Ahlam| Marqué d'une pierre noire

Le jour où tout a basculé 5

PDV externe

Ils étaient dans la salle d'attente depuis plus de trois heures. L'on pouvait lire l'inquiétude sur leurs visages. Ils s'attendaient au pire.

Naïm ne savait où se mettre. La peur le faisait transpirée ,malgré la climatisation. Son poul s'était mis à accélérer quant il l'avait vu allongé ,baignant dans une mare de sang. Il n'avait pas cherché des explications ,qu'il l'avait pris dans ses bras en courant or de l'entreprise. Les employés l'avaient presque pris pour un fou. Il était arrivé plutôt qu'il ne devait à la clinique. C'était normal vu qu'il n'avait respecté aucune lois routière.

Il avait crié, comme un hystérique ,cherchant de l'aide pour sa demi-sœur. Dès que cette dernière avait été pris en charge, il s'était empressé d'appeler sa mère. Elle l'avait rejoint une demi-heure plus tard.

C'était une femme fort belle du haut de ses cinquantaines. Elle avait tout le temps un voile sur la tête ,ce qui la rendait encore plus belle. Ses yeux de nature vert claire , étaient désormais sombre. Cette fois, elle n'avait pas ce sourire radieux ,qu'elle transmettait sur son passage. La peur et l'inquiétude avaient transformé ses traits , la rendant un peu plus vieille.

Ils faisaient les cent pas dans la salle. Ils n'en pouvaient plus d'attendre , et se mettaient à question chaque personnels de la clinique, qui passait dans les parages.

A bout de forces, Djamila s'était mise à pleurer. Ses émotions avaient pris le dessus. Elle était plus que inquiète. Elle avait déjà perdu une fille. Elle ne voulait pas que cela se reproduise.

Quelques heures plutôt ,elle s'était disputé avec la jumelle de Naïm. Cela les avaient conduits à rompre tout liens qui les unissaient. Elle en était presque brisée ,et maintenant Jadel qui était entre la vie et la mort. Ses chances de s'en sortir étaient très minces.

C'est avec les mains moites, le cœur battant la chamade ,les jambes gelées et le cœur brisé que Naïm s'assit à côté de sa mère. Il était incapable de la consoler puisque lui même s'était mis à pleurer. Il n'était pas de ceux qui avaient cette fierté ,au point de ne pas montrer leur sentiments. Lui avait l'habitude de partager ses ressentis.

Maintenant il cherchait à comprendre ce qu'il l'avait échappé. A quel moment sa sœur avait perdu connaissances. Il se rappelait ,juste qu'elle était mal à point, quand la nouvelle de son mariage lui avait été annoncée ,juste avant qu'il ne se mette à donner des coups violent à son oncle. Quant il en avait fini avec ce dernier sa sœur baignait déjà dans son sang.

Bien trop préoccupés à exprimer leur peine, ils n'avaient pas vu le docteur arriver.

__ Êtes-vous de la famille Belkacem ? Interroge ce dernier.

Comme s'il était une révélation divine, ils bondirent en même temps, leurs visages désormais éblouis. Le fils n'avait pas le courage de répondre, ce fut la mère qui pris la parole.

__Oui, je suis sa mère. Dit-elle d'une voix cassée.

Le souffle coupé, ils attendaient, une réponse qui les satisferaient.

__ Bien, tout d'abord, nous avons réussi à stabiliser votre fille..

Comme si c'était une bombe, Djamila mît genoux à terre en criant le nom du ''Monsieur d'en haut''. Plus rien n'avait d'importance pour eux, ni cette odeur cliché qu'avait les cliniques, ni cette couleur bleu qu'avaient les murs de la salle d'attente.

__ Cependant,elle est dans un coma artificiel.

Chaque bombe avait des dégâts, il n'en était pas moins pour celle-ci.

Comme si l'air avait décidé à ce moment précis de se faire rare, Djamila avait du mal à respirer. Les yeux rouges, elle suffoquait. Ses mains tremblaient déjà quand le docteur essaya de la calmer.

Naïm était là, impuissant, face à la crise de sa mère. Il la voyait sombrer dans l'inconscience,sans rien pouvoir y faire.

Les oreilles engourdies, il entendait et voyait à peine les infirmiers s'activer au tour de sa mère. Son monde venait de s'effondre. Il n'avait qu'un seul sentiment ,qui l'habitait désormais, la culpabilité.

Il revoyait sa sœur chanter Pookie de Aya Nakamura dans l'ascenseur. Un sourire se dessina sur ses lèvres, quant il repensa à la tête qu'elle avait fait, quand elle s'était pissé dessus . Ce souvenir le ramena des années en arrière, quand Jadel était encore bébé. Il ne l'aimait pas, il avait peur qu'elle lui vole sa mère. C'est pour cela qu'il l'avait nommé Jadel, pour montrer sa différence. Mais au final, ce deuxième prénom avait plus d'importance.

Il était vide de l'intérieur.