Les aventures de Valentin - Vald

T'inquiètes 2

Pdv Vald

La tisane m'avait fait du bien. Les vertiges et la fièvre me faisaient moins souffrir et je commençais à me sentir juste très fatigué. Je sentais les mains de Chloé sur mon genoux. Et puis, plus rien...

J'ai du m'endormir un petit temps, car quand je rouvre les yeux, le soleil se couche. La lumière orangée qui rentre dans la pièce éclaire Chloé, qui dort en boule sur le fauteuil. Elle est vraiment mignonne. Je lui suis aussi reconnaissant car elle a l'air de se foutre de mon statut de célébrité. J'aurai pas supporter de sentir des mains de fangirl sur moi.

Mentalement, je fais le tour de mon corps. Mon genou me fait un peu mal mais ça va. J'ai toujours super chaud et ma tête est toujours lourde mais je me sens mieux que tout à l'heure. Mieux, j'ai faim.

Décidé à ne pas la réveiller, j'essaye de me relever tout seul mais mes bras refusent de répondre et je reste là à me tortiller sur le lit. Ça dérange Chloé qui s'étire et ouvre les yeux. Elle me regarde et soupire, un petit sourire en coin.

- Qu'est ce qui se passe mec ? T'as pas compris qu'il fallait que tu te reposes ?

- J'en ai marre d'être couché et j'ai trop la dalle.

Elle se lève et vient s'assoir à côté de moi, posant une main sur mon front.

- C'est plutôt bon signe... T'as l'air d'aller mieux. Tu veux te mettre assis ?

J'acquiesce.

Elle se place au dessus de moi, passe une main sous ma nuque puis l'autre sous mes épaules. Lentement, elle me relève. Ses cheveux me chatouillent le nez et je peux sentir son odeur. Volontairement ou non, je reste mou et arrivé en position assise, elle est obligé de me maintenir contre elle. Presque automatiquement, j'enfuis ma tête dans son cou et l'entoure de mes bras. Elle se fige un instant avant de se détendre. 

Sa main, d'abord hésitante, me caresse le dos et elle vient poser son front contre le mien. Les yeux mi-clos, je regarde son buste se soulever régulièrement au gré de ses respirations. Son souffle réchauffe mon visage. On reste comme ça plusieurs minutes dans un silence total. Elle doit se dire que je suis bizarre, d'ailleurs je me le dis aussi. Je suis pas très câlin d'habitude, pas insistant non plus surtout avec les inconnus. Il faut croire que j'en ai besoin à cet instant.

Chloé bouge légèrement. Puis, d'un mouvement d'épaule, elle replace à la verticale ma tête que ses deux mains viennent tenir.

- Tu te sens d'aller manger dans le salon ? Je pense que t'as assez de forces et les mecs ont fait des frites.

- Tu vas réussir à me porter ?

Elle pouffe à ma blague pourrie.

- Je vais aller chercher les gars et faut qu'on t'habille d'abord... Tu me montres comment tu tiens assis tout seul ? Comme un grand ?

Elle avait pris le ton qu'on prend pour parler à un très jeune enfant. C'est à moi de rire à sa blague pourrie. En gardant ses mains sur mes joues, elle commence à déplier ses jambes hors du lit, et, juste avant de se lever, dépose un baiser furtif sur mon front. Heureusement qu 'elle me tourne le dos, elle m'aurait vu rougir.

- Ou es ton sac ? ... Là...

Elle me sort un t-shirt et un short pris au pif.

- Tu veux pas faire un peu attention à mon style ? J'suis V.A.L.D quand même.

- Tu vas pas pouvoir t'habiller tout seul et tu fais le malin ?

Là je me dis qu'elle est vraiment marrante. Elle revient vers moi et me présente le T-shirt.

- Lève les bras.

Je m'exécute, me casse à moitié la gueule mais elle me rattrape en me passant le t-shirt par la tête.

- Passe ton bras... Ouai... le deuxième... Ok. Le bas maintenant...

Elle m'aide à me rallonger pour m'enfiler mon short. La scène est grotesque et ça me fait chier d'être dans le rôle du fragile. Visiblement, Chloé s'en tape. La tâche terminée, elle souffle un coup.

- Je vais chercher Ad.

Je la regarde marcher vers la porte et me remet assis tant bien que mal.

- Tu vois, je tiens tout seul comme un grand.

Elle se retourne et me sourit avant de disparaître derrière la porte. Deux minutes plus tard, Ad y passe la tête, suivi de Bachir.

- Paraît que t'as besoin de porteurs ? Tu veux pas un éléphant tant que t'y es ? C'est plutôt facile à trouver ici.

Pour toute réponse, j'étire difficilement mes jambes vers le bord du lit et ils m'attrapentchacun un bras. D'un coup sec ils me mettent debout, et m'aident à marcher. Les vertiges reprennent de manière assez violente mais la distance n'est pas très grande. Ils me posent sur le canap' à côté de Marti.

- Alors, bien dormi ?

Ma tête part en arrière le temps de se stabiliser. J'entend des pas qui arrivent de la cuisine et je sens une odeur de friture. Mes yeux s'ouvre sur le visage de Seezy, tout content de son assiette de frites-mayo qu'il pose sur le bras du canapé. Tranquillement, je commence à manger en essayant de ne pas montrer à quel point ça me fatigue de soulever des putains de frites.

Les gars discutent de la situation, m'incluant dans la conversation sans me forcer à y participer activement. 

- On peut changer les billets. Repousser le départ de deux-trois jours. C'est possible Merkus ?

- C'est pas impossible, faudrait passer un certain nombre de coup de fil mais ça devrait pas coûter trop cher.

- Universal a les moyens, on s'inquiète pas pour ça...

- Ça fait chier quelqu'un d'avoir trois jours de retard ? ... Non ? ... Ok, on attend encore 48h et si on sens que ça va être chaud de rentrer l'album, on décale le retour. Ça te va Val ?

- Ouai... Merci les gars.

Les cinq me répondent à l'unisson :

- T'inquiètes !