" I swear,
I swear I Will Not be weak anymore
I Will Not cry
I Will fight
I swear I Will survive. "
L'endroit était d'un calme glacial. Nous étions dans une immense salle de sport. J'écarquillai les yeux, les murs étaient d'une hauteur fascinante. Des prises d'escalade étaient installées de part et d'autre de ces "parois". Je déplaçais mon regard sur la gauche. Je vis alors l'énorme terrain vert à travers une immense baie vitrée qui laissait passer la lumière. Elle inondait la salle de ces faisceaux presque éblouissants. Des tapis recouvraient entièrement le sol et du matériel de musculation, de sport était disposé en vrac au coin de la salle. J'allais devoir bosser dur, pensai-je. Nous marchions d'un pas rapide, nos pas résonnant sur le sol et contrastant avec le silence présent. Après avoir traversé la salle, nous passâmes une porte qui donnait sur un long couloir aux murs gris. Je passai devant deux grandes portes, une à ma droite, l'autre à ma gauche, puis un peu plus loin les murs devinrent blancs. Je vis enfin l'autre bout de ce couloir, une énorme plaque de métal. Avant de pouvoir m'attarder plus sur cette intrigante façade, les deux officiers pivotèrent et nous entrâmes par une porte dans ce qui me sembla être une chambre. Les officiers restèrent sur le pas de la porte. J'avançai prudemment avant d'apercevoir un homme assis devant un bureau. Il leva ses yeux bleus perçants sur moi puis fit un signe de la tête aux officiers, les invitant à se retirer. Ils sortirent me laissant seule face à l'homme qui allait devenir mon coach. Il paraissait grand et imposant, son tee-shirt révélait des bras musclés. Il avait une barbe coupée court et un visage carré. Je remarquai un piercing à son oreille. Il semblait triste ou plutôt épuisé ; je lui donnais bien 40 ans.
-Elea Vinot, c'est ça ? dit-il d'une voix forte.
-Oui.
-Moi c'est Simon Andersen.
Ce nom sonnait nordique. Sans doute était-il d'origine norvégienne ou d'une région dans le coin.
-Bienvenue dans ce centre d'entraînement à ta mort, continua-il avec une sorte d'ironie désespérée.
Je restai interdite, surprise. J'étais choqué, du propos qu'il tenait contre le système, si ouvertement.
-Je suis désolé pour toi. J'espérais mieux pour des enfants. Après tout vous n'avez rien à voir là-dedans.
Puis après un silence, je lançai :
-Vous êtes mon coach ?
-Tu peux me tutoyer tu sais, dit-il d'un air nonchalant.
Il roula une cigarette qu'il alluma avec un briquet.
- Oui je le suis mais je ne te servirais pas à grand-chose.
-Quoi ! m'écriai-je.
Il me fixa puis il expliqua d'un air plaintif :
-Tu ne comprends pas ! J'ai vu l'arène, j'ai vu où vous alliez devoir survivre ! Et j'étais un des rares à demander plus, oui plus de temps, pour vous entraîner. Mais Aldrick en avait cure. Il nous a donné 3 semaines. 3 semaines pour vous préparer à l'enfer. Je ne peux pas ! Il vous aurait fallu trois fois plus de temps au moins. Il n'y a plus rien à espérer.
J'ai toujours appris à respecter mes aînés mais il y a des circonstances extrêmes qui font que vous passez outre à ces devoirs. J'étais profondément déçue et énervée. Il ne pouvait pas me laisser tomber comme ça.
-Vous ne pouvez pas ! criai-je. J'ai...j'ai une famille, des sœurs. J'ai promis que je réussirai ! Je veux pouvoir survivre. Je vous en supplie laissez-moi une chance.
Simon secoua la tête, désespéré :
-C'est trop tard, c'est trop tard. Tu n'as pas le physique pour. Tu ne tiendrais même pas deux heures en courant.
Cette remarque me blessa. Il ne croyait pas en moi. Il me jugeait sans savoir.
-Eh bien je vais courir et maintenant !
-Je t'en prie, fais ce qu'il te chante, répondit-il seulement et il se reconcentra sur sa cigarette.
Je sortis en trombe de la chambre, furieuse. Je m'arrêtai devant la plaque en métal, elle me résista bien évidemment. Une porte se trouvait sur ma droite. Je l'ouvris et j'arrivais dans une seconde chambre qui m'étais sans doute destinée. Je jetai mon sac sur le lit. Le seul éclairage provenait d'une unique fenêtre. Je m'approchai, elle donnait sur le terrain sportif de l'aile 4. Le soleil commençait à se coucher. Je fermai les yeux. J'allais lui prouver que je pouvais encore y arriver, qu'il y avait un espoir. J'empoignai une paire de basket rangée dans un des tiroirs de ma chambre et je couru jusqu'à la salle d'escalade. Je trouvai un passage menant à l'extérieur. Je commençai alors à courir autour du terrain. D'abord vite, puis je trouvai un rythme régulier et je me concentrai pour essayer de le maintenir. Heureusement que j'avais l'habitude de courir le week-end avec mon père. Je le remerciai silencieusement.
Je vis le ciel virer au rose. A l'orange. Puis au rouge. Je commençai à fatiguer. Je ne savais pas depuis combien de temps je courais. Mais je n'arrêterai pas, pas avant que mon coach me le dise. Je ralentis inévitablement mais je continuai d'avancer. Mes vêtements étaient trempés. J'avais à présent du mal à distinguer la piste, il faisait de plus en plus sombre. L'air se fit plus frais. Je me guidai à la bordure de la piste jouxtant le terrain d'herbe. Je haletais et je devais forcer un peu plus à chaque enjambée. Je voulais m'arrêter. C'est alors qu'un nuage dévoila une pleine lune. Je pus mieux distinguer la piste grâce à sa lumière. Mam... Je serrai le pendentif autour de mon cou, c'était comme un signe. Je redoublai d'effort. J'ai souvent pensé que j'étais folle à vouloir dépasser mes limites. Soudain la lumière de la salle d'escalade s'alluma. Je vis Simon me chercher du regard, déconcerté. Puis la lumière s'éteignit subitement. Était-il parti ? C'est alors que je le vis s'avancer sur la piste, il me repéra et s'arrêta.
-Combien de temps !? cria-t-il.
J'essayai de répondre entre deux respirations, les sons sortirent hachés de ma bouche.
-Arrête toi ! Tu es folle ! Folle !
Enfin, pensai-je. Et je tombai à genoux peinant à retrouver une respiration normale. Il me prit sous son épaule et me guida jusqu'à ma chambre. Je me dégageai.
-Merci, articulai-je.
Puis après qu'il soit partit, je m'affaissai sur le lit.
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Ma Pierre de lune
Genel KurguElea est une jeune fille de 17 ans, brune, grande aux yeux sombres, qui vit une existence des plus ordinaires. Jusqu'au jour où sa vie bascule. Le système "arachnide" organise un concours de survie. Il cherche à sélectionner les meilleurs adolescent...