FICTION TERMINÉE ♒︎
1993. Louis a seize ans, un corps d'adolescent dont il ne sait pas quoi faire, des désirs en pagaille au fond du ventre, des rêves qu'il pense impossible à réaliser. C'est l'été, un été comme tous les autres, lent et brûlé de so...
Pour Bohem - avec un jour de retard - et Mari, joyeux anniversaire. ♡♡♡
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.
1993
- L O U I S -
« I got a girl crush, hate to admit it but
I got a heart rush, ain't slowin' down. »
- Girl Crush (oui Bohem, c'est aussi pour toi :p)
Louis est assis à sa fenêtre, les jambes pendantes dans le vide. La nuit est tombée sur le village, et il n'entend que la rumeur étouffé d'un apéro entre voisins, dans la maison d'à côté. Ses parents y sont, il le sait. Il perçoit le rire trop haut de sa mère, les exclamations de voix de son père. Lui a refusé d'y aller, ne se sentant pas capable de jouer un rôle pendant toute une soirée. Il a besoin d'être seul et de réfléchir.
Il ne fume pas. Ses doigts ne cessent de revenir se poser sur ses lèvres, qu'il effleure et mordille. Sur sa langue, le goût de celle d'Harry est en train de lentement s'effacer. Louis a envie d'hurler. D'hurler et de pleurer et de se consumer de désir. C'est un feu qui ravage son ventre chaque fois qu'il repense à leur baiser, moite et brûlant, halluciné par l'herbe et la morsure du soleil.
Non.
Louis sait que Harry, tout comme lui, était conscient de ce qu'ils faisaient. La fièvre, c'était autre chose, c'était... Une envie irrésistible de se dévorer. Peut-être qu'ils l'auraient fait, totalement inconscients de l'endroit où ils se trouvaient, si un bruit de course ne les avaient pas forcé à se séparer brusquement, les joues rouges et le souffle court. Louis avait regardé Harry, il avait voulu murmurer quelque chose, n'importe quoi, mais rien n'était sorti. Parce que Harry était ridiculement magnifique, et que ses yeux étaient écarquillés comme s'il mourrait soudain de peur et de honte à la fois.
Romain était entré dans la cabane, ôtant à Louis toute chance de parler, l'air à la fois vexé et surpris de les trouver là tous les deux.
— On vous cherchait partout ! Qu'est-ce que vous foutez là ?
Louis avait senti — dans son ton — qu'il n'appréciait pas tellement qu'il ait emmené Harry dans ce qui avait été leur refuge à tous les deux. Mais Louis n'arrivait pas à regretter.
Il avait embrassé Harry.
Harry.
Ce garçon sublime et étrange et adorable, ce garçon aux mains immenses et aux genoux si doux, ce garçon qui portait un médaillon brillant autour de son cou, dont les cheveux bouclés n'étaient jamais coiffés, et donc les yeux immenses semblaient être ceux d'une poupée. Louis avait embrassé ses lèvres, son cou, sa mâchoire, il avait senti son souffle s'emballer dans sa poitrine, il avait pu toucher sa nuque ses bras ses doigts. Il l'avait tenu contre lui.