Les aventures de Valentin - Vald

Tempête

Pdv Vald

D'un côté, je sais qu'elle a rien fait de mal. Elle a pris soin de moi et maintenant que je vais mieux, elle retourne à ses propres affaires. C'est dans l'ordre des choses. De l'autre côté, elle s'est barré comme une voleuse sans attendre que je me réveille et je suis persuadé qu'elle cherche à fuir mes questions. Hier, quand les gars m'ont appris qu'elle s'était barrer, ma poitrine s'est serré malgré moi. J'ai passé la journée à espérer qu'elle se pointe le soir et ma nuit à la détester.

Putain elle m'énerve ! J'ai pas envie de lui répondre mais je veux pas que les gars se doutent de quelque chose alors la réponse vient , plus froide que ce qu'il aurait fallu.

- Ça va.

Elle s'est agenouillée devant moi et à voir son regard, je la blesse. Malgré tout, elle continue sur un ton égal. Visiblement, cacher ses sentiments, c'est sa spécialité.

- Ça serai bien si je pouvais t'examiner au calme.. Vérifier que tout va bien...

- Je me sens bien, pas besoin.

- Pour moi y'a besoin. Même si t'as plus de symptômes, ça me rassurait de contrôler ton pouls et ta température..

Elle me parle d'une voix douce mais je sens qu'elle ne lâchera pas. Les sourcils froncés, je lève mes yeux vers elle. Sa tête est penchée sur le côté et elle me regarde d'un air triste. Presque instantanément, ma colère diminue et mes lèvres s'étirent en un sourire. J'aurai pas dû. Son visage s'illumine et elle me prend la main.

- Viens, on va dans ta chambre...

Je la suis, résigné.

Allongé sur le lit, mes yeux se perdent dans le plafond. Elle s'active autour de moi et passe sa main sous mon t-shirt pour prendre mon pouls. Détendu, je lâche prise. La question omniprésente dans ma tête passe mes lèvres sans que je m'en rende compte.

- Pourquoi t'es pas restée hier ?

Silence. Cette intervention brusque la fait se stopper net. Ses mains se retirent et une expression de peine apparaît sur son visage.

- Bah tu vas quand même beaucoup mieux, j'allais pas rester à ton chevet à vie...

Décidé à être honnête, j'enfonce le clou. 

- T'aurais quand même pu rester jusqu'à ce que je me réveille... A croire que t'en as rien à foutre.

- Si j'en avais rien à foutre, j't'aurais pas fait un bisou avant de partir.

- Je m'en souviens pas.

Nan, je m'en souviens vraiment pas. Alors comme ça, elle me fait des bisous quand je dors ? Malgré moi, un sourire apparaît sur mes lèvres. J'aurai du l'éviter sachant que Chloé commençait à s'énerver. Elle se relève, amer, et me fixe. La jeune fille passe à l'attaque.

- Et puis d'abord je vois pas pourquoi j'en aurai quelque chose à foutre. T'es pas de ma famille ni de mes amis. Qu'est ce que ça change pour moi si tu crèves ? Rien ! Alors au lieu de faire un caca nerveux parce que tu t'es levé tout seul, reconsidère un peu les deux jours que j'ai passé à te soigner gratuitement en laissant de côté mon propre taff...

Merde, elle a raison. Putain, je suis vraiment con. Mais je veux pas lui montrer et c'est ma fierté qui se remet à parler. Son ton m'a vexé.

- Fallait pas m'aider dans ce cas. Les gars m'auraient emmené au village et...

- Et tu serais mort car le voyage t'aurait tué ptit con.

- Tu me traites de ptit con ? Je crois qu'on a plus rien à se dire alors.

Je me lève et fouille dans mon sac. J'en retire une centaine de dollars et lui jette à la gueule. C'est visiblement l'insulte ultime pour elle. Elle s'approche du bureau sans ramasser l'argent et commence à remballer son matos. Ses gestes sont brusques. Elle est tellement en colère qu'elle en tremble un peu. En l'observant, je me rend compte que j'ai peut être été trop loin. Je m'approche par derrière et lui saisit un bras. Elle se dégage violemment et ramasse ses sacs.

- Va te faire foutre putain. Et tu sais quoi ? Si la fièvre revient, venez pas me chercher parce que je t'aiderai pas.

La porte claque. Elle est partie. Je reste planté là un petit temps jusqu'à ce que Ad passe la tête par l'embrasure.

- Que pasa ? On a vu Chloé partir en furie... Vous vous êtes pris la tête ?

- Il se passe rien, elle est conne c'est tout. Les gars sont prêt ? On a un album à enregistrer putain !

- Calme toi mec, on est prêt.

Ad s'énerve jamais, c'est chiant parfois. Genre là tout de suite, j'aurais bien aimé passer mes nerfs sur quelqu'un, renverser des trucs dans la pièce et hurler un bon coup. Mais nan, il fait sa tête de meilleur pote calme et compréhensif... Fait chier. Je soupire une seconde et le regarde.

- Ok, on y va.