon oeuvre signifie : "DONC TU BAISES ?"
On se revoit au prochain chapitre pour un nouveau cours. Bonne lecture !

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-Côtisation 100 francs ? Encore ? Si moi j'ai payé, ne m'appelle plus jamais Yaya.

-Imbécile là ! Tous les jours, tu parles, tu te plains mais après tu décaisses.

-On verra bien cette fois !

-D'accord, à demain.

Vous venez d'assister à une conversation téléphonique entre moi et Yaya, mon meilleur ami. Il était absent des cours pour je ne sais quelles raisons. Donc j'étais en train de lui faire le compte rendu de ce qu'il avait raté. Jusque là, tout allait bien ! C'est au moment où je lui ai dit qu'il allait devoir me remettre la somme de 100f pour l'achat d'un nouveau chiffon et de nouveaux balais que tout a dégénéré. En effet, je suis chef de classe (délégué). De ce fait, je dois veiller à l'éclat et à la propreté de ma classe. Or, le chiffon est en mauvais état et les balais ont tous disparu. C'est pourquoi, j'exige de la part des élèves une côtisation à hauteur de 100f pour tout remettre en état. Si je ne le fais pas, ce n'est sûrement pas l'administration qui le fera. Mais cela, mon ami Yaya ne le comprendra jamais. Il est trop atchèbè (avare) !

Oups ! Je ne me suis même pas présenté ! Je m'appelle KOUASSI Marc-Aurel. Mais, tout le monde m'appelle Marco. J'ai 17 ans. Je suis en classe de Terminale Littéraire, et on dit de moi que ma bouche est sale. Pas parce que je ne me brosse pas les dents mais parce que je suis très effronté. J'ai l'art de piquer, d'insulter, de parler mal. Je m'attire les foudres de pas mal de personnes mais c'est ma nature. Je n'y peux rien. En plus, je ne le fais pas par méchanceté. Dans certains cas, plus j'aime une personne, plus je l'insulte. Mais, mes parents sont l'exception à cette règle. Je tiens beaucoup trop à ma vie. Ma mère, par exemple, est de l'ancienne école. Elle m'a beaucoup frappé dans mon enfance. Mais, je l'aime trop.

Je suis aussi super bon à l'école. J'ai toujours eu d'excellentes moyennes. Sans prétention aucune, je peux vous dire que j'ai la fibre littéraire. Mais, ce que les gens ne savent pas, c'est que je suis gay. J'ai toujours fantasmé sur des mecs. Toutefois, le châtiment réservé aux homosexuels dans mon pays est trop cruel. Mon pays que j'affectionne de tout mon coeur voue malheureusement une haine viscérale à l'endroit des êtres de mon genre. Raison pour laquelle, je garde tout ça pour moi.

Je crois bien que c'est à cause de mon orientation sexuelle que Yaya et moi sommes de bons amis. En effet, il est efféminé. Il subissait les railleries et le harcèlement des élèves de notre classe. Ils l'accusaient d'être gay juste parce qu'il a des manières féminines. Et même s'il l'était, personne ne devrait avoir le droit de lui faire subir cela. J'ai donc pris sa défense, et depuis lors, on s'entend hyper bien. Moi, personne ne me soupçonne d'être gay. Pas même mon meilleur pote. Il faut dire que je cache bien mon jeu. Je drague les filles de gauche à droite sans vraiment avoir de sentiments pour elles. Et, elles, bah, elles sont toujours à mes pieds. Les pauvres !

-MARC-AUREL, MARC-AUREL !

C'est sûrement ma mère qui crie mon prénom de la sorte. Il n'y a qu'elle pour m'appeler par mon prénom composé.

-Oui maman, répondis-je agacé.

-Prends la télécommande et mets sur Novelas TV !

Et dire que la télécommande était juste devant elle. Qu'est-ce qu'elle me saoule souvent celle-là ! Elle ne fait que regarder des télénovelas. J'ai toujours détesté ces feuilletons à la noix. C'est toujours les mêmes scénarios. "Le beau riche aime la pauvre paysanne, mais leur amour est impossible". Bref, toujours pareil !