11. Nous Deux... Plus Elle

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Vendredi 24 mai 2019
21h24
Résidence Jensen-Greenwood

Assis à mon bureau, je m'applique à réaliser mon devoirs de maths. Il faut que je le termine avant demain, histoire de rien avoir à faire ce week-end. Hélène nous a prévu un 'petit' voyage pendant ce congé de 4 jours. Et comme c'était trop juste, elle nous a même exempté de classe le mercredi. Ce qui fait que nous allons pouvoir passé un maximum de temps chez mes grands parents maternels à Indianapolis. Cassie a hâte de les revoir, tout comme moi. Ce sont les seuls avec qui nous pouvons parler de nos parents sans avoir peur que ça finisse en larme. Hélène est encore sensible sur ce sujet. Et leurs amis sont pareils, voire pire qu'elle. Quant à nos grands parents paternels, c'est même pas la peine d'y penser. Déjà parce qu'on ne sait pas où ils sont. Et puis, vu tout ce que mes parents et ma tante m'ont raconté sur eux, je serai plutôt heureux de ne jamais les rencontrer.
Je n'ai pas eu besoin d'en apprendre beaucoup sur eux pour commencer à les détester. Premièrement, ils se sont hautement opposés au couple que formait mes parents et cela dès le début de leur relation. Deuxièmement, quand ma mère est tombé enceinte alors qu'elle n'avait que 17 ans, ils ont renié mon père avant de le jeté dehors. Et comme sa sœur, ma tante, avait voulu s'interposer, elle aussi s'était retrouvé à la rue. Heureusement que les parents de ma mère étaient là : ils ont accueillis tout ce beau monde sans aucune réticence. Et enfin, troisièmement, le pire de tout, ils n'ont même pas daigné venir à l'enterrement de leur fils et de sa femme. Bref, ils sont détestable au possible et on se porte tous bien mieux sans ses parodies d'être humain dans nos vies. Autant vous dire que je hais le simple faite d'être lié à eux.
Deux coups nets à ma porte me font sortir de mes rêvasseries. Je me retourne sur ma chaise en lançant :"Oui ?". Cassie débarque en courant dans ma chambre avant de se jeter sur le lit en riant. Je souris en la regardant puis reporte mon attention sur ma tante, elle aussi dans ma chambre. Je l'interroge du regard alors elle prend la parole :

"Je voulais juste savoir où tu en étais., elle me dit gentiment.

-Presque à la fin, je fais ma valise juste après.

-Parfait, mais ne tarde pas trop. On a de la route demain."

Elle conclue en souriant avant de me dire bonne nuit. Quand elle entend ma tante l'appeler, Cassie descend de mon lit et accours vers moi. Je lui bise le front en lui souhaitant de faire de beau rêve. Elle me répond "Toi aussi !" avec un sourire rayonnant qui me fait fondre. Puis elle sort de la pièce, suivit par Hélène. Je soupire avant de retourner à mon devoir. Ce week-end nous fera du bien à tous, surtout à moi. J'ai besoin de m'éloigner un peu pour réfléchir à tout un tas de choses... dont ma principale préoccupation depuis quelques mois : Ethan Fucking Delahay. Ma relation avec le châtain est la même depuis le nouvel an. On sort ensemble, mais cachés. Ce qui signifie pas de rencart en publique ou avec des amis, pas de discutions trop longues au lycée et surtout mensonge continue à chacun de mes proches. Si cette situation ne m'a pas dérange pendant les premiers mois, elle commence à devenir pesante. J'ai toujours détesté mentir, surtout à ma famille. Pour vous dire, je hais tellement ça que j'ai fait mon 'coming out' dès que j'ai eu le moindre doute, vers mes 13 ans. Et leur réaction m'a confortée dans mon idée : aucune vérité n'est bonne à cacher. Mais pour être honnête, le soucis n'est pas vraiment qu'il mente et m'oblige plus ou moins à mentir. Le véritable problème, c'est l'insupportable bourgeoise pom-pom girl qui lui sert de couverture (à comprendre : de petite-amie). Le voilà, le cœur de mon mal-être : j'aurai beaucoup moins de mal à supporter mon copain si il n'était que MON petit copain. Et non, je ne suis pas jaloux. Pas même quand il met son bras sur ses épaules ou qu'ils s'assoient côté à côté à la cafet'. Et je n'ai absolument pas envie d'étriper la brunette quand elle prend sa main ou qu'elle essaye de l'embrasser, pas du tout... Forcé d'admettre que les vents qu'elle se prend systématiquement me font quand même bien rire.
Mon devoir est terminé mais je suis toujours assis à mon bureau. Je m'applique à gribouiller une espèce de Jessica Vancanp sur mon brouillon. Alors que je suis en train de terminer sa transformation en démon, j'entends quelqu'un frappé. Je dis à cette personne d'entrer sans me retourner. Comme personne ne rentre je répète plus fort. Rien. Je me lève rapidement quand j'entends deux nouveaux coups. J'ouvre ma porte et suis surpris en voyant le couloir vide et plongé dans le noir. Je fronce les sourcils, perplexe, avant d'entendre quelqu'un frapper à nouveau. Je ferme la porte en me retournant vers les seules autres ouvertures de ma chambre : mes fenêtres. Je m'approche de celle donnant sur le balcon puis tire lentement un premier rideau. Je reconnais l'ombre présente de l'autre côté du verre. J'ouvre alors mes rideaux en grands avant de faire pareil avec les vitres.

C'est compliqué...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant