Chapitre 7

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Ce chapitre est un peu long et compliqué... Désolée! J'espère qu'il vous plaira quand même :)

Thomas n'hésita pas une seconde pour revenir sur les quelques pas qu'il avait posés sur le seuil. Entre ses dents crispées, il aurait surpris sa langue supplier aux portes de se refermer. Ses yeux pourtant ne pouvaient se détacher de l'immonde personnage qui se tenait devant lui. Les rides de ses paupières alourdies couvraient une partie de la sphère de ses yeux trop sombres et trop gros. Ses lèvres tirées dénudaient des dents si blanches qu'elles tranchaient avec la grisaille de sa peau, gardant par des fêlures un souvenir amer de certains coups reçus dans une lointaine enfance. Il était laid et cette laideur ne venait pas du temps qui lui avait glissé entre les doigts mais bien du monstre qui lui rongeait les os depuis longtemps.

-Allons docteur Sanders, retournez à votre place. Il est fort probable que votre tête ne lui revienne pas, et cela sans surprise de votre part n'est-ce pas ?

L'homme qui venait de parler s'était levé à son tour pour se poster près du garçon. A ses côtés le militaire se plia en un salut. Jamais le garçon n'aurait pensé qu'un tel poids puisse se soumettre à qui que ce soit mais là était son erreur. Le vieux docteur, lui, s'était exécuté depuis longtemps et avait regagné son siège en silence, sous l'œil méfiant de Thomas.

-Excusez-le, monsieur Edison, de l'image que vous avez de lui, s'embêta le grand personnage en tendant sa main à Thomas, il n'est rien de l'horrible bonhomme auquel vous avez autrefois été confronté. Je suis Alexander Paige.

Thomas saisit la main de l'homme sans hésitation. Etrangement, il y avait quelque chose de rassurant dans cette figure souriante aux cheveux d'un roux étonnant. Pas grand chose bien sûr, mais suffisamment pour faire oublier à Thomas ses premières impressions sur les raisons de sa venue. Peut-être était-ce le respect mutuel qu'il instaurait en utilisant le « vous » pour un enfant ? Il se risqua une question.

-Vous êtes un professeur ?

L'homme ne devait pas s'attendre à cette réponse puisqu'il se mit à rire bruyamment.

-Si je suis un...? Oh non non, vous n'y êtes pas. Cela n'est pas mon rôle. Disons que j'ai un poste un peu plus important- il jeta un regard en arrière comme pour s'assurer de l'accueil de ses dires – mais juste un peu hein ?

C'était amusant la façon dont il s'exprimait. Il était adulte, certes, mais Thomas percevait en lui l'enfant qu'il était encore malgré la trentaine d'année qui devait l'en séparer.

-Alors, vous êtes...?

-Oh, excusez-moi, se reprit monsieur Paige, je suis le fondateur de WICKED.

La bouche de thomas s'ouvrit en un O des plus convainquant. Jamais au grand jamais il n'aurait imaginé qu'un tel énergumène puisse être à la tête d'une telle organisation, encore moins pouvoir un jour le rencontrer.

-Choquant n'est-ce pas ? Oui ça le fait souvent la première fois qu'on me rencontre. Mais ne vous inquiétez pas, ça passera. Veuillez à présent rejoindre les autres, nous allions commencer.

Le garçon, ahuri, prit alors sa place pendant que la porte se refermait à la sortie du militaire. Il commençait à avoir quelques inquiétudes sur sa convocation. Ne s'étaient-ils pas trompés de personne ? Après tout que faisait un enfant dans la même salle que le fondateur même de WICKED ? Il se risqua alors un regard sur la tablée dans l 'espoir de dénicher des réponses. Ce qu'il trouva plus où moins. En effet, en plus des neuf autres personnes habillées de l'éternelle blouse blanche, trois autres paraissaient avoir son âge : l'un, au teint basané, tapant des ongles sur la table en rythme comme la trotteuse d'une horloge, à ses côté une jeune fille rousse et enfin, la dernière, le regard vide jouant de ses mains blêmes avec quelques mèches ondulées de ses cheveux (il fallait noter que c'était la première fois depuis un moment que Thomas rencontrait de filles de son âge, ce qui amplifia son embarras).

Terre, sous la flamme de trois bougiesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant