L'animal m'observait. Il faisait deux fois la taille d'un grizzly normal et ses yeux, rouges, semblaient déments. Il s'avança, droit vers moi et ouvrit sa gueule.
Mes réflexes prirent le dessus : je m'élançai, sautai et le frappai de ma jambe tendue. Dérisoire, mais il fut déstabilisé. Il recula en secouant sa large tête avant de pousser un rugissement tonitruant et me charger.Je brandis mon couteau, faible rempart entre l'ours et moi. Au moins, lorsqu'il aurait fini de me dévorer, il pourrait utiliser mon arme comme cure-dent !
Du coin de l'œil, je vis le Fae organiser la fuite des autres personnes présentes. Instinctivement, je compris son plan et fis tout mon possible pour concentrer l'attention de la bête sur moi.Je m'approchais avant de sauter, hors d'atteinte; je réussi même à grimper sur son dos. C'était plus de la voltige qu'un réel combat, mais cela semblait fonctionner. Il ne restait plus grand monde dans la salle.
J'entendis Plamen crier quelque chose, et tendis l'oreille pour essayer de comprendre. Malheureusement, cet instant d'inattention me fut fatal : l'ours m'accula dans un coin.– Gentil..., murmurai-je.
Il s'arrêta et pencha la tête, comme si il me comprenait. Je pris de l'assurance.
– Couché, Teddy Bear...
Il rugit devant moi, m'offrant une vue plongeante sur ses crocs. J'avais sans doute encore dit quelque chose qu'il ne fallait pas.
Puis, malgré ses sans doute plus de cent kilos, il se retourna lestement, manquant m'écraser.
Le Fae se tenait de l'autre côté, son épée à la main. Une dizaine d'hommes armés jusqu'aux dents se tenaient derrière lui.
– Sérieusement, Silver ? Teddy Bear ? Et tu t'attendais vraiment à ce qu'il se calme ?, me railla-t-il.
– Chacun ses méthodes, grommelai-je.Je sortis de mon coin tandis qu'il occupait la bête. Malgré que Plamen le tienne en respect avec son arme, l'animal me suivit du regard, comme si j'étais un casse-croûte. Franchement dérangeant. Était-ce donc comme cela que je regardais les sandwichs au poulet, au Réfectoire ?
– Comment cet énorme ours a-t-il pu entrer sans qu'on ne le voie ?, demandai-je
– C'est un ours-garou, me répondit simplement Plamen.Soudainement, tellement vite qu'aucun de nous n'eu le temps de réagir, l'ours se rua en avant, se blessant contre la lame de Plamen, et donna un coup de patte dans ma direction. Ses griffes m'entaillerent le bras droit, laissant des traînées sanglantes sur ma peau. Puis la bête mordit le bras d'un des guerriers qui poussa un hurlement de douleur.
Discrètement, je plantai mon arme dans sa patte arrière gauche.
Il lâcha enfin le membre de l'homme. Celui-ci recula, son teint devenu crayeux, serrant son bras déchiqueté. J'étais maintenant désarmée.– Allez-vous-en, mademoiselle ! Laissez faire les professionnels, me lança l'un des guerriers.
Était-il sérieux ? Je lui jetai mon regard le plus noir.
Il frémit.Pendant ce temps, le combat s'était décalé. Le garou ne semblait pas vouloir se fatiguer, contrairement aux combatants. Leurs attaques étaient de moins en moins puissantes, rapides; sauf pour le Fae. Il se battait avec une concentration étrange, anticipant les actions de son adversaire, mais il n'arrivait pas l'arrêter. Mère me l'avait expliqué : les Faes, en général, étaient comme une meute de loups,ils épuisaient à plusieurs leur proie. Hors, les humains n'étaient pas assez puissants pour tenir le rôle de meute. De plus, l'ours était trop fort, et ils ne voulaient pas le tuer.
Il faudrait l'assomer, pensai-je.
Plus facile à dire qu'à faire. L'ours était bien trop énorme. Mon regard se posa alors sur les fleurs. La décoration était éparpillée partout dans la salle, mais certaines fleurs avaient survécu.
D'après ce que j'avais pu observer, les humains étaient assez bien renseignés sur les dangers magiques, et sur la Faerie. Ils savaient qu'il ne fallait pas manger de la nourriture Fae, sous peine de voir se transformer les aliments terrestres en cendres dans sa bouche. Ce qu'ils ne savaient pas, en revanche, était qu'une overdose de produits Fae pouvait provoquer un évanouissement.
Je me précipitai et attrapai un gros bouquet et quelques pétales.
– Faîtes-lui ouvrir la gueule !, criai-je.
Le Fae me regarda, surpris. Ses cheveux étaient complètement décoiffés; ses vêtements, froissés et, à certains endroits, déchirés. Un éclair de compréhension traversa ses iris bleus. Il hocha la tête et s'avança. Il se contenta de piquer et titiller l'ours. De dépit, celui-ci se mit à rugir.
Courant, je jetai le bouquet, tel une mariée. Il atterris juste avant qu'il ne la ferme. Il avala. Durant quelques secondes, il ne se passa rien, puis il se mit à convulser. Au ralenti, il s'effondra.C'est alors que je m'aperçu que les guerriers me regardaient. Tous semblaient surpris, encore une fois à l'exception du Fae. Lui se contentait de m'observer, songeur.
– Silver, viens dans mon bureau, demain. J'ai une proposition à te faire.
******
Ouah, une revenante ! 👻
Oui, je sais ça fait à peu près trois semaines que je n'ai rien publié, mais... Bon, d'accord, je n'ai pas d'excuse (à part une flemme monumentale 🤫).J'espère que vous avez aimé !
Biz💋
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PARANORMAL - 1- Vengeance
FantasyLa Terre a été envahie par des hommes ailés, les Nekios. Les envahisseurs, se faisant passer pour des anges, ont pris le contrôle et l'humanité est maintenant obligée de se terrer. Les Créatures magiques sont alors sorties de l'ombre. Aurore est...