OURAN Livre III [L'antre de Meltior]

Chapitre 13 : Sous Le Masque

"Félicitations Rey, tu as gagné l'honneur de mourir par ma main ! Ou plutôt par mon épée ; Knortis !

-J'ai parcouru tout ce chemin pour en arriver là, ne croyez pas que vous allez m'avoir aussi facilement !

Je ramassais mon épée qui gisait par terre et me mit en position d'affrontement.

-Tant de personnes sont mortes pour ta succession et un avenir envisageable pour tous, dis-je en serrant les dents et en supportant son regard de feu.

-Si tu savais ceux que j'ai perdus à cause de toi... Fit Meltior, qui semblait lui aussi prit par l'émotion. Alors ne me déçois pas !

Sur ce, nous nous jetâmes l'un contre l'autre, nos épées s'enlaçant. L'épée de Meltior; Knortis comme il l'a appelé, ne cessait de brûler de son feu éternel. Son épée était comme son maître. La mienne était truffée de symboles dont je ne connaissais même pas leur signification, signe de mon ancienne vie, celle dont j'avais loupé 122 ans de ma vie.

Nos coups étaient à chaque fois plus fatales, Meltior avait, malgré son armure et son casque, cette agilité que je n'avais pas. Je parais la moitié de ces coups, mais quand l'autre moitié retombait sur mon épée, celle-ci se fissurait de plus en plus. Le combat pouvait être éternel, mais je voyais bien que celui qui faiblissait le plus, c'était moi.

À un moment, je croyais avoir paré un de ces coups, mais Meltior l'avait anticipé et me taillada la jambe. La douleur fut tel que je tombais sur un genoux, mais me relevais l'instant d'après, car je devais le faire pour tout ceux qui étaient tombés en chemin.

De rage je cru bien le surprendre en lui donnant un puissant coup d'épée sur son casque, mais cela ne fit que le rayer. Il fit basculer son épée enflammée qui brisa net mon épée.

-Qu'est-ce que vous avez fait ?!

Les morceaux de mon arme s'éparpillèrent partout dans la salle. Je tenais juste le manche. La lame était comme partit en fumée.

-Tu étais plus puissant avant, tu étais un soldat, plus fort que moi, plus fort que mon père, tu travaillais au service du royaume, j'aurais espéré que tu ais gardé toutes tes facultés, mais regarde toi ! Tu n'es... Rien...

-Je... Je ne me bats pas contre un adversaire masqué !

Il parut surpri, puis se mit à hausser les épaules.

-Si c'est ce que tu veux. Mais je te préviens, ce n'est pas beau à voir.

Il rangea son épée dans son fourreau, et commença à retirer son casque.

-J'ai livré énormément de batailles, mais pourtant, ce fut contre toi que mon visage ne ressemble plus à ce qu'il était. C'est toi qui m'a défiguré.

Il posa son casque sur une étagère et me regarda. Il avait les cheveux bruns, les yeux bien évidemment rouges sang et un visage si....mélancolique. Tout son visage était rempli de cicatrices, ces traces le recouvrait de son front jusqu'à son menton, c'est comme si il portait un deuxième masque. Si ce qu'il dit était  vrai, j'avais du lui donner une trentaine de coup d'épée sur son visage. Il devait être sacrément solide pour être resté en vie. Sans casque, il donnait l'impression d'être si triste, sans doute à cause de son passé ou du faite que j'ai tué son père sous ses yeux. Si ce qu'il m'avait dit s'avère être vrai, évidemment.

-Maintenant que tu as vu ma plus grande humiliation, il ne te reste rien d'autres que de rejoindre Hall'and.

Sans épée, sans arme sous la main, je balançait le manche de mon ancienne épée et montrait mes poings, prêt au combat, même si cela était ridicule par rapport à lui.

-Jusqu'au bout ? Dit-il, impressionné.

-Jusqu'au bout, confirmais-je.

-Ma foi, dit-il en sortant son épée de son fourreau, ton courage ne t'as pas lâché, je l'admet.

Je me jetais alors sur lui tandis qu'il fit mouliner son épée. Je mis toute ma force dans mon élan, mais son épée m'écrasa mes poings et me projeta à l'autre bout de la pièce. Une table s'écrasa sous moi et une pluie de verre me transperça les côtes.

J'esseyais de me relever, mais la douleur me foudroya sur place.

-Jusqu...au...bout.

Il me prit ma tête entre ses mains et me dit :

-Tu y es arrivé, Rey. Jusqu'au bout."

Il se releva et regarda par l'immense baie vitrée le paysage. Il contempla son royaume, ce qu'il en avait fait, et se satisfa de son travail... Terminé.