Chapitre 1

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- Harry ! Cria la rousse.

- Non ! Laissez nous ! Laissez-la ! Gémit se dernier.

- Harry !! Réveille-toi ! S'il-te-plait Harry !

Le jeune homme se réveilla en sueur. Euphémia était là, assise sur son lit, le tenant par les épaules. On voyait la peur dans son regard. Elle prit son frère dans ses bras, soulagée de le voir de nouveau conscient. Elle se détacha de lui, l'air grave.

- Encore lui ? Demanda-t-elle.

- J'ai cru qu'il... Qu'il allait te tuer. Comme il a tué Cédric.

- Ça n'arrivera pas, tu m'entends ?

Le brun à lunettes hocha péniblement la tête, aucunement convaincu des propos de sa sœur. Elle se leva et descendit à la cuisine chercher un verre d'eau pour Harry. Elle tomba né à né avec Vernon et Dudley, à la sortie de leur chambre.

- C'est bientôt fini, ce vacarme ? S'énerva son oncle. C'est la troisième fois cette semaine ! Il dormira dans le jardin, si ça continue !!

- Oui. Répondit sèchement la rousse. Il s'est calmé.

- Où tu vas, comme ça ? Demanda bêtement son cousin.

- Lui chercher de l'eau.

- Je te préviens, jeune fille, l'avertit le gros balourd qui lui servait de tuteur, s' il y a la moindre goutte d'eau sur la moquette, je...

- Oui, je sais. Tu le dis à chaque fois. Pas de Poudlard.

Elle planta les deux hommes sur le palier et descendit chercher un verre. Elle se tourna vers le foyer, espérant le temps de quelques secondes que son parrain serait là, à l'appeler. Mais rien. Évidemment.

¤¤¤

Euphémia accompagna Harry se promener le lendemain. Elle jugea qu'il avait besoin de penser à autre chose, et qu'il ne devait pas rester seul. C'est sous un soleil de plomb qu'ils passèrent l'après-midi. Les aires de jeux étaient désertées, et les champs presque brûlés par le manque de pluies ces dernières semaines. Elle essaya tant bien que mal de faire sortir Harry de sa bulle, en lui parlant de tout et de rien, et parvint à lui arracher un ou deux sourires.

- Tu sais, commença le brun. Ils ne parlent nulle part de Voldemort. Pas même dans la Gazette du Sorcier.

- Ils ne veulent peut-être pas inquiéter plus que de raison la population ?

- Plus que de raison ?! S'écria Harry. Cédric est mort, Effie, et tu voudrais qu'on ne fasse comme si de rien n'était ?! Toi aussi tu l'as vu ! Tu étais dans ma tête !

- Je n'ai pas dit ça Harry. Répondit calmement Euphémia. Bien sûr que je veux que la mort de Cédric soit honorée, et peut-être même vengée. Mais, tu vois, j'essaie de trouver une raison valable quant au silence du Ministère ! Et je pense que l'on n'aura pas la réponse avant d'aller nous même la chercher !

Son frère ne répondit pas. Il se posa sur une balançoire, les épaules voutées. Il était vraiment mal. Elle s'assit par terre, à côté de lui, et respecta son silence. Elle se laissait bercer par le bruit des quelques coups de vents chauds caressant leur peau lorsqu'elle entendit des voix fortes se diriger vers eux. Elle rouvrit les yeux et vit Dudley et ses sbires. Ils lui faisaient penser aux gardes du corps d'un certain Malefoy, le premier sorcier de son âge qu'elle vit avec son frère, le jour où ils étaient allés chercher leurs fournitures et robes pour leur rentrée à Poudlard, chez Madame Guipure. Elle l'avait trouvé moyennement sympathique avec elle, mais il était infect avec son frère, et elle ne savait toujours pas pourquoi. Un haussement de voix la fit sortir de ses pensées.

- Moi au moins j'ai pas peur de mon oreiller ! Se moquait son cousin, ses cheveux blonds plaqués sur son front par la sueur.

