It must be love

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J'entendis pour la seconde fois les cris de mon père venant de l'autre côté de ma porte et compris que si je ne sortais pas immédiatement de ma chambre, j'allais encore passer un mauvais quart d'heure.

J'extirpai doucement la tête de ma couverture et regardai l'heure sur mon téléphone : 07:18.

« C'est tout ? », ne puis-je m'empêcher de prononcer à voix haute.

De toute façon je n'avais plus le choix maintenant, je ferais mieux de sortir sur le champ si je tenais à ma vie.

Je m'étirai en jetant mes bras en l'air et partis me laver sous les insultes de cet homme qui me servait de père depuis maintenant dix-sept longues et pénibles années.

Inutile de le préciser, mais j'avais développé une haine incommensurable à son égard, tout simplement parce qu'à mes yeux, il était le pire des hommes.

Il n'avait jamais pris soin de son fils ni de sa femme qu'il trompait avec des prostituées bas de gamme chaque mardi et samedi soir en lui faisant gober que c'était à cause de son patron qui le retenait pour une "grosse affaire d'hommes".

Il préférait profiter de son petit paradis éphémère pour une poignée d'argent plutôt que de prendre ses responsabilités de père de famille.

Dire qu'à côté de ça, il osait encore me donner des ordres. Il était le summum de la connerie humaine.

Je ne perdis pas plus de temps et m'empressai de sortir au plus vite de cette maison qui me donnait un terrible mal de crâne.

Je supportais de moins en moins le fait de devoir partager cette si petite maison avec ces monstres qui me servaient de parents, car il fallait le dire, ma mère ne valait pas mieux que mon père.

Ils s'étaient tellement bien trouvés ces deux-là, ils s'accordaient vraiment à merveille, mais non dans le bon sens du terme. Ils formaient à eux-deux ce que l'on pourrait plus communément appeler : Un désastre.

Ma mère se fichait de moi comme le faisait mon père et cela depuis ma naissance, car je n'étais pas un enfant désiré, j'étais une erreur de la nature, une erreur de jeunesse.

Ma mère était tombée enceinte très jeune, à l'âge de 18 ans seulement, elle avait voulu se débarrasser de moi après l'accouchement mais quelques mois plus tard les services sociaux m'ont vite ramené dans les bras de cette horrible femme, malgré la situation difficile dans laquelle nous étions.

Ils n'auraient jamais dû, j'aurais été beaucoup plus heureux placé dans une famille d'accueil ou bien un foyer, j'en suis sûr.

Je devais encore tenir jusqu'à ma majorité, mais cela me paraissait encore bien loin.

Je pris la décision d'attendre un bus à l'arrêt se situant à deux pas de chez moi, chose assez rare étant donné que je les ratais toujours. Pour une fois j'étais à l'heure, grâce à mon père, même si je ne voulais pas l'avouer.

Je ne pus retenir un énième bâillement sortant de ma bouche, j'étais exténué par ma virée nocturne de la veille. À cause de mes insomnies, j'avais passé la nuit à faire le tour de la ville sans destination précise et la fatigue se faisait maintenant ressentir dans chacun de mes membres. Je me demandais sérieusement comment je faisais pour encore tenir le coup.

Finalement, le bus menant au Lycée arriva assez vite, mais je fus vite moins enthousiaste quand j'aperçus qu'il était bondé de Lycéens tous plus surexcités. C'est à ce moment que je me rappelai pourquoi cela ne me dérangeait pas d'être en retard et pourquoi je me devais de toujours éviter les transports en commun.