tw : homophobie + mention de violences physique. (mais aussi des moments mignons, promis) <3
1993
- H A R R Y -
« Here to take my medicine, take my medicine
Treat you like a gentleman
Give me that adrenaline, that adrenaline
Think I'm gonna stick with you
Here to take my medicine, take my medicineRest it on your fingertips
Up to your mouth, feeling it out
Feeling it out »- Harry Styles, Medicine (ce chef-d'oeuvre)
Il n'est que neuf heures lorsque Harry se glisse entre les larges portes de l'église du village. L'air est encore bleu du petit matin, et dans la nef silencieuse, les rangées de chaises s'alignent dans une semi-obscurité. Harry s'avance prudemment, ses pas résonnant trop fort sur le sol froid. Il observe les vitraux face à lui, qui forment une rosace un peu fade. Au plafond, une croix pend, un peu grise. La seule source de lumière provient d'un petit banc recouvert de bougies aux flammes faiblardes. L'odeur n'est pas très agréable, mélange de vieilles pierres un peu moisies, de cire et de poussière. Mais Harry ne semble pas y faire attention. Il s'assoit au milieu d'une rangée, la chaise grinçant un peu lorsqu'il s'installe. Il reste immobile un moment, les mains posées sur ses cuisses, comme s'il ne savait pas vraiment quoi faire, démuni face au silence immense et pesant régnant dans l'église.
Harry n'est pas croyant. Ce n'est pas ça. Il aime seulement le calme paisible et sombre des lieux de culte. Il aime la façon dont ceux-ci semblent hors du monde, épargnés par la folie des hommes. Dehors, le soleil ronge les tuiles centenaires de l'église. À l'intérieur, aucun bruit ne filtre. Le temps n'existe plus.
Harry aimerait savoir comment arrêter le temps. Il aimerait être capable, l'espace d'un instant, de le retenir entre ses doigts pour qu'il ne coule plus. Mais le temps saurait se faufiler, sans doute, comme une eau de rivière.
Il ferme un peu les yeux. Les cloches ont arrêté de sonner au moment où il entrait, mais il sent encore leur vibration sourde jusque dans les dalles de pierre du sol. Il est bien, ici. Souvent, chez lui, pour échapper aux disputes de ses parents, il allait trouver refuge dans la petite chapelle au coin de la rue. Il savait que personne n'aurait l'idée de l'y trouver, que personne ne ferait attention au garçon assis sur une chaise, le dos rond, les yeux baissés.
Il étire ses jambes. Comme toujours ces temps-ci, lorsqu'il n'a rien à faire, il se met à penser à Louis. Ils n'ont pas dormi ensemble cette nuit. Harry se demande ce qu'il fait, s'il a pensé à lui, un peu, avant de s'endormir. Louis lui manque de plus en plus. Harry sait que c'est un peu stupide... Ils se voient sans arrêt. Mais quand même. Louis le rend heureux. Harry n'avait pas ressenti ça depuis longtemps... C'est agréable d'être près de lui, à ne rien faire d'autre que lire, discuter de tout et rien, s'embrasser lentement. C'est agréable de ne pas avoir à prétendre, ou de ne pas avoir peur de dire un mot de trop... Louis est fascinant. Harry voudrait pouvoir le garder près de lui pour toujours, et l'idée lui donne le vertige.
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Cela aussi passera - Larry Stylinson
FanfictionFICTION TERMINÉE ♒︎ 1993. Louis a seize ans, un corps d'adolescent dont il ne sait pas quoi faire, des désirs en pagaille au fond du ventre, des rêves qu'il pense impossible à réaliser. C'est l'été, un été comme tous les autres, lent et brûlé de so...