- Laisse le tranquille Dudley. Interrompit la rousse.

- Ooooh, et t'as besoin de ta sœur pour te défendre ! Eh bah ! Elle était là aussi avec Cédric ?

- La ferme. Coupa Harry.

- « Ne tuez pas Cédric ! Maman j'ai peur ! » Rigola le blond transpireux. Elle est où votre maman ? Hein ?

C'en fut trop pour Harry qui se jeta, furibond, sur Dudley. Il brandit sa baguette sous son menton, et tous explosèrent de rire. Tous, sauf Euphémia et Dudley. Le blond savait parfaitement la dangerosité de ce bout de bois, et la jumelle se précipita sur son frère, tentant de l'empêcher de faire du mal à Dudley.

- Harry ! Hurla-t-elle. Il n'en vaut pas la peine ! Ne fais pas quelque chose que tu pourrais regretter...

Harry ne répondit rien, et continua de fixer son cousin, tous deux immobiles. Euphémia releva la tête en sentant que les rayons chauds du soleil quittaient le ciel. Elle vit le ciel devenir noir, bien trop vite pour que ce soit un simple phénomène météorologique.

- C'est toi qui fais ça ?! Demanda Dudley à Harry, totalement paniqué.

- Je ne fais rien du tout ! Répondit le brun, déstabilisé. Effie ?

- Moi non plus. Répondit la rousse, l'air grave. Allons-nous en, quelque chose cloche.

A l'instant où elle prononça ces paroles, un rideau de pluie s'abattit sur les adolescents. Le trio se mit alors à courir à en perdre haleine, tremblants de froid. Cette averse glacée et le vent mortifiant étaient vraiment étranges. Effie sentit une présence glaciale derrière elle. Elle se retourna rapidement, et vit que des Détraqueurs flottaient autour d'eux. La panique prit possession de son corps et couru de plus belle.

- HARRY! S'égosilla la jeune fille. Détraqueurs !!

Le brun se retourna et pâlit en voyant les deux Détraqueurs. Dudley ne comprenait rien. Il ne prit cependant pas le temps de se demander pourquoi sa cousine hurlait le nom de quelque chose d'étrange, et qu'elle se retournait sans cesse pour ne fixer que le chemin qu'ils avaient parcouru. Il suivit comme il le put les jumeaux sous un pont, à l'abri de la pluie.

- Qu'est-ce qu'on fait ?! Demanda Harry à sa sœur, hors d'haleine.

- Je n'en sais rien ! Répondit la rousse. On ne peut pas revenir à Privet drive, ils pourraient faire un massacre dans le lotissement.

Les lumières grésillèrent. L'air était encore plus froid qu'avant. Le givre parcourut les murs, à une vitesse impressionnante. Ils étaient là.

Un des Détraqueurs entra dans le tunnel, et Euphémia se paralysa par peur. L'autre plaqua Dudley au mur, et ce dernier sentit une force invisible le soulever de terre, et peu à peu, son âme être aspirée, faisant ressortir ses peurs les plus profondes. Harry tenta de lancer un Patronus, violant les lois sorcières. Sa sœur s'effondra à terre, rampant sur le dos, en tentant d'échapper à l'autre détraqueur qui la surplombait. Elle n'avait pas sa baguette, et quand bien même, elle n'avait jamais apprit à lancer un Patronus.

Prit d'un peur sans nom, Harry lança son sortilège, juste à temps pour de Dudley échappe de peu à la mort, et sa sœur aussi. Les ombres furent repoussées, et la chaleur regagna du terrain. Euphémia suffoquait, et Dudley semblait complètement lessivé, traumatisé de ce qu'il vit. Harry se précipita vers eux, et sa sœur l'aida à relever Dudley, lorsque la silhouette d'un frêle et vieille dame apparut à l'entrée de la voute.

| WHEN ALL FALLS DOWN | Fanfic HPOù les histoires vivent. Découvrez maintenant