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[P.O.V Baek Hyun]

J'étirai mes bras en direction du plafond et cherchai du regard une quelconque forme humaine semblable à celle de Chan Yeol, mais rien.

Je fronçai les sourcils.

Le jour ne s'était pas encore tout à fait levé et il avait déjà déserté son lit ? Bien que la grasse matinée n'était pas dans ses habitudes, je ne pouvais m'empêcher de trouver cela étrange. Ne pas avoir cette paire de bras dans laquelle j'avais maintenant pour habitude de me blottir me fit un pincement au cœur, mais bien vite mes pensées retournèrent vers Jongin.

J'étais encore profondément choqué par ce qu'il s'était passé la veille, je ne comprenais toujours pas, vraiment pas. C'était à peine croyable quand j'y repensais... Jongin... Mon frère... Ce monstre... était victime de troubles psychologiques... Et je ne m'en étais même jamais aperçu... Non, personne ne l'avait vu venir.

Pourtant, je l'avais côtoyé pendant plusieurs longues années durant lesquelles j'avais veillé sur ses moindres faits et gestes, mais jamais je n'aurais pu imaginer une chose pareille.

J'étais certain, au fond de moi, que Jongin avait été pour une fois bel et bien sincère et qu'il ne me racontait pas de mensonges. Je l'avais vu dans son regard... Je l'avais perçu dans sa voix... J'avais eu, pour la seconde fois, le vrai Kim Jongin en face de moi et non pas cette ordure qui lui servait de déguisement.

Je m'en voulais terriblement d'être parti comme un voleur... Car oui, j'avais pitié en Jongin, malgré tout le mal qu'il m'a fait subir jusqu'ici, malgré la souffrance qu'il a infligé à mes amis. Il s'était tout bonnement laissé envahir et manipulé par cet état de folie, de cruauté... Il n'était même plus capable de se contrôler lui-même, bien que ce n'était pas réellement lui, Jongin, la source du problème, mais bien cette deuxième facette qui lui servait de carapace.

Je n'osais même pas imaginer ce que son père avait pu lui faire subir pour qu'il en arrive là... J'étais tout à fait en mesure de comprendre à quel point il avait dû souffrir de ces actes de violence, ayant moi-même vécu une histoire semblable à la sienne, mais de là à en perdre la raison, cela me dépassait complètement et me torturait l'esprit.

Je me retournai brusquement dans la couette, cherchant désespérément du réconfort dans les bras de mon bien-aimé mais en vain. J'avais déjà oublié l'absence de sa présence, bien trop absorbé dans mes pensées.

Je n'aimais pas me retrouver seul dans le lit, je me sentais perdu dans l'immensité du matelas et affreusement vulnérable. Vulnérable de quoi ? De qui ? Je ne le savais même pas moi-même, bien sûr que j'étais en sécurité ici, dans l'appartement de Chan Yeol, mais le souvenir de mes réveils mouvementés et de ce fameux jour revenait régulièrement au galop.

Je passais alors mon bras sous la couette, tâtant du bout des doigts les draps désespérément froids. Il était donc parti depuis si longtemps ? Mais où ? Il ne m'avait rien dit.

La veille au soir, nous avions dîné en famille, le père de Chan Yeol était lui aussi rentré de son voyage d'affaire et Chan Yeol et moi en avions donc profité pour faire notre " coming-out ", ce qui n'avait pas été chose facile mais qui finalement a été très bien accepté par Monsieur Park.

Chan Yeol avait une chance incroyable d'avoir des parents aussi formidables... J'étais jaloux oui, à vrai dire... Je pense que j'étais jaloux de sa vie entière. Il avait tout : Une famille soudée, un beau et agréable cadre de vie, une situation financière confortable, de bons amis, un physique de rêve... Enfin, pour ce qui est du physique, j'avais un peu de mal à être objectif, mais il ne passait pas inaperçu dans la rue. Beaucoup de filles le reluquaient de haut en bas, il faut dire qu'un homme aussi grand et svelte, ça a pas mal de charme et ça ne passe pas forcément inaperçu, surtout quand il s'agit d'un simple Lycéen.

It must be loveOù les histoires vivent. Découvrez maintenant