Chapitre 27 Que des amis

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Ce soir là, Emma eut besoin de solitude plus qu'elle ne pouvait le supporter. Elle mourrait d'envie de partir, de rentrer sur Athènes, persuadée désormais que ce moment de vacance en famille était une mauvaise idée. Mais maintenant qu'elle était ici, elle devait être forte pour le supporter. Regardant par la baie vitrée, Emma observait le soleil doucement disparaître derrière les nuages. Elle poussait un profond soupire, avant de décider de prendre l'air pour se changer les idées. 

Elle prit une grosse veste chaude, avant de sortir de sa chambre par la baie vitrée. Suite au repas, la maison semblait être redevenu calme après la fin des festivités. Tous avaient du retourner dans leur chambre pour se reposer après leurs routes respectives qui les avaient exténués. 

Lorsqu'Emma sentit l'air frais de la montagne envahir ses poumons, elle se sentit un peu soulagée. Ayant froid, face à la température qui baissait, plus le soleil disparaissait, Emma fermait son blouson, avant de s'assoir sur une marche proche de la piscine et du jaccuzi. Elle restait un moment à observer en silence. Le ciel bleu, et les nuages blanc devenait rouge ocre des derniers rayons du soleil. Il teintait la neige tout en haut de la montage. William, qui l'avait vu de sa chambre, sortit à son tour par la cuisine pour s'approcher d'elle en douceur. Il s'asseillait à côtés d'elle, avant de lui tendre une tasse de chocolat chaud. 

Emma se tournait vers lui, d'abord surprise et mal à l'aise. Il était la dernière personne à laquelle elle aurait voulu parler. Cela lui était encore trop douloureux, et elle était trop fagile à l'idée qu'il soit là, prêt d'elle.  Elle lui prit quand même la tasse qu'il lui offrait, avant de la serrer entre ses mains pour se réchauffer. Elle but une gorgée, réchauffer par le liquide chaud, tendis qu'elle essayait d'ignorer les battements de son cœur, résolus à ne plus se laisser aller.  

- A chaque fois que je reviens au chalet, je suis conquis par ce paysage sompteux, qui a le don de me surprendre à chaque fois par sa beauté unique et éphémère... expliquait William, puis il prit une grande inspiration d'air frais. 

Emma ne répondit rien, observant devant elle, silencieusement. William remarquait bien qu'elle n'était pas comme d'habitude. Elle était trop silencieuse à son goût. Il la sentait distante, sans comprendre pourquoi.

- Quelque chose ne vas pas ? demandait alors William, inquiet. 

Elle fit un signe négatif de la tête, sans un regard pour lui, restant silencieuse. Emma refusait de croiser son regard, de voir son visage, au risque de se laisser submerger par les sentiments qu'elle portait à son égard. William la regardait pensif, fronçant les sourcils face à la réaction d'Emma. Sa façon d'agir avec lui maintenant lui faisait comprendre qu'il avait raison. 

- Emma.. soufflait-il pour l'inciter à parler. Dit moi .. 

Elle but une autre gorgée, avant d'y baisser les yeux sur le contenu de sa tasse, pensive, cherchant précieusement ses mots. Elle relevait les yeux devant elle, en serrant sa tasse dans ses mains, prenant une grande inspiration avant de se lancer: 

- C'est que ... je me sens comme une intruse, avouait Emma, désolée. C'est très destabilisant de ne connaitre personne. Et je suis complètement perdu dans vos liens familliaux.. 

William comprit où elle voulait en venir. Elle voulait le faire parler sur Peter, et William n'aimait pas trop ça. Il destestait parlé de son demi frère, qu'il n'avait jamais considéré comme tel. Il poussait un soupir avant de se lancer à son tour, résolu à lui dire la vérité pour lui permettrede se sentir plus à l'aise: 

- Mon père a été ma seule famille jusqu'à mes onze ans. Il n'y avait que nous deux, et cela n'a pas été toujours facile. Ma mère m'a toujours énormément manqué. Et mon père... était mon père, disait-il en baissant les yeux. Il est toujours rester digne face à moi, ne montrant pas le vide qu'il ressentait face à la disparaissions de ma mère. Mon père m'a inculqué toute ses valeurs, de façon strict et distant, m'apprenant à être fort et courageux. Il me disait sans cesse de ne jamais me montrer faible, comme il l'avait toujours fait, malgré le manque douloureux de ma mère. Je sais que d'une certaine manière mon père m'aimait.. même s'il ne le montrait pas.. Mais... maintenant, avec du recul, je sais que c'était sa façon à lui de me préparer... 

Une grossesse pour un Autre ( TOME 1 )Où les histoires vivent. Découvrez maintenant