La chose

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Source de l'image : @archillect (twitter)

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Quatre jours c'est long.

Quand ils nous ont dit de nous enfermer chez nous, je ne pensais pas que ce serait pour plus de quelques heures.

Ces choses avaient débarqué, c'était la panique, on avait obéi sans réfléchir.

Quelques semaines auparavant, tout le

monde s'était montré plutôt enthousiaste d'avoir découvert des formes de vie enfouies sous la terre. Des équipes de forage à la recherche de gaz avaient mis à jour à plus de cinquante kilomètres de profondeur des cavités magnifiques et immenses. Très vite des expéditions de scientifiques y ont été dépêchées. On nous rapportait chaque matin dans les journaux les incroyables nouvelles venues des entrailles de la planète.

Mais subitement les informations se firent plus rares. Comme si ce n'était au fond qu'un phénomène de foire dont on s'était lassé. En tout cas c'est ce qu'on a cru. Et puis elles sont arrivées.

Ces choses avaient surgi des tréfonds et découvraient une providentielle ressource naturelle pour leur espèce : nous.

Frénétiquement elles commencèrent à tout dévorer sur leur passage. Tout ce qui vivait.

Les haut-parleurs hurlaient de nous mettre à l'abri. Et c'est ce que j'ai fait. Ma maison avait été bâtie avant la Grande Guerre et possédait une cave, contrairement à toutes les reconstitutions rapides d'après conflit.

Et je suis resté là. Quatre jours. Enfin je crois, ma montre ne donne que l'heure, je n'ai pas surveillé chaque minute. J'ai aussi dormi, et l'électricité a cessé de fonctionner presque au début de l'invasion. Ma perception du temps a donc très bien pu être faussée. J'imagine que ces choses avaient dévoré tous les ouvriers des centrales, et certainement beaucoup d'autres personnes. Plus rien ne doit marcher correctement, en tout cas plus rien de ce à quoi notre civilisation s'était habituée.

Le silence est particulièrement inquiétant. Je tends l'oreille pour arriver à distinguer le bruit de leurs pattes ou leurs cris stridents. Rien. Elles doivent être parties, leur récolte de chairs est terminée pour ici... je dois donc être seul.

La rue est déserte. Sur la fine pellicule de neige, je ne vois aucune trace.

Où vais-je aller? Il semble vraiment ne plus y avoir personne.

C'est vers l'Ouest que l'océan le plus proche se trouve. C'est mon unique chance. Je dégoterai bien une embarcation.

Peut-être qu'elles ne savent pas nager.

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Micro nouvelles - Premiers émoisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant