Chapitre 18: Jusqu'au Bout

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"Vois-tu cet endroit, Rey ? Dit Meltior toujours assis sur son bloc. C'est ici que je viens me recceuillir... Pour me préparer à l'avenir... Pour préparer ce qui va suivre dans ce monde... Après moi...

J'essayais alors tant bien que mal de me relever, l'Épée Sacrée me régénérant.

-Sache que je ne suis pas le dernier de ma cause, il y a Tara... Et mon Sorcier !

-Votre Sorcier n'existe pas ! Crachais-je, me redressant. Ce n'est qu'une invention de votre esprit, personne ne l'a vu !

-Tu te trompes, me répondit-il aussitôt. Et contrairement à ce que tu crois... Tu l'as déjà vu !

-Pff, je crachais un dernier flot de sang tandis que ma dernière blessure cicatrisa, l'essence de l'épée étant en moi. Vous êtes fous, déclarais-je en maniant mon épée.

Meltior ricana, puis dit :

-Plus sain que tu ne le crois. Je vois que tu deviens immortel, déjà que ton espérance de vie est de 300 ans, alors là... Tu es devenu un Dieu !

-Je ne prétends aucun titre, ni Roi ni Dieu, je ne sais même pas qui je suis, mais il y a une chose que je suis convaincu ; ta mort sera ma satisfaction !

Sur ce, nous nous battâmes une seconde fois... Une dernière fois. La puissance de l'Épée Sacrée ne se limitait pas à une lame, un flux de crépitement sortait du métal pour venir sur le visage de Meltior tandis que je combattais. Une à une, toutes les cicatrices de son visage se rouvrirent et en quelques seconde, sa tête n'était que carnage. On ne pouvait voir que ses yeux à travers cette chair qui me regardait d'un air totalement dépassé.

Alors du feu vînt me brûler la surface de mon corps, le feu de l'épée de Meltior. Mais l'énergie Sacrée me protégeait, formant une sorte de cocon. Les flammes s'intensifient, et à travers ce mur invisible, je pouvais y voir un gigantesque incendie. La pression y était insupportable. Mais dès que des morceaux de ma peau tombaient, une autre couche venait la remplacer. Mes yeux devinrent le savoir, je sentais ce pouvoir que j'arrivais à peine à maîtriser... Un pouvoir si puissant... Trop puissant. Alors j'arrêtais tout en même temps que le feu pour me laisser retoucher lentement le sol, m'apercevant que je lévitais à un demi mètre de celui-ci.

Je regardais alors mon rival, mon ennemi de toujours, Meltior. Il avait ses deux genoux à terre, son regard fixé sur moi tandis que son visage n'était plus. Sa main qui tenait jadis son épée était carbonisée, réduite à néant. Son épée, elle, reposait au sol et n'était plus qu'une lame en métal froide, dénuée de toute magie ou sorcellerie.

Je m'approchais alors de lui, lentement, et lui dit :

-Tu auras fait un bon méchant !

-Qu.. Sa bouche tombant en lambeaux, je pus y lire son incompréhension.

-Ah oui, j'oubliais... Les méchants ne savent pas qu'ils en sont un.

Alors, comme pour accomplir notre devise, il parvint à se redresser, et, marchant d'un pas tremblant, d'abord une jambe... Puis une autre, il finit au bout d'une dizaine de secondes à venir sur moi. D'un maniement de la main, je lui sectionna ses deux jambes. Il s'écroula alors sur le dos dans un râle.

Je pris alors son épée, et de ma puissance venant de la mienne, je lui redonnait vie. Mais le feu qui l'habitait était différent... Plus clément... Moins impulsif. Je lui chuchotais alors à son oreille comme un message personnel :

-Jusqu'au bout"

Et de l'Épée Sacrée d'un Elfe, j'acomplis son rôle en transperçant son armure et son cœur de part et d'autre.

***

J'étais sur une barque... Autour de moi un lac... Ou une rivière, je ne saurais dire. Des montagnes l'encadrait, comme pour me protéger. À la rive où je me rendais, une personne m'attendait sur un banc. La barque avançant lentement, je pris des rames à l'arrière et râma... Mais rien n'y fit, la barque n'avançait pas plus vite.

Une vois résonna alors dans ma tête, comme un bourdonnement. Je ne sais pas pourquoi, mais cela venait de l'homme sur le banc, car il me regardait.

Tu ne peux pas aller plus vite... Ton heure n'est pas venu. Je voulais juste te voir après que tu aies accomplis ton devoir. Il te manque bien des choses pour finir ta destinée, mais ne t'inquiète pas... Notre rencontre ne saura tarder et tu obtiendras alors tes réponses... Sur toi.

***

Après cette vision, mes yeux s'ouvriront sur l'éboulement qui bloquait la sortie. Je me lançais alors sur ces pierres et d'un coup, tout fut pulvérisé. Le soleil pénétra et je m'envolais alors de plusieurs mètres pour venir sur le champs de bataille où je me laissais retomber. Des centaines de personnes m'encadraient, ils devaient m'attendre.

"Rey, dit une jeune femme blonde, celle qui avait jeté son épée sur Meltior. Je suis Azzia, fille d'Alexandre, qui devait être le nouveau Roi d'Ouran, mais Meltior l'a tué. Je présume que tu as vengé mon père ? Tu as une tel puissance.

-Oui, dis-je simplement, découvrant mes pouvoirs. Cela vient de l'Épée que les Elfes ont forgé pour vaincre Meltior. Elle a remplit sa destinée. Comment connais tu mon nom ?

-Starg'ass... C'est lui qui nous a envoyé un message. Il est apparu en vision à mon père, nous prévenant que vous alliez être au château de Meltior et que c'était le bon et l'unique moment pour attaquer.

-Bien, répondis-je. Merci Azzia, tu mérites de prendre la succession de ton père, tu lui fais honneur.

-Vous le méritez plus que moi, dit-elle en s'agenouillant. L'Épée Sacrée qui regorge en vous en est la preuve !

-Non. Puis je m'envolais à plusieurs dizaines de mètres du sol, en m'appuyant sur les crépitements de l'Épée. Je m'élevais alors suffisamment haut pour que tous les rebelles me voient et je leur annonçais :

-Les amis, vous êtes désormais la futur génération d'Ouran, et vous pourrez témoigner devant vos enfants puis petits-enfants que vous avez participé à la guerre qui a mit fin au règne d'un Roi tyrannique terrorisant tout un Royaume !

Toute la résistance, comprenant que j'avais tué Meltior, exultèrent de joie.

-Celle qui va lui succéder sera votre nouvelle Reine, Azzia ! Déclarais-je en la désignant. Là encore, tout le monde montra sa joie. Encore une dernière chose : ne reproduisez pas les erreurs du passé, que cela serve de leçon, et n'oublions pas... Souvenons-nous de nos morts, de ceux qui, grâce à leur sang, ont battit ce nouveau monde !

Chacun libéra sa joie, son soulagement d'une fin de guerre et d'une paix durable.

Je retombais alors au sol, vers la forêt de Dose, et regardais le géant qui ne pouvait passer inaperçu :

-Bon travail, Gardien, tu étais là depuis la nuit des temps, ce ne te doit pas être nouveau ce genre de discours, mais j'espère que celui-ci sera accompagné d'actes responsables.

-Rey Normir, dit-il d'une voix grave. Je ne me lasse jamais de ce genre de discours, cela arrive une fois tous les milles ans, mais je sais que tu veilleras avec moi pour ce nouveau monde... La preuve... Tu me regardes sans disparaître, sans crainte !

-Je dois admettre que l'Épée Sacrée n'y es pas pour rien !

Il se pencha alors et me dit, comme un secret :

-L'épée ne fait pas tout, Rey... Elle est juste... Le déclencheur !"

Puis il s'enfonça vers la forêt, retournant vers les montagnes, vers son antre.

OURAN Livre III [L'antre de Meltior]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant