Le jour où tout a basculé 4

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Asma Jadel

Cette voix qui a prononcé mon prénom dans un murmure a fait vibrer tout mon corps. Je suis dos à lui mais je pouvais sentir son regard brûlant sur moi. Plus rien ne bougeait dans cette pièce. C'est comme si le temps s'était arrêter. Il est de mèche avec la personne derrière moi. Le plus fou dans tout ça c'est le fait que mes jambes veulent sortir de la pièce. Elles veulent m'amener loin d'ici. Mais par où vont elles sortir. Il n'y a pas d'issue.

Je sens ma tête devenir lourde. Les images du passé reviennent. Des scènes que j'aurai préféré ne plus voir. Pourtant elles me hantent chaque jour. Je me suis voilé la face en me faisant croire que j'avais oublié ne serait qu'un instant le cauchemar qu'est ma vie. Pas une seconde ces horribles scènes n'ont quitté ma tête. Pas une seconde sans qu'elles ne soient là.

C'est comme si j'étais à nouveaux dans ma chambre toute nue allonger à même le sol froid et que l'homme qui est censé être mon père est assis juste à côté me caressant la peau. Je ressens sa main parcourir chaque partie de mon corps. Je le revois saisir son jouer préféré. Ressentir cet objet entrer en contacte avec peau nue me fait frissonner. Instinctivement je pose ma main sur ma poitrine comme pour me protéger. Mais je n'aurai pas dû car ce touché m'a fait ressentir la douleur qu'a laissé le couteau de mon géniteur. Ce même couteau qu'il utilise quand il juge que me battre est une perte de temps.

Mon corps est devenu brûlante. Qui a allumé le four ! J'ai l'impression d'être dans une boîte à sardine. C'est fou comment je partage mon souffle avec la souffrance.
Dans la vie chacun est né avec son étoile.Chaque étoile brille encore plus quand arrive son heure. Mais le mien n'a jamais brillé. Je suis née avec une étoile éteinte. Je suis sur que c'est là qu'habite le diable et toutes sa famille.

J'ai peur. La peur à l'état brute.

C'est comme si j'étais dans l'un de ces films d'horreur. Plus précisément celui intitulé ANABELLE.

Bien que j'aime les Disney, j'aime aussi regardé les films d'horreur. D'un côté les personnages Disney me permettent de rêver. Ils me donnent des imaginations plus fou l'un que l'autre. Et de l'autre côté il y a les films d'horreur. Je dois dire que c'est en partie grâce à eux que je suis encore debout sur mes deux jambes. A chaque film que je regarde,je ne le prends pas comme étant un film mais plutôt comme si c'était la réalité. Imaginée que ces personnages sont dans leur vrai vie dans le film m'aide beaucoup. Cela me permet de me dire qu'il y a des personnes qui sont dans des situations plus "dangereuses" que la miennes.

Sa voix qui s'élève à nouveaux me fait sortir de ma bulle.

__Tu as bien pris ton pieds.

C'était plus une affirmation qu'une question. Il m'a toujours traité de pute cela ne m'étonne même pas qu'il me sorte cette phrase. Pour dire vrai je m'y attendais. Mais je ne pensais pas qu'il le dirait devant Naïm. Faut dire qu'il m'a toujours rabaissé ou battu en absence de mon frère.

__Comment as tu pu ? Ajout-il.

Sa voix est calme mais sa colère est sans égale. Sa voix s'élève à nouveau mais cette fois c'est pour laisser sortir un rire. Un rire nerveux. Un rire qui fait froid au dos.

__Tu ne pouvais pas te contenter de tes petits soumis ! Il a fallu que tu ailles cueillir la bite de ton demi-frère. Dit-il avant de saisir mon bras pour m'obliger à lui faire face.

Il m'a presque arraché le bras. La force qu'il a utilisé pour me tirer montre bien sa colère. Tout mon corps tremble deux fois plus qu'avant. Ma peur double encore plus au point de me faire suffoquer. Ma tête bourdonne. Je ne sais pas si c'est la peur ou si je suis suicidaire mais j'arrache mon bras de son emprise avec une force qui m'est inconnue avant de reculer le plus loin possible de lui. Ce n'est que quand je sens ma cuisse entrée en contacte avec le bureau que je m'arrête. Très vite Naïm qui était resté silencieux depuis le temps se met au milieu de nous avant de s'expliquer.

__Papa tu es loin de la vérité. Commence-t-il mais notre père ne le laisse pas terminé.

__Ah oui ! Alors comment expliques-tu le fait qu'elle était à genoux devant toi qui était tout nu ? Ne me dis pas qu'il fait nuit parce que je n'ai pas rêvé.

Mais alors c'est pour cela qu'il m'a traité de pute devant Naïm ! Comment lui faire comprendre que je ramassais la serviette de Naïm que j'ai fait tombé plutôt sans faire exprès. Comment lui faire comprendre que jamais ni Naïm ni moi n'oserons nous regarder autrement que comme des frères.

__Tu fais la honte de ta famille. Dit une voix qui m'est inconnue.

C'est une fausse blonde avec une voix aiguë. Elle est percé sur des louboutins avec un corps de déesse. Son corps est parfaitement bien dessiné allant de ses courbes à ses hanches et remontant à sa poitrine. En plus de cela elle a une taille parfaite ni grande ni petite. Son visage brille de mille feu. Dans cette pièce sa beauté est sans égale. Mais son coeur est au point mort. Non pire il a quitté la morgue pour le cimetière.

__Salia tu la fermes. Dit Naïm.

Salia ! Note à mon cerveau cette femme te déteste en plus de Naïm. Mais qui est elle au juste !

Elle voulait répondre quand une quatrième personne entre dans la pièce. C'est l'homme de l'ascenseur.

__Vous êtes en peignoir ! Dit ce dernier.

Tu ne pouvais pas la fermé. Tu compliques la situation plus qu'elle ne l'était déjà.
Naïm n'a pas le temps de répondre que notre père prend la parole.

__Ta vie de pute va prendre fin dès demain

Je ne sais pas mais j'ai l'impression que je ne vais pas aimé la suite.

__tu iras rejoindre ton mari.

Je comprends maintenant pourquoi j'étais angoissé à l'idée d'entendre la suite de sa phrase. Bon ils sont où les caméras. C'est bon sortez. Pourquoi il ne rit pas pour signaler que c'était une blague. Quant on fait une blague normalement on doit rire quelques secondes après. Mais là ça fait plus de cinq minutes et il ne rit toujours pas. Pourquoi j'ai l'impression qu'il ne rira jamais.

Parce que ce n'était pas une blague.

Tais toi ! Tu entends tais toi ! Ma vision se brouille. La panique me prend au dépourvu. Je cherche de l'aide dans les yeux de Naïm qui s'était retourner vers moi plutôt. Mais je n'y vois que de l'inquiétude. Mon poul s'accélère,le sang monte jusqu'à ma tête la faisant tourner. L'air commence à se faire rare. Mes jambes tremblent et menacent de lâcher à tout moment.

__Ça fera une pute de moins dans la famille Belkacem. Ajoute l'homme de l'ascenseur.

Tout devient flou. J'entends à peine les cris quand Naïm se jette sur je ne sais qui. Tout devient lointain. J'ai l'impression d'être dans un cyclone. La pièce tourne sans arrêt,les objets deviennent de plus en plus flou et mes oreilles deviennent sourdes. J'entends une bouteille se briser avant que ma tête entre en contacte avec le bureau sur lequel j'étais appuyée.

Ahlam| Marqué d'une pierre noireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant