(tw : violence verbales et physiques/homophobie/alcool/tentative de suicide)(oui, ce chapitre est assez dur psychologiquement, je suis désolée, j'espère que vous n'allez pas passer un trop mauvais moment quand même :( )
(j'ai mis la chanson goodbye blue sky en média... je l'ai beaucoup écouté en écrivant, et c'est à peu près le mood entier du chapitre. si vous l'écoutiez avant pour vous mettre dans "l'ambiance" (et quelle super ambiance lol), ce serait super... et si vous voulez l'écouter pendant, je vous conseille de le faire vers la fin du chapitre, voilà voilà)
1993
- H A R R Y -
« Tu ne m'as rien laissé que ces mots pour me faire mal de toi. »
— Alain Duault
Ce soir, le soleil a une couleur de fin du monde.
Assis par terre sur le trottoir, Harry joue avec les lacets trop longs de ses Converse. Il attend Louis, les yeux fixés sur le ciel qui a cette teinte étrange, entre l'orange et le gris. Harry se sent triste sans vraiment savoir pourquoi. C'est peut-être dans la lourdeur de l'air. Ou dans cette couleur sans nuances, aussi barbouillée que la palette d'un peintre ne sachant plus où il va.
Il appuie ses mains derrière lui, sur le bitume. Dans ses paumes, il sent s'imprimer toutes les aspérités du sol encore chaud de l'après-midi. Il ferme les yeux.
Et puis, il l'entend. Le skate de Louis. Il n'y a que lui pour se déplacer sans arrêt sur sa planche. Il entrouvre à nouveau les paupières, suffisamment pour voir le jeune homme s'approcher, en plein milieu de la route. Il porte un débardeur trop large et un short en jean un peu informe, bras écartés comme s'il cherchait à enlacer le vent. Harry sourit un peu. Le ciel, subitement, ne semble plus si menaçant maintenant que les cheveux de Louis sont auréolés des derniers rayons timides du soleil.
Louis se laisse tomber près de lui. Ses genoux plient sur le sol. Le skate roule quelques mètres plus loin. Il se met à rire, il a l'air heureux, et il attrape Harry par les joues, doucement, et l'embrasse. Juste comme ça. Harry pose sa main sur son bras, surpris. Pourtant, le geste et la douceur des lèvres de Louis sur les siennes font gonfler son coeur un peu trop vite. Quand Louis se recule, Harry cligne des yeux. C'est toujours comme ça. Il se sent mal, parfois, face à la façon dont Louis est lumineux, éblouissant de jeunesse et de joie de vivre. Harry se sent bien trop souvent comme un torchon déjà sale, bon à mettre à la poubelle.
— Salut, murmure Louis, le pouce toujours sur sa joue.
— Salut, répond Harry.
Et ils se sourient.
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Cela aussi passera - Larry Stylinson
FanficFICTION TERMINÉE ♒︎ 1993. Louis a seize ans, un corps d'adolescent dont il ne sait pas quoi faire, des désirs en pagaille au fond du ventre, des rêves qu'il pense impossible à réaliser. C'est l'été, un été comme tous les autres, lent et brûlé de so...