Chapitre 5

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          Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ? je songe en marchant de long en large dans la pièce. Je me suis enfermée dans ma chambre dès que je suis revenue. Je me laisse tomber sur mon lit puis enfouie mon visage dans mes mains. Je viens d'apprendre que Kyoya est parti s'entraîner dans un lieu éloigné, dont je ne connais même pas le nom, pour vaincre Ginga. Notre dispute m'a fais souffrir mais savoir que nous sommes loin l'un de l'autre me rends encore plus malheureuse. Je pense : "Il n'était pas obligé de me quitter ! Il pouvait très bien s'entraîner à Bey-City et s'améliorer. S'il était resté, on aurait fini par se réconcilier. Tout ça n'a aucun sens." J'étouffe mes sanglots pour que personne ne m'entende. Mes amis se sont suffisamment inquiétés de mon départ précipité pour que je n'en rajoute pas. Pourtant, je n'arrive pas à empêcher les larmes de dévaler mes joues. Toute la tristesse que j'ai ressenti de longues heures plus tôt, en apprenant la nouvelle, s'abat sur moi avec force. Je hoquette. Je cesse de lutter pour laisser libre cours à mon chagrin. Mieux vaut s'abandonner à sa peine plutôt que de l'enfouir au fond de mon cœur et risquer qu'elle n'explose à n'importe quel moment. De toute façon, je n'ai ni la force, ni le courage d'affronter mes émotions. Je me pelote dans un coin de mon lit, le visage posé contre un coussin que je serre contre mon corps frêle. J'ai beau avoir fini par accepter mon chagrin, je ne veux toujours pas inquiéter mes amis. Je me redresse brusquement en entendant trois coups secs sur la porte. Je me force à respirer normalement et essuie mes yeux en m'asseyant.

- Oui ?

- Jade, c'est moi. Je peux entrer ?

- Bien sûr.

Madoka entre dans la pièce, une moue soucieuse sur le visage. Elle me détaille, je lui offre un doux sourire. Elle est soulagée de voir que je semble aller mieux que les jours précédents.

- Tu viens ? J'ai préparé le dîner.

- J'arrive tout de suite.

Après dîner, je vais directement me coucher.


          - C'est une belle journée. Tu ne trouves pas Jade ? demande Kenta.

- Si, elle commence bien.

Même si j'aurai préféré que tu sois là aussi.

- A quoi tu penses ? m'interroge Ginga.

- J'imaginais les magnifiques combats Beyblade que vous pourriez faire aujourd'hui ! je m'exclame d'un ton faussement enjoué. Mais je ne viens pas avec vous, j'ai énormément de choses à faire ces derniers temps.

- Ok, me dit le roux.

- Bonne idée ! Ginga, si on en faisait avec Akira, Osamu et Takashi. Et Benkei aussi.

- Super ! Allons les chercher. On se voit ce soir Jade, déclare mon cousin.

- D'accord. A plus tard et amusez-vous bien.

- A plus.

Dès que les garçons sont partis, je laisse mes épaules s'affaisser. Jouer la comédie m'épuise. La seule raison pour laquelle je le fais, c'est par crainte d'inquiéter mes amis. Kyoya occupe la moindre de mes pensées. J'espère sincèrement qu'il va bien. Je préfère me quereller avec lui plutôt que de ne plus avoir de ses nouvelles. Bien que je sais que le vert ne me retourne pas mes sentiments, j'ai hâte de le revoir. L'unique chose qui me réconforte est de savoir qu'il va revenir. Un léger sourire, le plus franc depuis longtemps, apparaît sur mes traits. Je pars le cœur plus léger vers le parc où nous avons passés notre dernier bon moment. Puisqu'il va s'entraîner durement, et bien moi aussi. Je vais m'entraîner dur tout les jours.


         Encore une nuit trop courte, je m'entraîne tellement dur que j'ai réussi a créer deux nouveaux coups spéciaux en plus du Rugissement Tempétueux de la Lionne. Je les ai nommé Danse Endiablée des Crocs du Vent et Explosion Dévastatrice de la Lionne. Je ne les ai pas tout à fait mis au point mais mes rafales de vents sont beaucoup plus puissantes qu'avant, j'y suis presque ! Je m'entraîne tellement que, par moment, j'oublie totalement Kyoya. Mais le vert accapare de nouveau mes pensées dès que je m'arrête. Le soir, je m'assois sur le rebord de ma fenêtre. Je regarde les rares étoiles qui réussissent à scintiller malgré les lumières de la ville. Cela me rends nostalgique. Lorsque j'étais encore dans mon village natal, je pouvais toutes les distinguer clairement. Je me demande : "Est-ce que Kyoya regarde aussi le ciel ?". Quelle douce consolation que d'imaginer le vert, le regard perdu dans les étoiles, ses yeux reflétant la voûte céleste. En fermant les yeux, je le vois si distinctement que j'ai l'impression de pouvoir le toucher. Je souris tristement car je suis persuadée que je ne passerai jamais ce genre d'instant avec lui.


Voilà pour le deuxième chapitre de la semaine comme promis. Il beaucoup plus court que les autres mais j'avais pas trop d'idées. Bonne lecture et à la prochaine les loulous <3

La bladeuse sauvageOù les histoires vivent. Découvrez maintenant